Forget Me Not

Retrouvailles

Son ombre se profilait dans l'obscurité naissante de la ville. La nuit ne faisait que tomber, et ceux qui étaient dans la rue à ce même moment avait une bonne raison d'y être plutôt que chez soi.

Chiyuki n'avait pas dit un mot sur la raison de son retour dans sa ville natale à ses parents, et c'était le troisième jour ici, dans cette ville nouvelle et nostalgique.

Aucun de ses anciens camarades de classe ne savait qu'elle était de retour.

Elle n'avait fait que s'isoler de tous, et avait passé une énième journée ainsi, jusqu'à sortir de chez elle finalement, même si elle n'avait pas de raison particulière pour le faire.

La jeune femme finit par s'arrêter de marcher en constatant qu'il serait judicieux de manger avant de rentrer, faisant finalement attention à sa faim grandissante.

Puis c'est là qu'elle constata les environs dans lesquels elle était.

En cherchant du regard un restaurant, elle prêta attention à un dont elle connaissait déjà le nom depuis très longtemps.

Non pas un restaurant, mais un café.

Quindecim.

Elle se figea. C'était de nouveau ouvert.

Il l'avait rouvert.

Ses pas allèrent à ce lieu, non plus par faim, mais par un sentiment étrange de nostalgie.

De l'ouverture de la porte se suivit un son de clochette qui attira son attention un moment.

Puis, ses iris violets regardèrent devant elle.

Un comptoir, un silence, une odeur de café et de sucré.

Puis de l'autre côté du comptoir, en face d'elle, un jeune homme qui avait grandis et qui regardait en sa direction.

Il était surpris de la revoir, après tout ce temps.

Elle allait dire quelque chose.

Mais elle n'en eut pas le temps :

« Bienvenue au Quindecim. »

Ses lèvres restèrent ouvertes, un instant, avant qu'elle renonce.

Lui répondant par un sourire.

Elle c'était dit qu'elle ne pouvait pas faire marche arrière.

Ils c'étaient parlé comme si de rien n'était, à propos de sa commande, et n'avait pas trouvé de moyen d'aborder autre chose.

Chiyuki n'avala pas ce qu'elle avait commandé, le regard dans sa boisson.

Avec la musique jazzy qui passait, ses doigts en marquaient le rythme.

Son autre main, faisait tenir son menton et sa tête, ses lèvres un peu crispé maintenant.

Son attention se reporta sur le son de la clochette, indiquant cette fois ci que quelqu'un s'en allait encore, puis elle remarqua que le responsable de l'établissement allait à elle.

« Chiyuki-san ? »

Tout ce qui changea c'est l'expression de son visage allant de l'ennui à la surprise.

« Ou-oui ?

_ Puis-je m'asseoir ?

_ Bien sûr. »

Elle lui désigna la chaise en face d'elle, en constatant qu'elle était la seule cliente restante.

Il s'assit, d'une manière qu'elle l'avait vue faire un tas de fois auparavant, dans leur ancien lycée.