Quatrième histoire

3 0 0
                                    

Le souvenir (écrite en février 2016 pour un brevet blanc)

Je me souviens du temps où je n'étais qu'un simple enfant ordinaire, innocent et fragile. J'habitais dans le petit village portugais de Montijo, qui est aujourd'hui une grande ville. À l'époque, dans le village, tout le monde se connaissait. Et la fête, l'été venu, était au rendez-vous. Je me souviens de ces premiers jours d'août de chaque année, où j'entendais cette musique. Elle me donne des frissons lorsque je me la remémore. Je me levais le matin, lorsque le soleil était à ma fenêtre et que ses rayons traversaient les carreaux jusqu'à mon lit. Mais ce n'est pas cela qui me réveillait. Non, c'était la musique qui venait de plus bas, dans la rue. Cette fanfare joyeuse réchauffe, encore aujourd'hui, mon cœur vieux et fatigué. Composée de trompettes, de tambours énormes, de clavecins et même de flûtes ! À l'écrit, dit comme cela, on pourrait croire que ce n'était pas de la musique : juste des instruments qui jouaient et dont la mélodie ne rimait à rien. Mais c'est parce que vous ne l'avez pas écoutée et que vous ne l'entendrez certainement jamais. Cette musique signifiait que la fête avait débuté. Je me levais brusquement et je me précipitais vers le lavabo. Je me rinçais le visage, m'habillais, puis je courais vers la porte, après avoir mangé quelques délicieux gâteaux typiquement portugais comme des boules sucrées remplies d'une onctueuse crème de ovo (œuf en français). À partir de ce moment la fête pouvait enfin commencer pour moi. Bières qui coulent continuellement (sauf pour moi), combats entre taureaux et hommes dans les rues du village, fraternité entre les Portugais, réunion de famille, et bien sûr... la musique ! Et tout cela durait jusqu'au soir et même après parfois ! Et ça pour plusieurs semaines. Chaque ville, chaque village a sa propre fête. Vers la fin de ces magnifiques jours, ma mère et moi allions brûler un cierge à l'église pour père et Antonio, comme lorsqu'on allait à Fatima. Aujourd'hui je vais toujours à l'église et je remercie le Seigneur d'avoir gardé ses fêtes magnifiques et ses musiques mélodieuses qui resteront gravées dans votre mémoire jusqu'à votre dernier souffle.

Histoires diverses & variées (et autres textes)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant