The five dark boys and me [ Supprimée ]

Chapitre 76 | Lewis

Aujourd'hui, j'ai revêtu mon plus beau costume. J'ai mis une chemise noire. Une cravate noire. Un pantalon cigarette noir. Une veste noire. Des chaussettes noires. Des chaussures noires. J'ai plaqué mes cheveux en arrière, parce que c'est la coupe que Zack préférait voir sur moi. Je réajuste ma cravate, qu'il trouve bien plus élégante qu'un noeud papillon. Un dernier regard dans le miroir. Je repasse ma main dans mes cheveux pour bien les plaquer, et je suis prêt.

Prêt pour l'enterrement de Zack.

Nous entrons tous dans la voiture de Matthew, sa Porsche jaune. Après tout, cette voiture sept places ne nous servira plus jamais.

Dans la voiture, personne ne parle. Pas un mot. Pas un rire. Pas une chanson. Rien.

Tyler, Matthew et Andrew sont habillés exactement de la même façon que moi. Quant à Lexie, elle a enfilé une robe noire arrivant à mi-cuisse, avec des collants noirs opaques. Elle porte aussi des escarpins de la même couleur et a attaché ses cheveux en queue de cheval avec un élastique noir. Nous sommes tous en total look noir aujourd'hui. Aujourd'hui est un jour de deuil.

Arrivés devant l'église, nous entrons et nous plaçons au premier rang. Le cercueil de Zack est en face de nous, avec une photo de lui en grand affichée à côté.

Le prêtre commence son discours. Je ne l'écoute pas vraiment. Ma main est accrochée à celle de ma soeur, et je ne la lâche pas.

Nous avons tous décidés de faire chacun un discours en son honneur. Et c'est Lexie la première à parler.

- Zack était un homme droit et réfléchi. Il savait toujours quoi dire pour vous rassurer. Il avait les bons mots. Il savait tourner à merveille ses phrases. C'est grâce à lui que je suis heureuse aujourd'hui. Grâce à lui que je peux vivre avec un merveilleux petit ami et mon magnifique grand frère. Zack ne méritait pas de mourir maintenant. Mais la vie en a décidé autrement. Alors si tu m'entends, Zack, je te remercie de m'avoir accordé un peu plus de temps pour découvrir mon frère, et merci pour tout ce que tu as fait pour chacun d'entre nous. Tu étais un ami formidable, qui m'a ouvert les bras dès mon arrivée. Je ne t'oublierai jamais.

Elle repart en posant un baiser sur le front de ce corps sans vie, puis retourne s'assoir à côté de moi, les larmes roulant sur ses joues.

C'est au tour d'Andrew de parler.

- Onze jours aujourd'hui. Onze jours que tu nous as quitté. Et pourtant, j'ai l'impression que ça fait une éternité. Je n'arrive pas à arrêter de pleurer, est-ce normal ? Tu aurais répondu à ma question. Parce que tu répondais toujours à mes questions. Tu avais toujours réponse à tout. Je pouvais te faire les pires horreurs du monde, tu rigolais toujours à mes bêtises. Je me souviens d'un jour où j'ai réveillé toute la maison à coups de casseroles. Lewis avait failli m'étrangler ce jour-là d'ailleurs.

Je souris tristement en entendant ses paroles. C'est vrai que si j'avais pu le tuer de m'avoir réveillé, je l'aurais fait avec plaisir.

- Mais toi, tu as seulement rigolé, et tu m'as aidé à réveiller les autres. Tu étais mon frère. Et tu resteras mon frère. On se reverra très vite au paradis, enfin, pas trop vite non plus, je dois encore réveiller toute la maison à cinq heures du matin.

Il sourit puis s'approche lui aussi du cadavre de notre frère et l'embrasse sur la joue.

Je m'avance pour parler.

- Je n'avais aucune idée de ce que je devais dire dans ce discours. Parce que je ne sais pas comment te décrire. Tu es indescriptible. Tu m'as toujours compris, tu as toujours réussi à me calmer je ne sais par quel miracle. Même quand je m'étais disputé avec mon meilleur ami depuis six ans, tu as su comment me calmer et me faire revenir à la raison. Je ne sais pas comment je vais gérer mes excès de colère désormais, mais je te promets d'essayer. Je vais vivre pour toi et moi, parce que tu m'as sauvé la vie. Tu t'es sacrifié pour me sauver la vie, et je t'en serais toujours redevable. J'aurai aimé pouvoir te serrer dans mes bras, me bourrer la gueule avec toi pour fêter ça, et te remercier. Mais malheureusement, je n'ai que ce discours pour le faire. Alors merci. Merci pour m'avoir donné une chance de reconstruire une relation avec ma petite soeur. Merci de m'avoir laissé la chance de vivre. Merci à toi, mon frère.