Lettre 1.
Mon Jack,
Je n'ai toujours aucune nouvelles de toi et j'en souffre si fort, mais je n'en dirais rien. Tu as surement mieux à faire ou plutôt mal à faire.
Nous somme le 10 septembre 1941, le ciel est bleu et le vent doux. Les demoiselles des beaux quartiers sont de sortie, et comme à leurs habitudes, elles se pavanent dans leurs robes et chapeaux d'une fortune que nous n'atteindrons jamais.
Un photographe m'a dit " avant gardiste" car je portait ton pantalon, mais ce qu'il ne sait pas c'est que ma jupe m'a été volé l'autre soir.
Le petit chat n'est toujours pas revenu depuis ton départ. Il y a quelques heures déjà, lorsque je le cherchais sur la route du Kensington park, une chanson s'évadait d'une fenêtre plus haut. J'ai fermée les yeux, c'était Edith Piaf. je nous imaginais danser. Un groupe de filles disait qu'elle racontait une fille de joie abandonnée par son accordéoniste qui était parti à la guerre. Les français, les française, la France, à ton retour nous irons à la grande aventure, à Paris. Tu me feras voir la Tour Eiffel et les quais de seine, tout comme l'histoire de René qui se passait à Notre Dame de Paris.
J'ai continué ma route et observé la foule nocturne. Les jolies moineaux et les bergeronnettes ont laissé place aux oiseaux de nuit. Tu le sais comme moi, il ne faut jamais goûter aux saveurs nocturnes. Dangereuses et splendides.
Je continue à croire que Peter viendra pour nous alors je me balade dans le parc.
Cette nuit, il y a deux étoiles à l'horizon évitant l'éblouissement de la lune et des lampadaires. C'est amusant, elles semblent danser aux sons du violoniste de la rue d'à coté.
Demain j'irais voire Mike pour voir s'il a d'autres livres à me prêter.
J'ai oublié de te dire. René est décédé, il y a quelques jours.
Les gens partent mais l'amour que je te porte demeure. J'ai tant de mal à vivre sans toi, reviens moi vite.
Tendrement.
Jodie.
