Chapitre 18 - Alex

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Média : Alex

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"The path to heaven runs through miles of clouded hell right to the top."


Le chemin du paradis traverse l'enfer sur des kilomètres jusqu'en haut.


It's time, Imagine Dragons


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Alex fut réveillé par de violentes secousses. Il entrouvrit les yeux et se retrouva face au visage paniqué de Louise. Il se releva sur ses coudes en fronçant les sourcils.

— Il se passe quoi encore, grogna-t-il.

— Y'a une alerte rouge. Mes parents viennent de débarquer. Il est midi et demi. Il faut que tu partes, et vite.

La jeune fille, qui avait déjà enfilé un short et un tee-shirt, sauta en dehors du lit et en ramassant dans la chambre les affaires éparpillées. Elle lui lança ses vêtements lui ordonnant de se rhabiller, pendant qu'elle s'emparait de sa robe qui avait échoué à terre.

Louise la plia rapidement avant de se tourner vers Alex qui n'avait pas bougé.

— Alex, je crois que tu n'as pas bien compris la situation là. Mes parents sont en train de se garer. Ils ne vont pas tarder à monter dans ma chambre. Donc, tu te bouges. Sinon, c'est fini de ma liberté de mouvements, de leur estime pour toi... En fait, c'est fini de moi tout court.

Les paroles semblèrent se frayer un chemin dans l'esprit du garçon qui se saisit de son tee-shirt qu'il entreprit d'enfiler. Louise poussa un petit soupir de soulagement, pendant qu'elle posait sa robe sur sa chaise de bureau. La panique gonflait peu à peu la poitrine des deux adolescents.

Ce fut au moment, où Alex s'emparait de ses chaussures que la porte d'entrée claqua. Louise jura et poussa Alex en direction de son armoire. Elle ouvrit en grand les portes et lui ordonna d'entrer dedans. Le garçon refusa. Des pas se firent entendre dans l'escalier. Alex se précipita dans l'armoire que Louise ferma derrière lui.

La pénombre se fit autour de lui, pendant que des éclats de voix lui parvenaient à travers le bois fin du meuble. Au bout de quelques minutes interminables, les voix se turent. Le silence l'entoura complètement, puis les portes de l'armoire s'ouvrir de nouveau. Alex poussa un sourire de soulagement quand le visage de Louise apparut devant lui. Elle lui sourit avant de chuchoter :

— Je vais te faire sortir par la porte de derrière.

Alex hocha la tête avec un sourire. Il prit le temps de mettre ses chaussures et de récupérer sa veste en cuir, avant que Louise n'entrouvre la porte en vérifiant de chaque côté que ses parents n'apparaissent pas.

Elle hocha la tête et fit un geste de la tête pour informer Alex que tout était bon. Avec ses doigts, elle lui fit un décompte avant d'ouvrir la porte en grand et de courir en direction de l'escalier. Le jeune homme la suivit aussitôt.

Ils traversèrent la maison l'un derrière l'autre le plus vite possible, tout en essayant d'étouffer le bruit de leurs pas. Après avoir slalomé dans le couloir et être passés dans plusieurs pièces, Louise s'arrêta devant une porte métallique. Elle l'ouvrit immédiatement, avant de se retourner pour pousser Alex dans la pièce et de s'y engouffrer à son tour.

Alex regarda autour de lui pendant que la jeune fille verrouillait la porte. Face aux outils, vélos et à la réserve de bouteille de vins, le garçon comprit que ce lieu faisait office de garage.

Quand la porte fut fermée, les deux adolescents laissèrent un long soupir s'échapper de leurs lèvres, avant qu'ils échangent un regard et partent dans un fou rire intarissable. Ils finirent par se calmer quand ils entendirent des bruits de pas dans le couloir.

Louise alla alors ouvrir la porte du fond du garage qui donnait sur le jardin de derrière et qui permettrait à Alex de rejoindre la rue. Celui-ci sortit dehors avec Louise, pendant qu'elle refermait légèrement la porte derrière eux.

— Heureusement, que je ne me suis pas garée devant votre maison, murmura Alex avec un sourire en laissant ses yeux se poser partout autour de lui.

Louise hocha la tête en le lui renvoyant. Puis, les deux adolescents se détaillèrent du regard. Toute envie de rire semblait s'être effacée, pendant les souvenirs de la nuit précédente revenaient dans leurs esprits.

— Tu regrettes ? Demanda Alex au bout d'un moment en fronçant les sourcils.

Louise fit non de la tête sans le quitter du regard.

— Et toi ? Voulut-elle savoir en se mordillant la lèvre.

— Absolument pas, répondit-il en souriant de nouveau.

Pourtant, Alex savait que c'était faux.

Il regrettait de l'avoir fait, alors qu'elle n'était pas au courant pour le jeu. Le halo rouge sang qui entourait Louise en cet instant, semblait approfondir sa culpabilité à chaque seconde. Les secrets et les mensonges lui pesèrent soudain.

Il semblait au jeune homme qu'il ne pouvait plus les contenir. Prenant une grande inspiration, il lança :

— Louise, j'ai quelque chose à te dire.

La jeune fille pencha la tête sur le côté, intriguée. Alex cherchait ses mots. Comment pouvait-il lui annoncer un truc pareil ? Il aurait dû réfléchir avant de parler, pourtant il ne pouvait plus supporter ce silence. Il devait passer au-delà de sa peur viscérale. C'était ce qu'il y avait le mieux à faire.

Le garçon prit alors une grande inspiration, mais avant qu'il ne puisse dire un mot, un cri passa à travers la porte. C'était la mère de Louise qui l'appelait.

L'adolescente parut déçue et envoya un sourire désolé à Alex, qui ne comprenait pas ce qui se déroulait sous ses yeux. Elle se pencha alors vers lui et l'embrassa rapidement, avant de murmurer à son oreille.

— On se voit bientôt, ne t'inquiète pas. Compte sur moi pour te rappeler ce que tu as à me dire.

Puis, la jeune fille rentra dans le garage et referma la porte devant elle avec un petit clin d'oeil.

Alex se retrouva soudain seul devant le palier de Louise, sans savoir quoi faire, le poids de mots qu'il n'avait pas pu prononcer pesant sur sa poitrine.

Il pensa un instant à aller frapper à la porte d'entrée de la maison, pour pouvoir finir la conversation, mais il ne put s'y résoudre. Il avait envie de le faire, mais une part de lui l'en empêchait. Une part de lui, qui faisait résonner dans sa tête les paroles d'Iris, dans une litanie terrifiante. Cette petite voix lui chuchotait :

« Tu passes ta vie à protéger les autres, parfois en vain,

Et c'est en voulant sauver ta rose que tu y mettras fin. »

La Traque - Rouge sang Où les histoires vivent. Découvrez maintenant