Rendez-vous demain. [YUWIN]

Vulpecula

Deux semaines s'étaient écoulées depuis la mise en couple des deux camarades, ils étaient devenus encore plus niais qu'avant, encore plus collants (du moins pour Sicheng) et pourtant, ils ne s'étaient pas encore embrassés.
En réalité l'un voulait le faire tandis que l'autre avait peur, peur de tout perdre, peur de se réveiller d'un joli rêve. Le Japonais était terrifié à l'idée de perdre encore une fois quelqu'un à qui il tenait énormément, alors chaque fois que le petit blond quémandait ses lèvres, le brun prétextait devoir aller aux toilettes.

C'était la routine du danseur, éviter son petit ami lorsque ce dernier devenait trop proche de lui, ridicule n'est-ce pas ?
Les deux amants étaient justement en train répéter une dernière fois leur chorégraphie, la fin d'année approchait à grands pas, il fallait donc que tout soit parfait pour avoir une excellente note.
Et malgré tous les efforts du plus âgé pour détourner le regard de son conjoint, ses yeux se déposaient sans cesse sur son faciès angélique.

Il aurait suffi d'un pas pour pouvoir mettre fin à toute cette mascarade, seulement Yuta était trop effrayé.
S'il l'embrassait et que le chinois s'énervait, le repoussait ou pire, cassait avec lui ?

Sicheng lui, avait remarqué quelque chose de différent chez le plus âgé, la peau de ce dernier avait l'air beaucoup plus pâle, son visage démontrait sans cesse de la fatigue due aux cernes qui ornaient le dessous de ses yeux mais surtout, le manque de parole du danseur.
Le plus jeune baissa considérablement le son des enceintes avant de s'assoir aux côtés du plus âgé qui tentait de boire sans s'étouffer.

« - Ok, qu'est-ce qui va pas ? Entama le décoloré tout en croisant les bras.

Le garçon à la chevelure cannelée releva la tête en arrière, de sorte à éviter tout contact visuel.

- Rien, tout va bien winwinie.

- Même ton winwinie semble dépressif, soit tu me dis tout de suite ce qui ne va pas, soit je te rase la totalité des cheveux.

- Sicheng, j'ai même pas envie d'en parler tellement c'est stupide.

- Mais tu es stupide, et pourtant je t'aime.

La petite déclaration du blondinet avait réussi à faire sourire le Japonais qui se redressa normalement avant de prendre son cadet dans ses bras, la tête enfouie dans le cou du plus jeune.

- Tu te moques pas de moi hein ? Reprit le brun.

Le souffle du danseur s'écrasait sur l'épiderme du chinois, lui provocant une énorme bouffée de chaleur.

- Nakamoto, accouche, vite.

- J'ai peur que tu partes Sicheng, j'ai peur que tu me quittes si je t'embrasse. J'ai peur que tu sois dégoûté, que tu te rendes compte que tu ne m'as jamais aimé ou que tu te sois juste amusé avec moi.