3 heures ensemble [BxB]

7 (2/2) - Mal au cœur

Quel enculé.
Je lui ai fait quoi ? Rien. De quel droit il se croit capable de me faire ça ?

Ça fait mal. Sincèrement. Il me fait tourner la tête. Et ça fait mal.
Il a pas mal lui ? Il doit rien ressentir. Il est un être de cruauté, le diable lui-même.

-Mec, tu peux aller me chercher du Coca ?

Et ce gros kassos de Adrien n'aide pas du tout.

-Ben, non.
-S'il te plaiiit.

Je comprends qu'il menace de dire que, holala je suis homosexuel, et je me lève pour descendre à la cuisine. En vrai, qu'est-ce que ça changerait ? Ma sœur n'est pas fermée d'esprit, et mes parents non plus, il me semble.
Je remonte et lui tend son verre.

-Merci.

Il me sourit et je me retiens de lui jeter le liquide dessus. Quel pauvre type. Le jour où il se fait tabasser je serais là pour filmer.

Ok, je deviens violent, alors je prends mon ordinateur et descends dans le salon. Il m'ignore tellement fort, ça en devient grave. La seule raison pour laquelle je garde un mince espoir c'est le fait qu'il m'ai pas encore bloqué sur Instagram.

Fais chier.

-Ça va, tu survis ? Tu fais une tête d'enterrement.

Ma sœur Pauline s'assoit à côté de moi.

-C'est le pire mec du monde.
-Nan, Hitler l'était.
-Ouais mais lui il est mort.

Elle sourit et regarde l'écran noir de mon ordinateur :

-Tu regardais quoi ?
-Des vidéos de gays.

Elle explose de rire et reprend son sérieux :

-Nan en vrai ?
-Netflix.

Je lui souris et ne l'écoute pas parler de je-sais-quelle-série. Elle a explosé de rire. Super.

Et puis quoi ? Dans tous les cas ils ont pas besoin de le savoir. Qu'est-ce qu'ils en ont à foutre ? Le principal c'est que je me sois accepté en tant que bisexuel. Ce qui est le cas. Et de me trouver un copain. N'est-ce pas ?

Va te faire enculé Alex. Par moi.

Putain. Je sais pas quoi penser. J'en ai marre d'attendre. Je veux juste l'avoir pour moi maintenant. Mais nan. Monsieur fait son malin et "réfléchi", Monsieur a besoin de temps, Monsieur s'amuse à m'ignorer.

-Oh, tu m'écoutes ?
-Oui oui.
-Ah, cool. Donc, après y'a Mandie qui arrive et qui sait la vérité donc elle demande à son copain.

Elle se relance dans un monologue. Parfait.

Jeudi, la journée s'annonce longue.

-Alors enculé, quoi de neuf ?
-J'te raconte après, et toi pédé ?

Je reste sur le côté. Mes amis me dégoûtent de plus en plus. Il y a que Théo et Solal qui m'ont pas l'air totalement homophobes, mais quand même.

-Arthur !

Tonio et Lucie s'approchent de moi. Ils sont tellement cools. Je me sens limite mieux avec eux qu'avec mes vrais potes.

-Du nouveau avec ton cousin ?

C'est les seuls à être au courant pour mon cousin, enfin, la partie où il est insupportable et où j'ai envie de le frapper à mort.

-Nan, mais ma sœur est sûrement homophobe elle aussi.

Lucie souffle et Tonio l'insulte.

-Salut Lucie.

Félix arrive, le sourire aux lèvres. Il est sur Lucie. Mais il la mérite pas.

-Féliiiix, salut.

Félix a rien dit pour la fois au parc, quand j'ai réagi à sa remarque homophobe. Mais il a pas oublié, et moi non plus. Lucie et Tonio sont au courant qu'il est fermé d'esprit, et cette fois son physique ne va pas l'aider à choper, parce que Lucie est une fille intelligente.

Ahmad, Sam et Alex passe à côté de notre groupe, et je ne reçois toujours pas de regard. Tonio et Lucie vont les rejoindre et j'aimerais vraiment être avec eux.

-Tu viens Arthur ?

Je me retourne vers Mathilde qui m'a appelé et remarque que le groupe est parti.
On les suit de quelques mètres et elle engage la conversation :

-Arthur, tout va bien entre toi et Alex ?
-Pourquoi...?
-Je sais pas, on dirait qu'il t'ignore. Il s'est passé quelque chose ?
-Non, pas spécialement.
-Ok... Si il y a un truc tu peux m'en parler hein.
-Oui, merci.

Je lui souris.

-T'es la meilleure.
-Je sais !

La journée est en effet longue, et je me demande qu'est-ce qu'il va se passer quand ils apprendront que je suis attiré par les garçons.

Ils ont pas l'air vraiment d'accepter, et je vais me retrouver solo. Enfin, c'est pas le problème là maintenant. Là maintenant, le problème c'est comment on calcule la densité d'un verre d'eau à la menthe sucrée, après l'exercice 56 page 86.

-Mec, à la soirée de samedi, je compte bien aller voir Lucie.
-Profiter d'elle alors qu'elle sera bourrée, c'est super sympa.
-C'est super intelligent ouais.

C'est juste affreux. Se servir de l'alcool, profiter du fait que la personne ne sache pas ce qu'elle fait, pour arriver à ses fins, donc la baiser, c'est horrible.
Mais je dis rien.

-Protège-toi.
-T'inquiète, j'aurais une capote. Parce que si elle tombe enceinte, même si c'est pas vraiment mon problème, ce sera problématique, et elle voudra sûrement pas.

Ce type est affreux. Je préviendrai Lucie de faire attention à elle.

-Toi aussi tu devrais baiser, pour nous prouver que t'es pas pédé.

Félix à parlé fort, mais la conversation est entre nous.

-Je suis pas homo.

Bi. C'est pas pareil.

Il me fixe un moment puis reprend la conversation sur autre chose.

Chez moi, j'ai du mal à dormir. Il y a trop de choses négatives, et l'horrible humain qui dort à mes pieds en est une, mais la bonne nouvelle c'est qu'il part bientôt.