99# À LA SOURCE- PARTIE 2

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Assise sur un banc dans un parc désert en pleine après-midi.
Anouar, alias Capone, à mes côtés.
Xéna entre mes jambes.
Les yeux rivés sur les quatre bodygards qui discutent sévère, en m'attendant.
Ils répondent sûrement aux interrogations de Doumy.
Dans quoi, je les ai embarqués, sérieux ?
J'suis tarée.

Mes mains passent machinalement réveiller mon visage.

- Comment tu vas, en vrai ?
Reste le caïd, vu comme une menace à mes côtés, et qui pourtant, n'en est pas une, pour moi.
- À ton avis, Anouar ?
Je soupire.
Tout va bien dans le meilleur des mondes !
- Tes nouveaux potes risquent rien. Parole.
Je ricane.
- Ta parole vaut queud.
Il me choppe l'avant-bras.
- Je m'y engage.
Je le mate et distingue sa conviction.
- Me touches pas.
Il retire immédiatement sa main et soupire à son tour.

- Je sais pas quoi te dire, en vérité.
Le comble!
- Pourquoi tout ce cinéma alors ?
T'as pas pu t'empêcher de te la raconter ? Histoire d'être en position force chez toi, devant le S-crew ?
Je peux vous paraître dure ou insolente, franchement rien à foutre.

- Malek m'a demandé son samedi. Il m'a balancé que tu revenais.
Oh fuck !
- Putain... Il bosse pour toi ! J'aurais dû m'en douter !
Anouar ricane.
- Pas comme tu l'imagines. Je me diversifie. J'ai qq commerces, légaux. Mal gère la prod musicale, il aurait dû être à l'Astro, soir ce.
Sa mère...
- Merci d'avoir évité.
- T'as pas à me remercier. Pas toi.
Moi, je devrais. Moi et une bonne partie du quartier.
Il est sérieux en plus !
Me mate pas sa comme. Tu capteras quand tu verras Dina.
Il sourit.
- Je vais la...
Il termine ma question.
- Elle y tient. Elle sort dans 10 minutes. Ma fille, elle est la mieux placée pour te montrer ce que tu as semé ici.
Une respiration.
En bien.
- Toi, t'es là pourquoi ?
J'y reviens.
- Pour que tu te rendes compte que t'es toujours chez toi.
À mon tour de pouffer.
Poses tes questions. J'sais que t'en as, je t'écoute.
- Qu'est-ce que ça te rapporte d'être venu ? Je calcule pas.
Il se tortille un peu.
- Chat... Putain !
Rien. J'ai rien à gagner.
Le blanc en raconte plus long que ses mots.
Il est présent pour apporter sa pierre à ma reconstruction. Il le sortira pas. Je le comprends, c'est tout.

Tu m'appelles toujours par mon prénom. T'es la seule. T'as toujours été la seule, en dehors de la mif.
Manière de souligner, un vieux lien.

- C'est toi qui l'a buté ?
À brûle- pourpoint.
- Non.
Il n'a pas sourcillé.
- Le plan, c'était toi.
- Ouais. Ta vengeance, je l'ai organisée. Il en était pas possible autrement.
Ma tête tombe sur celle de ma chienne.
- Pourquoi ?
Pourquoi ? T'aurais pu y rester.
Il ricane.
- Tu me sous-estimes. Et toi aussi par la même occasion.
On a réussi. On l'a fait payer ce bâtard de sa race.
- Qui l'a descendu ?
- Tout le quartier. Tout ceux qui tenaient à toi.
Réponse à la con.
- Tout ceux qui m'ont traitée de chienne, tu veux dire ?!
Ironie.
Dis-moi !
- J'ai pas tiré. C'est pas à moi de te donner un nom. Au fond, tu sais.
J'en ai peur.
Comme tu captes qu'on se sent redevables. Envers toi.
Je nie de la tête.
- Trop tard. Bien trop tard. Et inutile.

Méditation commune.

- Ils ont quel rôle, eux, dans ta vie ?
Du coq à l'âne. Il désigne mon entourage qui nous surveille à 100 mètres.
- En quoi, ça t'intéresse ?
- Ton intérêt. Le mien.
Y a encore moins de personnes de ta trempe à mes côtés, qu'avant.
Anouar ou une relation qui a été chelou, très chelou.
J'ai jamais eu peur de lui. J'ai toujours été cash. Trop...

P'tit con  /TERMINÉOnde histórias criam vida. Descubra agora