Dix heures mois le quart, le réveil sonne. Mon beau Joseph se réveille enfin. Je l'observe enfiler son magnifique costume trois pièces. C'est qu'aujourd'hui n'est pas une journée banale. C'est jour de fête. Dix ans. Voila dix ans depuis notre rencontre. Dix longues années. Comme le temps passe vite ! J'avais si hâte à ce 8 avril. L'empressement de vivre ma fête me rendait nerveuse. Je voulais que tout soit parfait. L'événement était de taille. Cela faisait pile une décennie que je vivais sur un nuage. Mon amour s'occupa des derniers préparatifs. Il s'y acquitta de mains de maître. Une heure avait passé depuis la somptueuse mélodie annonçant son réveil. La maison accueillerait bientôt ma famille venue célébrer avec nous cet anniversaire des plus mémorables. La sonnette se fit entendre. Ma mère pénétra dans la porte fraîchement ouverte par mon trésor. Elle tenait dans sa main gauche son fameux pudding aux framboises. Il me rappelait tellement de souvenirs. Elle nous avait fait le même à notre mariage. De sa main libre, elle serra d'une poigne convaincue la main tendue de Joseph. Ma jeune sœur la suivait comme toujours de très près, empoignant avec fermeté la salade de pâtes. Elle arborait une robe fleurie qui lui allait à ravir. Il y a près de 8 ans que cette chère Sophie a vue le jour. Probablement, pour combler mon départ de la maison d'ailleurs. Nous nous ne sommes pas vraiment connue Sophie et moi. La vie avait fait que nous étions la plupart du temps séparées. Malgré tout, je l'aimais d'un amour passionnel. Derrière elle, en retrait, se trouvait notre géniteur. Il m'apportait un bouquet de roses. Il a toujours su comment me faire plaisir. Je parie que Joseph fera un aussi bon père. Aussitôt accueillis, aussitôt attablés. Les discussions portent sur tout et sur rien. À la demande générale, on sert le repas et commence la dégustation. Le jambon à la Jojo est englouti entre deux anecdotes poilantes. Tous s'accordent sur l'exquisité du mets. Avant de laisser place au gâteau, Joseph porte un toast en l'honneur de son ange. Qu'il est mignon ! Le moment de tendresse passé, on s'attaque alors au bijou de maman. J'en regrette presque mon régime. La gâterie, comme toujours, ravive toutes les âmes ayant osé y porter gueules. Les félicitions pleuvent abreuvant ma mère d'une fierté méritée. J'observe cette charmante compagnie et je souris. Les voir si heureux m'emplis de bonheur. Je suis aux anges. La journée était parfaite. Cela avait pris dix ans, mais mes parents s'entendaient enfin avec Joseph. L'ambiance sombre et hostile avait laissé place à une atmosphère chaleureuse et amicale. Tous unis pour souligner ces dix années. Il y a dix avait lieu notre rencontre, notre baiser, notre fusion. Comme à chaque année, Joseph ressortit un vieil article de l'époque. Malgré les larmes et les années, on y lisait toujours : « Une BMW a plus tôt dans la journée happée Catherine Jones laissant dans le deuil ses parents Michel et Brigitte Jones ainsi que son mari Jospeh Colin. » Il y apposa un baiser et alluma une dixième bougie qu'il déposa sur le foyer.
