Éclipse - TERMINÉ

~Eclipse~

Une aura plus que lumineuse, quasiment solaire, émanait de ce corps brûlant. Ce corps de Dieu à la peau merveilleusement hâlée, surplombé de magnifiques cheveux châtains aux nombreux reflets roux. Un regard perçant virant au orange et souvent rieur. Il était l'idole de bon nombre de gens. Et Elle avait une peau magnifiquement blanche parsemée de grains de beauté et dégageait une aura plus mystérieuse. Ses courbes étaient plus que féminines, ses éclatant cheveux presque blancs et ses yeux transperçant couleur océan. Solitaire malgré sa beauté lunaire et les nombreux regards pétillants qui l'admiraient silencieusement.

Il naissait sur le sable bientôt brûlant et Elle mourait sur l'immensité salée où se reflétait, jusqu'aux premières lueurs du jours, sa pâle beauté. Puis, Il mourait sur l'étendu salée encore luisante de sa chaleur et Elle naissait sur le sable tiède, bientôt frais.

Ils ne s'étaient jamais vraiment croisés, seulement aperçus. Puis vint ce jour, ce nuit, cet instant surréaliste où leur chemin se croisèrent.

Face à face, ils s'observèrent, ébahis. C'était comme une évidence. Leurs cœurs s'embrasèrent subitement alors instinctivement et amoureusement chaleur et fraicheur s'unirent. Leur corps se touchèrent, se collèrent, mêlant leurs formes et leur odeur. Et pendant des heures qui parurent au monde seulement quelques breves secondes, ils ne firent qu'un. Ils espérèrent cacher leurs ébats passionnés, plongés dans une semi obscurité, intimité. Mais le Temps, qui n'approuva pas cet amour, les rattrapa hélas trop rapidement et les arracha aux bras l'un de l'autre.

Ils retrouvèrent leur place et routine respective. Tous deux anéantis.

S'en suivit pendant des semaines pluie, orage et ouragan. Mais épuisés ils cessèrent de pleurer, d'hurler, de frapper. Ils étaient douloureusement amochés. Complètement déchirés.

Elle continua a pleurer très régulièrement, allaitant les mers et océans de ses larmes salées. Faisant danser en un rythme lent et régulier les vagues qui venaient s'écraser sur les cotes pour chanter en chœur leur tristesse et leur désespoir tout en léchant le sable où le peu qu'il restaient de Lui - sa chaleur - s'effaçait peu à peu.

Il pleurait lui aussi, souvent, mais pas publiquement. Il ne voulait pas de la pitié de ceux qui l'idolâtraient. Il s'isolait donc. Généralement derrière de grises écharpes brumeuses où Il se laissait aller et les larmes mêlées à la pluie fraiche assombrissaient son tendre visage. Ces gouttes de pluie souvent fraiche la lui rappelaient... Il hurlait son désespoir et sa colère à travers les orages et les éclairs rugissaient avec lui.

Ils attendaient cruellement la prochaine opportunité de se coller, se serrer, s'unir, s'épouser.

Le prochain cadeau des cieux.

La prochaine éclipse.