Troie - Fin alternative et suite des aventures de Achille et Briséis...

La fuite de Troie

Le regard de Briséis attira l'œil d'Achille tandis qu'il la serrait passionnément contre lui. Il la sentit se raidir et s'affoler. Et tandis qu'il se retournait doucement, il découvrit Pâris à quelques mètres d'eux, arc à la main et flèche encochée avec détermination. Le regard du frère d'Hector était celui d'un homme arrivé au terme d'une longue quête. Aucun doute ne pouvait être laissé quant au but ultime de son geste : la fin du meurtrier de son frère.

Achille ne put que se jeter au sol, entraînant sa bien-aimée avec lui dans une chute douloureuse contre les gazons du palais. Ils purent bénéficier de la cohue ambiante et sautèrent sur les étendues des jardins inférieurs tandis que le flot de réfugiés et de soldats prenait possession des lieux avec sauvagerie et désespoir.

- Il nous faut fuir, déclara le jeune homme, Troie est perdue. Cette nuit, les troupes d'Agamemnon vont mettre à sac cette cité et commettre un nombre d'exactions qui dépasse l'entendement. Nous ne pouvons pas rester. J'ai tué ton cousin et jamais Pâris ne me le pardonnera.

Briséis le regarda sans comprendre, assourdie par le rugissement des flammes et encore sous le choc d'avoir poignardé Agamemnon.

- Es-tu prête à me suivre, mon amour ?

La jeune femme sembla réagir enfin et planta ses magnifiques yeux verts dans le regard de l'homme qu'elle aimait. La fragile servante des Dieux avait laissé la place à une guerrière, les circonstances ne lui avaient pas laissé le choix.

Depuis que les grecs avaient pris et détruit le temple d'Apollon où elle officiait, le guerrier était ce qui lui était arrivé de meilleur.

Elle aimait Achille, son corps, les attentions qu'il avait pour elle et ce qu'elle avait lu dans ses yeux. Sa place était auprès de lui, quelles qu'aient pu être les intentions de Pâris... Les quelques nuits qu'ils avaient partagé lui revinrent en mémoire avec émotion...

- Je viens avec toi ! Je sais comment sortir de cet enfer.

- Alors hâtons-nous mon amour et quittons cet endroit maudit avant que cela ne devienne impossible. Troie s'écroule.

Les jeunes gens prirent la direction de l'est de la ville, laissant Troie aux mains avides des grecs.