Malade

8.2K 382 125
                                    

Mois 1, Semaine 1, mercredi

Depuis quelques temps, je fais des malaises et j'ai des vertiges. J'ai de plus en plus mal à la tête et je me sens moins en forme que normalement.

Aujourd'hui, à 9h34, en cours de maths, je me suis évanouie au tableau.

Chloé, ma meilleure amie qui m'a accompagné dans l'ambulance et qui a attendu toute la journée dans ma chambre en attendant que je me réveille, m'a tout expliqué.

Apparement tous le monde a paniqué. Elle est tout de suite venue me prendre dans ses bras au tableau et les élèves se sont amassés autour de nous. Le prof a demandé dans la minute à Antoine d'avertir la vie scolaire et à Julie d'appeler une ambulance. Chloé a du batailler pour rester avec moi mais voyant qu'elle n'allait pas me lâcher, les ambulanciers ont accepté qu'elle reste.

Je me suis réveillée à 11h14, dans un lit d'hôpital. À ma gauche il y avait une grosse machine qui fait bip à chaque battement de mon coeur. J'avais des perfusions plein le bras. Mes parents étaient devant moi et Chloé me tenait la main, assise à ma droite. Au début je ne pouvais bouger que les yeux. Alors ils m'ont parlé. De tout et de rien. Du fait que ils annoncent de la neige demain et que ma soeur à eu un 20 à son interro d'espagnol.

Puis j'ai pu parler. Et je leur ai posé tout un tas de question sur comment ça s'est passé (parce que je me doutais que si je ne me souvenais de rien c'est que je n'étais plus consciente). Alors Chloé m'a raconté. Ils n'ont pas dit une fois à quel point ils ont eu peur. Mais ça se voyait dans leurs yeux.

Le médecin est arrivé ensuite. Il m'a ensuite dit qu'il avait de bien tristes nouvelles pour moi. Alors j'ai commencé à m'imaginer le pire. J'avais peut être un virus ultra virulent et j'allais peut être mourir. Je ne pensais pas être aussi près de la vérité.

Et puis il m'a dit :
《 Eh bien... Laura... Je peux vous tutoyer ? Ce sera plus simple. Tu... au vu des résultats des tes prises de sang, tu souffres d'une leucémie... Je sais que ça peut paraître insurmontable comme ça et que tu penses mourir mais à ton âge il y a des fortes chances que tu t'en sortes. Et puis... il existe des traitements et on te trouvera un donneur dans le pire des cas.》

Alors ce que j'ai pensé c'est "bon ben chui dans la merde" et j'ai dit à mes parents et Chloé :
《 Je ne veux pas vous voir pleurer OK ? Je vais m'en sortir et vous n'allez pas pleurer. 》
Je voulais paraître forte. En vrai j'étais térrifiée. Mais je n'ai rien laissé paraître et je fait un petit sourire à ma mère qui retenait ses larmes. Elle est venue me faire un énorme câlin et quand elle m'a lâché, j'ai senti une larme dans mes cheveux. Mais je n'ai rien dit. Elle fait de son mieux.

Puis je me suis tournée vers mon père et je l'ai vu la lèvre tremblante. Alors, comme j'ai vu qu'il allait flancher, je lui ai demandé si il pouvait aller me chercher un verre d'eau. Et il est partit m'en chercher un.

Et j'ai finalement regardé Chloé. Elle n'avais toujours pas lâché ma main. Je lui ai fait un énorme câlin à elle aussi et je lui ai soufflé dans l'oreille "Je ne suis pas venue sur terre pour te faire chier et partir si vite quand même". Elle a eu un petit rire étouffé de larmes retenues et elle m'a serré encore plus en me répondant "et moi je suis pas venue sur terre pour que tu partes si tôt". Bon j'avoue j'attendais une réponse mieux mais c'est déjà pas mal.

Puis mon père est revenu avec mon gobelet d'eau et j'ai bu une gorgée. Il avait appuyé sur de l'eau chaude au lieu de froide mais je l'ai bu quand même. Et je leur ai avoué qu'à part le directeur du lycée, je voulais que personne ne soit au courant pas même ma soeur. Non pas que je ne lui fasse pas confiance mais je ne veux pas que notre relation ne change. Je veux que ma vie reste la même. Je ne veux de la pitié de personne.

MaladieWhere stories live. Discover now