The nevernight

Confrontation

Dr. Hana a refusé de me laisser partir, malgré mes affirmations selon lesquelles je vais bien. Alors, elle m'a gardée dans ma chambre et me surveille de près. Ava et Elyo ont essayé de rester avec moi toute la nuit, mais le Dr. a insisté pour qu'ils rentrent chez eux se reposer et travailler.

Après seulement un jour, je ressens déjà une anxiété grandissante à propos du travail manqué. Encore une fois.

J'ai déjà été envoyée à l'hôpital. Et me voilà encore sous surveillance médicale et forcée de manquer une autre journée de travail. Je me recroqueville dans le lit et grimace, sentant ma peau tirer sur la blessure de mon côté. Je me penche et presse mes doigts contre les bandages, la douleur me rappelant les événements récents.

Mon regard se pose sur la table de nuit, où trône un vase de fleurs. Une petite carte attire mon attention et je l'attrape rapidement. Je l'arrache de sa place et m'adosse à mon oreiller, ignorant la douleur sourde dans mon corps. Une bouffée d'anticipation s'empare de moi alors que je retourne la carte et l'ouvre avec précaution.

Il y a une série de chiffres inscrits, suivis de ces mots : « En cas d'urgence, n'hésite pas à appeler »

Un sourire se dessine sur mes lèvres et je me mords la lèvre inférieure, tenant précieusement cette note contre ma poitrine. Je me laisse retomber dans les draps et je fixe le plafond, d'un blanc immaculé. Mon bras se retrouve involontairement pris dans les draps, heurtant le plateau qui est posé sur le lit lorsque mes genoux se soulèvent. Je roule sur le côté, enroulant mes orteils, et je garde la carte de note serrée contre ma poitrine, comme si elle était un lien tangible avec ce qui m'attend.

Je ferme les yeux et je ressens une étrange sensation de bonheur m'envahir. Je suis coincée dans cet hôpital depuis deux jours maintenant, mais j'ai en ma possession le numéro de Kian. Il me l'a donné de son plein gré.

Je retiens mon souffle et me redresse rapidement. Et si ce numéro était faux ?

Mon téléphone, posé sur la table de chevet, attire mon attention. Je me penche en arrière sur l'oreiller, le saisis et entre le numéro. Il est inutile d'espérer avant d'être certaine que ce numéro est réel.

« Hey, tu vas bien ? »

Je fixe le message sur mon téléphone, mon doigt planant sur le bouton d'envoi. J'écris la suite.

« Comment ça va ? »

— Mmmm...

Je supprime ce que je viens d'écrire. Ce n'est pas ce que je veux exprimer.

« Hey Kian, c'est Aria. Comment vas-tu ? »

— ...Non.

Je soupire et passe une main dans mes cheveux, ressentant l'excitation et l'appréhension se mêler en moi. Envoyer un simple message est devenu si compliqué depuis ce baiser...

« Hey, c'est Aria. J'envoie un SMS pour vérifier si ce numéro fonctionne. »

J'appuie sur envoyer, verrouille mon téléphone et le glisse sous mon oreiller d'un geste brusque. Un instant d'angoisse me traverse. J'ai bel et bien envoyé un message à Kian. Un vrai message texte. J'ai essayé de le contacter et, avec un peu de chance, peut-être entamer une conversation avec lui. Je sais que c'est improbable, mais je peux toujours espérer.

J'ouvre les yeux au son d'un léger coup frappé à ma porte. Mon visage est toujours rouge, le simple fait d'avoir envoyé ce message, mais je me redresse et me frotte le nez, comme pour effacer ma gêne. Mes yeux s'écarquillent lorsque la porte s'ouvre et que j'aperçois la silhouette qui se profile.

J'attendais le Dr Hana. Après tout, elle prend soin de moi et veille à ce que mes bandages restent propres. Si ce n'était pas elle, j'étais certaine que ce serait Ava et Elyo. Ils sont passés ce matin pour vérifier mon état et je suis convaincue qu'ils passeront à nouveau sur ordre d'Ava.