Hors Jeux- Prêt à tout pour l'avoir

chapitez 17 Lilouana

Dans mon état d'inconscience j'entends des chuchotements, inaudibles et incompréhensibles, mais permanente qui m'insupporte. Ne peut-on pas me laisser tranquille au fin fond de ma conscience ? Je veux juste dormir et oublier merde !

Je ne sais pas depuis combien de temps, je flotte dans cette grande entendue de noir, je ne sais pas si je suis morte ou vivante. Suis-je en direction des enfers où du paradis... Pourquoi moi ? Je pense pourtant avoir tout fait pour rester dans le droit chemin ? Toujours à la limite de la légalité depuis que j'ai fini mes études.

Je crois que je deviens folle, depuis là où je suis, j'entends des voix qui m'appellent et me demande de revenir parmi eux, il y a une en particulière qui me supplie et promet de tout faire pour veiller sur moi et de me rendre heureuse, si j'ouvre les yeux. Quelques neurones se reconnectent et je comprends que je ne suis pas morte et que là où je me sens flotté ce n'est rien d'autre que ma conscience. Rien que le faite de comprendre ceci, voilà que le noir se transforme en couleur et image distincte de ma vie. J'entends mon frère qui pleure, il me dit qu'il m'aime, qu'il n'est plus rien sans moi, qu'il ne pourra surement pas survivre non plus. Il me fait tellement de la peine, pour une fois, je veux être égoïste, je veux penser qu'à moi seule, depuis la mort de mon père, ma vie est une guerre continue.

Je sens des mains et un timbre de voix qui ne ressemble pas à mon frère ni à son petit ami, ses mains me caressent le visage, le cou, puis je sens des lèvres se poser sur mon front puis descendre sur ma joue pour venir frôler mes lèvres et finir leur course dans mon cou, d'où je sens un souffle tiède qui caresse tout en murmurant dans le creux de mon oreille qu'il faut que j'ouvre mes jolis yeux, que cette personne a fait des kilomètres rien que pour me retrouver, que son envie de me serrer contre lui est tellement intense, que je lui manque.

Malheureusement pour eux, je n'ai point envie de refaire surface dans ce monde, surtout avec l'autre fou furieux qui me harcèle et me brutalise, je ne serais pas en sécurité, surtout que je ne sais pas ce qu'il advient de lui. Je veux juste que cela s'arrête qu'on me laisse enfin tranquille, que je puisse vivre ma vie et peut être qui sait ? Avoir le droit au bonheur comme tout le monde ?

Je ne pourrais dire si nous sommes le matin, l'après-midi ou même le soir je ne suis pas consciente du temps qui passe, dans cette longue étendu de noir, cette fosse tranquillité, mais je sens mon corps se réveiller petit à petit et que l'on s'occupe de mes soins, pour l'instant ma douleur est mise en veille. Je ne ressens rien cela sais bien mieux comme ça, j'en ai marre de souffrir. Cette autre personne ne quitte rarement mon chevet, je crois qu'il alterne avec mon frère et Joseph pour me veiller et me parler, je suis sûr que la nuit sait lui auprès de moi, bizarrement sa présence me rassure.

Un soir, je l'entends me chuchoter que celui qui me hante est en attente de procès, mon frère et lui ont porté plainte, mais il manque juste ma plainte et que pour cela, il faudrait que je me réveille. Ses paroles me donnent envie de revenir parmi eux, elles m'apportent de la rage, de la haine, du courage, car je ne veux plus qu'il gagne, je ne veux plus être une victime ! Il faut que je me batte pour mon avenir, pour mes proches ! Il faut que j'arrête de me sentir hanté et fautif de son comportement à mon égard !

J'essaie d'ouvrir mes yeux, mais je n'y arrive pas, j'ai cette sensation que mes paupières sont collées, alors je décide de bouger mes bras. C'est encore plus difficile et douloureux. C'est avec entêtement que j'y arrive, je touche avec le bout de mes doigts quelque chose de doux et poilu.... je continu mon exploration et je touche une oreille ? On dirait la tête d'une personne qui est couchée sur mon flanc gauche, je crois que cette personne doit dormir, j'entends un hoquet de surprise puis des baisers sur mes mains ainsi que des paroles rassurantes prononcer à mon égard, je l'entends appeler le médecin. Je reconnais enfin cette voix et l'identifie de suite, son prénom résonne comme dans mon esprit ANDREW.