L'âme du désert

La peur

PDV Aïlla

Je fixai mon portable sans comprendre ce que cherchait à me dire ma mère. Qui était en vie ? Je me tournai vers mon oncle qui ne ne semblait pas savoir. Il devait prendre ma mère pour une folle. Il me demanda de lui passer mon portable afin de lui parler. Je le laissai faire. Il garda le haut parleur et le ton que ma mère prit me brisa le cœur.

_ Regina, c'est Akash.

« Akash ? AKASH ! Mais tu es mort ! Ce n'est pas possible mais qu'est-ce qui se passe !? »

_ Regina, calme toi, je t'expliquerai plus tard pour moi, mais de qui tu parles depuis tout à l'heure ?

« Vous êtes tous les deux en vie... je suis entrain de rêver... pincez-moi. »

_ Non, tu ne rêves pas. Je suis au Royaume avec Aïlla. Il ne lui arrivera rien mais maintenant parle moi de ce type que tu as vu ! Qui est-ce ?

« Sapan... il est en vie. Il était devant l'appartement de ma fille. Il se tenait droit, bien vivant. Il ne m'a pas vu mais il s'est tourné dans ma direction... mon dieu. J'ai cru que je ne reverrai jamais ses yeux. Il est vivant depuis tout ce temps... »

Je me figeai en entendant la nouvelle. Mon père est vivant ? Mais, c'était impossible. Je regardai mon oncle avec incrédulité. Lui semblait un peu perdu, mais je pouvais voir de l'espoir dans ses yeux verts. Un poids se forma sur mes épaules et un mal de tête m'emprisonna sans que je m'y attende. Je me sentis vaciller et je me rattrapai de justesse à la table se trouvant à côté de moi. Je me massai les tempes, cherchant à trier le surplus d'informations. Je n'entendais même plus ce que disait mon oncle. Soudain tout ce brouilla autour de moi et ma tête heurta violemment le sol. La dernière chose que j'entendis fut le Roi qui criait mon nom. Je me réveillai dans mon lit, un bandage enserrait ma tête. Je me relevai en réprimant une grimace de douleur. Petit à petit, je me rappelai. Mon père était en vie, cela faisait 22 ans qu'il avait disparu de ma vie et je pensai qu'il était mort. Comme tout le monde, en faite. Je me massai les tempes de nouveau, ce mal m'empêchait de réfléchir correctement. Mais plus j'y pensai, plus je trouvai cela inconcevable. Mon père était mort dans les bras du Roi, celui-ci l'avait vu relâcher son dernier souffle. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il que ça arrive maintenant ? Je venais juste de savoir que j'avais un oncle et voilà qu'on me dit que mon père est vivant. J'avais l'impression de rêver. La réalité me frappa quand Baskar rentra dans la chambre avec une mine sombre. Je n'aimai pas ça. Il me fit un petit sourire avant de se mettre à genoux devant moi.

_ Comment te sens tu ?

_ Choquée, ça fait beaucoup trop de nouvelles d'un coup... dis moi que ce n'est pas vrai...

_ Je suis désolé Aïlla mais c'est la pure vérité...

Il me tendit une photo qui devait dater d'hier au vu des informations notées en bas. Je déglutis en regardant le visage qui s'y trouvait. Je me rappelai de la photo que le Roi m'avait montré. C'était lui, ce regard, ces cheveux et cette barbe de quelques jours. Un sanglot se forma au fond de ma gorge et je jetais la photo loin de moi. Baskar ne réagis pas. Il ne voulait pas se montrer trop brusque, mais à ce moment là je haïssais mon père. Cet homme qui avait disparu de ma vie en se faisant passer pour mort, revenait comme une fleur sans se douter qu'il nous avait fais du mal. Je plaçai mes mains devant ma bouche pour éviter de hurler et de crier toute ma peine. Ne se rendait-il pas compte de la douleur qu'il a causé à ma mère ? J'avais un jour dû la sauver d'une tentative de suicide car elle n'arrivait pas à vivre sans lui. Je me détachais de la poigne de Baskar. Je pleurai, mais c'était des larmes de colère. Je voulais le retrouver et lui crier toute ma haine. Baskar devait sentir toute la haine qui s'insinuait en moi car il passa derrière moi et me bloqua grâce à ses grands bras. Je me débattis pour qu'il me lâche mais il était dix fois plus fort que moi.