CHAPITRE 19(PT2): LA SOUFFRANCE EST CONTAGIEUSE

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JUNGKOOK




Une violente claque vole à l'arrière de mon crâne.

- Mais vous êtes complètement malade !

- Et toi totalement stupide. Ca fait dix fois que je t'explique et tu n'as toujours pas compris. Tu le fais exprès ou est-ce le poids chiche qui te sert de cervelle qui te limite ?

Je me frotte frénétiquement la tête, tentant tant bien que mal d'apaiser la douleur qui irradie du point d'impact . Cette vieille est complètement cinglée et je ne sais absolument pas ce qui me retient ici. Ca fait maintenant plus de deux heures que je suis le cul vissé sur ma chaise, face à mon bureau en train de subir les hurlements, insultes et autre sermons de la grand-mère de mon colocataire. Et ce court lapse lui a bien largement suffit pour me sortir tout les synonymes du mot "imbécile". Sous tout les tons, à toutes les sauces, de toutes époque, je ne savais pas ma connerie si inspirante ni la langue coréenne tant diversifiée . Dommage que cette diversité soit utilisée en ma défaveur... Mais je n'ai pas le choix.
Après notre petite après midi au café il y a deux semaine, Jimin avait promis de m'aider en français, histoire que je puisse ne serais qu'espérer passer mes premiers partiels qui arrivent à grands pas. En décembre pour être plus exacte, nous sommes mi octobre. Et pour être honnête, je crois que le mot catastrophique n'a jamais mieux trouvé son sens que pour parler de mon niveau en français. Je ne sais rien dire, à peine écrire et ma compréhension oral est de loin ce que j'ai vu de pire. A vrai dire, je ne sais même pas pourquoi je me suis mis en tête de passer ces fichus partiels. Comme si j'avais quelque chose à prouver, mais je suis bien curieux de savoir à qui ? En tout cas, le fait est que je me suis lancé corps et âme dans l'immense bourbier qu'est la vie d'un élève presque studieux. Et Jimin avait accepté de m'aider. Ou du moins, au début.
Il m'a bien aidé la première semaine. Chaque soirs, nous allions réviser à la bibliothèque universitaire et très souvent les apprentissages se prolongeaient dans la chambre face à un bol de ramen. J'avais bien aimé cette semaine de révisions passée avec lui, même si ça me fait carrément chier de l'admettre. Ce petit gay n'est pas si désagréable que ça et si je n'était pas de si mauvaise foie, je dirais même qu'il est sympa. Mais ma mauvaise foie m'étouffe, alors je me contenterai de taire ma pensée.
Pour en revenir à Jimin, je crois que la difficulté l'a effrayé et il a décidé d'abandonner sa tâche de professeur en herbe. Enfin, pas tout à fait. Contrairement à ce que je pensais "abandonner sa tâche" ne voulait pas dire m'abandonner à ma galère. Ça aurait été bien trop simple et surtout beaucoup trop difficile à supporter pour sa conscience de petit altruiste . Il nous fallait un plan B. Alors, il a eu une idée: sa grand- mère allait m'aider.
Connaissant un peu le spécimen, j'avais bien tenté de le dissuader mais croyez bien qu'il est têtu...
"Elle fera bien mieux que moi et avec elle, tu ne pourras que progresser" m'avait-il affirmé. Pour achever de me convaincre, Jimin m'avait expliqué que sa mamy avait été professeure de français, fut un temps, dans l'une des plus grande université de Séoul. C'est elle qui lui a tout appris, "une perle " selon ses dires.
Commençait alors mon calvaire...
Et voilà donc où j'en suis... Tout les jours depuis maintenant une semaine, le parasite qui sert de grand mère à Jimin vient skouater notre chambre pour une petite leçon. Et chaque fois s'offre à moi la même rengaine ... je n'ai pas une minute de répit. Cette vieille est complètement barge et visiblement les traitements qu'elle m'inflige amusent bien plus Jimin qu'ils ne l'inquiètent. Lors de mes "cours", mon colocataire reste dans son lit à lire ou faire je ne sais quoi sur son téléphone. Il est bien occupé, la vieille à donc champs libre. A mon grand désarroi...

POUR TOI J'OUBLIERAI  (Jikook)Where stories live. Discover now