One

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Je pleure, allongée par terre dans ma chambre. Les larmes qui coulent devant mes yeux me cachent les ombres de mes meubles, la Lune qui brille, les minutes et les heures qui défilent sur mon réveil.
Elles me cachent le présent, et préfèrent faire défiler des images du passé dans ma tête, encore et encore... Plusieurs jours se sont écoulés, et je ressens pourtant encore cette déchirure qui s'est produite en moi, toujours aussi forte et douloureuse. Comme à la première minute. J'en suis pourtant au sixième jour. À la septième nuit. À la cent vingt-huitième heure. Les chiffres rouges s'alignent sur mon plafond, je me concentre pour les lire. Cela me demande un terrible effort. 2:24. J'entre bientôt dans la cent vingt-neuvième heure. Je continue de pleurer, avant de sombrer dans le sommeil, épuisée.

Un cri déchirant fend la quiétude de la nuit, étouffé par un oreiller. Je me tords de chagrin et de douleur, comme toutes les nuits depuis vendredi soir... J'ai encore fait le même rêve.

Il est environ 18:30, mon bus ralentit, et je descends avec les autres élèves de ma ville. Comme tous les soirs, je flâne un peu, je range mes écouteurs et mon téléphone dans mon sac, toujours près de ma trousse. Je suis Inès des yeux, et mon cœur éclate en la voyant si près de moi. Elle se dirige vers une voiture, sans m'accorder un regard. Tout se passe comme d'habitude. Mais quelqu'un sort de la voiture. D'ailleurs, ce n'est pas la voiture rouge habituelle. Un garçon, je lui donne 18 ans à peine. Je la vois sourire, admirant la voiture. Mon cœur se serre, comprenant déjà ce qui va se passer, et mes yeux s'humidifient. Ma belle Inès se rapproche du garçon, et l'embrasse tendrement...
Mon monde éclate en morceaux, et une larme roule vers mon menton tandis que je passe en pilote automatique. Mes mains referment rapidement mon sac et mes jambes éloignent mes yeux de cette scène insoutenable. Je ne prends pas la peine d'essuyer les larmes qui perlent désormais par dizaines, elles seraient aussi vite remplacées par d'autres. Mes pieds trouvent d'eux-même le chemin jusqu'à mon nid, malgré mes ailes brisées. Je laisse la musique défiler sans l'écouter, même elle ne peut occuper mes pensées en ce moment. Inès...

J'attrape machinalement mes écouteurs et mon cellulaire. Je jette un coup d'œil à l'heure en faisant débuter les premières notes de musique dans mes oreilles. Trois heures quarante six. Cent trentième heure. Je laisse mon cœur sombrer dans le trou béant que je sens au milieu de ma poitrine. Ma respiration se fait difficilement, je m'allonge au sol pour être au mieux pour penser. Me laisser tomber pour mieux me relever. « La vie n'est pas un cadeau, c'est de savoir surmonter ses obstacles qui n'est pas donné à tous... ». J'entends la voix de Maman résonner dans ma tête, tandis que je trouve le sommeil sous son regard bienveillant apparu dans mon esprit.


Hello les... J'ai pas de surnom, c'est vrai 😂
Bon j'espère que ce texte vous aura plu, j'ai beaucoup hésité à le poster étant donné que ça n'est pas un poème. Mais bon, je tente !
Désolée de ne pas être très présente ❤
Knysone

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