Secret

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Au creux de mon lit, les yeux rivés sur le plafond fixant un point qui ne se trouve que dans mon imagination, je pense. Je pense, je pense. Oui, ça ne change pas de d'habitude. Chaque soir, la même pensée. Un carnet à côté de moi et un stylo dans ma main, j'essaye de graver à l'encre mes sentiments qui ne seront jamais découverts. Heureusement, ou bien malheureusement. Je n'en sais rien. En réalité, j'aimerai qu'il parte. Oui, qu'il parte très loin. Tellement loin que jamais je ne pourrai le retrouver. Ce que je viens d'écrire est sans doute inconscient, je suis folle. Folle de sa voix, de son caractère, de son humour, de son sourire... je suis folle de lui. Je le hais, aussi. Comment de l'amour peut être mêlé à de la haine ? Je l'aime à le détester, je le déteste à l'aimer. Je déteste l'aimer. C'est le genre d'amour qui vous envahit complètement,  il vous fait perdre tout vos moyens... je ressens cela chaque jour, chaque nuit. Je n'avais jamais aimé de cette façon. En fait, je me rends à l'évidence: je n'avais jamais aimé. Alors voilà, mon cœur bat à la chamade quand il est dans les parages. Suite à ses pensées, je me frotte les yeux, puis des larmes se mettent à rouler sur mes joues rougies par la chaleur qui s'emparait de mon corps. Une chaleur atroce. Maintenant, je vais essayer de le joindre par la parole. Il ne m'entendra sûrement pas, mais peu m'importe. Ce soir, je veux que tu sois là. Que tu viennes me dire de jolies paroles, que tu me titilles.  Si tu savais à quel point j'en meurs d'envie ! Je ne veux que toi, toi et personne d'autre. Toi et tes bêtises, je vous désire. Souvent, quand je parle de toi aux autres, ils disent que je prends un air niais et rêveur. Mais aussi que mes yeux brillent, que mon visage s'éclaircit quand j'entends ton nom... moi je trouve ça tellement étrange et insensé. Toutes ces choses que tu me fais ressentir sans le savoir, ça me rend malade. Oui, totalement. En fait, l'inconscient dans cette histoire c'est toi. Ouvre-moi tes yeux ! S'il te plaît... ne fais pas semblant de ne pas le reconnaître. Je soupire une énième fois en ayant un seul sujet en tête, ce misérable sujet qui me hante l'esprit jour et nuit. Celui qui m'empêche de dormir. Celui qui me fait sourire, pleurer, chanter, souffrir, danser, détester, aimer... et oui, celui qui tourne autour de toi. Je t'aime... je t'aime et je ne te l'avouerai jamais. Jamais. Ma fierté ? Non, enfin cette timidité ne m'aide pas plus que ça. La véritable raison, c'est que je sais que ce n'est pas réciproque. Je le sais, tu me le fais comprendre sans vraiment parler. Une amie, une confidente, une meilleure amie peut-être... et rien que pour ça, je suis la plus heureuse.

Pensées nocturnes ~Where stories live. Discover now