Chapitre 1

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Inaya

Je déteste être la nouvelle, en plein milieu d'années, les classes se connaissent déjà tous et moi, je me retrouve face à eux. À devoir me présente, rien de plus embarrassant que d'être debout face à une vingtaine d'élèves qui te scrute... Une fois les présentations faites, je pars dans le fond de la classe et m'installe à une table seule. Il y a bien deux ou trois filles qui se retournent et parlent entre elles en me dévisageant, mais je n'y prête aucune attention, et ce, jusqu'à la fin des cours de la mâtiné. À l'heure du repas, je prends un plateau et choisi ce dont j'ai le droit de manger. Je pars m'installer sur une table vide. Alors que je continue de manger, une ombre apparaît devant moi. Je lève les yeux et croise le regarde de plusieurs personnes, qui me semblent populaires. Aïe, c'est mal parti pour moi, je déteste les jeunes comme ça...

_ C'est notre table, la nouvelle ! Me dit une fille blonde, à la poitrine généreuse.

Il me semble qu'ils sont dans ma classe...

_ Je... Excusez-moi, je ne le savais pas... J'ai terminé de toute manière.

_ Ouais, ben souvient-t-en ! Parce que la prochaine fois, je ne t'excuserai pas, OK.

_ Calme toi, Cassi. Elle ne pouvait pas savoir. Lui dit le mec à sa droite.

Il est plutôt mignon, grand, brun, de beaux yeux bleus... Je n'en dis pas plus, me lève et file de là. Avec ses types-là, mieux vaux ne pas insistes. J'entends quand même en partant, le type prendre ma défense, ce qui n'est pas du goût de la blonde.

_ T'es chié, elle vient de débarquer et elle ne connaît encore personne...

_ Bah va si prend sa défense, qu'est-ce que j'en ai à foutre qu'elle soit nouvelle !

Ces filles... Toutes les mêmes, que ce soit ici ou ailleurs. Il y aura toujours des Cassi... Comme le veut mon traitement, je passe par l'infirmerie pour prendre mes médicaments. Quand on m'a diagnostiqué ma maladie, mes parents ont fait des recherches. Depuis deux ans, ma mère s'efforce de trouver les meilleurs cardiologues. Malheureusement, ça veut aussi dire déménager pour se rapprocher d'eux. Elle a beaucoup de mal à accepter ma maladie. Moi, je m'y suis fait. Je sais que je peux mourir à n'importe quel moment et je m'y suis fait. C'est comme jouet à la roulette russe et dans mon cas, mon cœur joue le rôle de la balle... Un jour, il cessera de battre, le tout est de savoir... Quand ? Tel est la question que tous ses grands médecins se posent.

_ Comment ça se passe ? Me demande l'infirmière.

_ Bien, je vous remercie... Dite, la première heure de cours de cet après-midi est EPS. Vous pensez que je peux aller en salle d'informatique en attend ?

_ Je ne sais pas, il faut d'abord que tu montres ta dispense de sport au professeur. Ensuite, tu pourras aller soit en permanence ou au CDI. Il y a des ordinateurs à disposition des élèves. La salle d'informatique sera occupée.

_ Très bien, je vous remercie. Bien, ben... À demain.

_ À demain...

Je sors et pars voir le prof d'EPS. Je sens le regard des autres élèves sur moi. Je crois qu'ils vont finir par me détester, mais qu'importe. Ça ne les regarde pas. Ça fait partie de ma vie privée.

_ Ah, tu es la nouvelle ?

_ Oui, tenais...

Je lui tends mon papier de dispense. Pour moi, le sport s'est interdit. Les docs ne voulaient déjà pas que j'aille en cours. J'ai réussi à les convaincre et ils ont accepté à condition que j'aille à l'infirmerie régulièrement dans une journée.

Mon coeur, mon ennemieWhere stories live. Discover now