Chapitre 1 : Clémence

20 3 0
                                    


Bien. Commençons. Nous sommes le mercredi 19 Février 2001, il est 18h00. À18h10 une jeune femme répondant au nom de Clémence mourra, de ma main vous vous en doutez. Après avoir envoyé au ciel un certain Charles Trénet, je me mets en route vers ma prochaine victime, cette fameuse Clémence, sur le chemin je consulte son dossier :« Onia Clémence, 25 ans, secrétaire dans une société quelconque, marié à Onia Fabrice et... J'arrive à l'endroit où elle se trouve. Je rejette un œil à son dossier. « Enceinte » .Je me rends auprès d'elle. Évidemment je suis invisible pour vous donc personne ne me remarque. Et c'est tant mieux je pense. Il est 18h05. Je croise son mari dans le couloir. Il semble abattu. Je la vois allongé sur un lit en train d'accoucher, l'accouchement ne se passe pas bien. Pendant cinq minutes je vois médecins et infirmières paniquer, de plus en plus au fil des minutes, à contrario Clémence perd toute énergie et ses cris de douleur se font de plus en plus bas. Les bips de l'encéphalogramme eux aussi s'affolent. Il est18h10. Elle pousse un soupir et ferme les yeux. Le personnel médical ne bouge plus, honteux d'avoir échoué à au moins faire sortir le bébé. Tant pis j'assumerai les conséquences comme j'assume chaque personne que j'arrache à la vie. Je m'assois auprès d'elle et pose ma main sur son front. « Toi à qui je donne un répit, accomplis ton destin ». Je me lève et Clémence rouvre les yeux, ses cris reprennent de plus belle tout comme l'espoir des infirmiers et du médecin quand je sors de la chambre. Il est 18h30.Le bébé est né. Clémence et Fabrice sont heureux, et je ne peux retenir un léger sourire devant ce joli tableau : Le bébé dans les bras de sa maman, le père en larmes qui tient la main de sa femme. Tout ceci est beau. Mais 18h32 apparaît sur l'horloge situé au dessus du lit. Clémence dépose un baiser sur le front de son enfant et s'éteint. Fabrice pleure mais la joie et la tristesse s'entremêlent. Je commence à m'en aller quand l'âme de Clémence apparaît devant moi. Son âme a pris son apparence humaine, elle s'approche de moi et, comme à son fils, dépose un baiser sur mon front et me murmure « Merci » avec un grand sourire puis elle a disparu. J'ai mis longtemps à comprendre pourquoi j'avais donné un sursis à cette femme. Et vous ? Avez vous compris ?

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Aug 01, 2018 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

Histoires de la FaucheuseWhere stories live. Discover now