Engagée

ENGAGÉE - CHAPITRE 2

– Que dois-je faire alors ? Demandé-je en plaçant mes mains sur mes hanches.

– Le piratage de données, tu connais ? Me demande-t-il en haussant un sourcil sans quitter l'air sombre qui caractérise son visage depuis que je l'ai rencontré.

– J'm'y connais assez, mais il va peut-être falloir que vous m'expliquiez la nature de votre organisation si vous souhaitez que je comprenne ce que vous me demandez d'effectuer, je poursuis pour essayer de gagner des informations.

C'est tellement bizarre pour moi de vouvoyer quelqu'un ! J'ai l'impression de parler à une personne bien plus âgée que moi alors que ça ne m'étonnerait même pas que je sois plus vieille que lui !

– Pas la peine, continue-t-il en réponse à ma question, il te suffit de m'écouter et tout se passera bien.

Le ton de sa voix est sec, mais pour la première fois depuis que je le connais, j'y décèle peut-être une infime pointe d'humanité. A moins que ce ne soit encore un de ces satanés tours que mon cerveau se plaît à me jouer... Ça ne m'étonnerait même pas !

J'inspire un grand coup puis je demande avec une froideur et une neutralité digne de mon employeur lui-même :

– Ma sécurité est-elle à un moment remise en question ?

– Non, le reste de l'équipe est là pour ça, répond-t-il amusé par ma question.

Autrement dit, il me répond moins froidement que d'habitude.

– D'accord... Je soupire en sentant mon cœur se serrer dans ma poitrine.

"Le reste de l'équipe est là pour ça". Y aurait-il besoin d'une équipe entière pour garantir la sécurité des informaticiens employé par cet homme ? C'est vachement rassurant ça !

– Est-ce que je peux au moins connaître votre prénom ? Hésité-je a demander.

– Non, tu n' en as pas besoin. La seule chose que je te demande c'est de travailler pour moi. Tu as une salle informatique avec pleins d'ordinateurs et d'autres choses pour le piratage.

– D'accord, je commence quand ? Je suppose que je n'en parle à personne ?

– Bravo, tu as tous compris ! Tu commences tout de suite. Tu as une chambre à l'étage, elle est à l'opposée de la mienne. Je ne veux pas t'avoir dans les pattes, c'est clair ?

J'acquiesce et il poursuit toujours aussi froid et distant :

– Ah oui, et aussi, ne t'attends pas à une chambre classe, ou encore jolie. On n'est pas dans un hôtel ici !

– Ok je crois qu j'ai tous compris, je dois faire quoi comme recherches exactement ?

– Tu me fais des recherches sur le parrain de la mafia italienne. Je veux un récapitulatif dans 4h. Il y a des toilettes en bas pour que tu n'ai pas à te déplacer. Tu es seule dans la salle, donc pas de conneries, c'est compris ?

- Compris, je répond fermement.

Je distingue un escalier en colimaçon qui descend pas très loin, je présume qu'il mène à "ma" salle. Je me dirige vers l'escalier, il fait très sombre. Un peu comme dans les films d'actions ou d'horreur. Le truc bien rassurant quoi ! Je descends petit à petit et arrive sur un porte en bois massif. Je la pousse et quelle est ma surprise quand je découvre une salle très lumineuse. Le contraste avec l'escalier est flagrant. Je me sens dans mon élément, il y a des ordinateurs de partout ! Je repère vite une caméra dans l'angle. D'accord, bon, évite les conneries Marina. Je ne sais pas pourquoi il m'a prise moi comme informaticienne mais apparemment il est bien renseigné et il sait ce qu'il fait. J'avoue que ce travail ne me déplaît pas. Même s'il est illégal, j'ai toujours été passionnée par le piratage informatique. Mon père m'a appris tôt à maîtriser cet art et maintenant c est moi qui lui apprend certaines choses. Comme on dit, l'élève à dépasser le maître ! Mon portable vibre dans ma poche. Merde ! Mon père ! Je le sors et lit rapidement son message, je n'ai pas de temps à perdre :