Les dieux de l'Olympe T1 - Perséphone [terminé]

Chapitre 18

« Un jour à la fois. »

- Inconnu.

Hadès

Le jour venait de se lever et il avait déjà fuit la chambre de la jeune femme. La lettre qu'elle lui avait laissée l'avait plus bouleversé qu'il n'aurait voulu l'admettre. Il voulait donc la fuir. Être le plus loin possible de ce que cela signifiait.

Le regard perdu sur les Champs Élysées, il observait sans vraiment voir le champ des asphodèles. Elles commençaient à perdre de leur éclat. Le blanc jusqu'alors si pur jaunissait. Elle paraissaient ternes et sans vie. Sans vie comme sa Perséphone.

Si différentes. La mortelle et sa déesse était si différentes et pourtant si semblables. L'esprit toujours auprès de Perséphone et de sa réplique, il ne perçut pas de suite que Pandore était rentrée dans son bureau.

– Comment vas-tu ?

Il se tourna pour regarder la jeune femme aux cheveux violine qui lui faisait face. Pandore était l'innocence incarné. Habillée d'abord de couleurs sombres lors de sa naissance, elle avait finit par opter pour une garde-robe dans les tons pastels, soulignant ses yeux émeraudes et fondant sa peau de porcelaine à ses habits. Il la trouvait extrêmement jolie, comme un grand-frère trouvait sa petite sœur belle. Il savait qu'elle n'était pas faite pour lui. Quelqu'un là-haut la chérissait secrètement. Et cet amour était réciproque. Mais le destin avait décidé de les séparer, bâillonnant leurs sentiments. Enfermant leur cœur dans de petites boîtes dont personne n'en connaissait la clé. Il savait à quel point c'était dur pour eux deux.

– Pourquoi me regardes-tu comme ça depuis quelques secondes ?

Pandore le sortit une fois de plus de sa rêverie. Il secoua la tête.

– Rien. Pour rien. Et pour en revenir à ta question : bouleversé. Je me sens stupidement bouleversé. Et toi ?

Balayant la question d'un haussement d'épaules, elle lui demanda ce qu'il comptait faire avec Calliope. Continuer ou reculer ? Blesser ou être blesser ?

– Je n'en sais strictement rien. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit à cause de sa lettre. Elle va me faire perdre la tête.

Pandore ne répondait pas, son regard transperçant le mettant mal à l'aise. Il repensa à l'amour impossible de son amie. Il avait la chance de pouvoir vivre une jolie mais courte relation avec Calliope. Il avait l'impression de trahir celle qui aurait toujours une place dans son cœur. De trahir ses émotions. Pourtant, même s'il n'était pas sûr de pouvoir à nouveau éprouver d'aussi beaux sentiments à l'égard de Calliope, il voulait sauter. Sauter dans le grand vide de l'inconnu. Il ne devait pas laisser passer sa chance. La fuite n'était plus une option. La marche-arrière ? Inenvisageable.

– Pandore, dans quoi vais-je me lancer ?

Calliope

L'appartement était vide et Calliope se sentait légèrement seule. Elle avait pensé retrouver Hadès couché à ses côtés et Pandore dans le salon, en train de regarder les dessins-animés mais elle était obligée de reconnaître son tête à tête avec la solitude. Les retrouvailles de la veille étaient sans doute une illusion que lui avait fait son cerveau pour ne pas la confronter aux événements. Elle avait failli mourir, au fond d'une ruelle sale et obscure. Dès que ses paupières se fermaient, elle revoyait le canon de l'arme à feu pointé droit devant elle. Un frisson d'horreur la parcourut. Il fallait qu'elle se détende, d'une manière ou d'une autre.