Chapitre 9 : L'entrainement mortel

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Mon réveil sonna.

Il était trois heures du matin.

L'heure de mon premier entrainement.

L'heure qui marquait le début de mon changement.

Je me dirigeais le cœur battant vers la forge, espérant ne pas perdre trop de temps à chercher la salle d'entrainement. « Forge, première porte à droite, tu te débrouilleras pour la suite. » avait-il dit de sa voix sombre. C'était vague comme indication. Mais heureusement je n'eus pas de mal à me repérer. Après avoir franchi la porte de la forge, j'en vis une nouvelle en acier. La porte faisait trois mètres de hauteur pour deux mètres de largeur...elle laissait deviner le gabarit des personnes qui s'entrainaient ici... Je me sentais petite face à cette porte qui faisait deux fois ma taille. Je déglutis péniblement. Je savais qu'en la traversant je ne pouvais plus faire machine arrière.

Mais j'étais prête.

Je pris une grande inspiration.

J'ouvris la porte. Ou plutôt crut ouvrir la porte. Elle ne grinça pas. Ne bougea pas d'un millimètre. Ne fléchit pas.

-Mais tu vas t'ouvrir oui ?! dis-je la voix tremblotante.

Je refusais cette constatation : la porte n'allait pas s'ouvrir. Une sueur froide perla sur mon front. Je posais mais deux mains sur la poignée de la porte, un pied sur le mur, et poussais de toutes mes forces en fronçant les sourcils. La porte s'ouvrir ! De quelques centimètres, certes, mais assez pour me faire passer en diagonale. Quand je me faufilais entièrement à l'intérieur, je fus prise de peur. Tout était sombre. En me concentrant je finis par apercevoir un escalier en colimaçon qui menait vers un sous-sol. En veillant bien à identifier les marches, j'empruntais cet escalier tortueux aux allures moyenâgeuses. Heureusement des torches éclairaient sommairement ma descente vers mon nouvel enfer...

Arrivée à la fin de cette épreuve, je pus admirer le décor de ce qui était vraisemblablement « une salle de torture », plus qu'une salle d'entrainement. Mais dans quoi est-ce que je me suis fourrée encore ?!

Des haltères énormes de plus de deux cent kilos longeaient le sol, des armes aux pics effrayants, des sabres, des machines à l'allure complexe qui ne présageaient rien de bon, et pour clôturer le tout : une piste d'escalade qui s'étalait jusqu'au ciel. Car oui, malgré le fait que l'on soit dans un sous-sol, le toit était perforé pour laisser la piste d'escalade atteindre les nuages. Cela dépassait l'entendement. L'ouverture sur le ciel rendait possible l'observation des constellations. J'étais tellement absorbée par l'endroit que je ne vis même pas Valkyon qui se dirigeait vers moi. Il sortait des vestiaires.

- Tiens enfile ça! s'exclama-t-il

Je rougis en me rendant compte que je n'avais pas de tenue appropriée, et que lui, avait pensé à tout.

- Merci, est-ce que tu pourrais m'indiquer les vestiaires ?

- Par là où tu m'as vu entrer, dit-il simplement.

- Je parle des vestiaires pour femmes... je ne suis pas encore un homme, fis-je en appuyant sur le mot encore.

Valkyon répondit d'un air sérieux.

- On n'a pas de vestiaires séparés. Un corps est un corps. Ne perdons pas de temps sur cela, on a beaucoup de choses à faire.

Je déglutis péniblement, n'osant pas rajouter le moindre mot. Très mal à l'aise, je me dirigeais vers les vestiaires. Tous les muscles de mon corps étaient tenus à l'extrême. De nature plutôt pudique, je ne supportais pas dévoiler mon corps. A mon grand soulagement, les vestiaires étaient vides à cette heure-là. Personne ne devrait s'entrainer à trois heures du matin... Je jetai un coup d'œil aux vêtements offerts par Valkyon : une combinaison moulante en cuir noir, dépourvue de manches. Malgré la simplicité apparente de la tenue, une fois portée, elle mettait superbement le corps en valeur. Je fus surprise par le raffinement de Valkyon, si c'était bien lui qui avait choisi la tenue. La texture du tissu était fluide, et on se déplaçait avec une légèreté sans pareilles : une tenue de combat.

Les mystères d'EldaryaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant