La fin justifie les moyens.

  (Ne pas prendre en considération la pièce de théâtre, tous les événements ne collent pas.)

Je coiffe mes cheveux en désordre avec une brosse. Ils sont noirs, épais comme ceux de ma mère, à ce qu'on a dit. Ma mère a été tuée peu après avoir accouché, je n'ai pas eu le temps de la connaître. On s'est occupé de moi comme on pouvait, la guerre faisant en sorte qu'il y aille un paquet d'aller retour.

Beaucoup partaient, peu revenaient.

Plusieurs nourrices se sont occupées de mon éducation et ce, depuis ma naissance. Ma mère n'était pas prête à assumer son rôle pleinement, elle n'avait ni l'envie ni la patience de le faire.

Mon père quant à lui, était un homme très occupé. La guerre faisait rage et ne lui laissait aucun moment de répit. Je l'ai vu une fois, il était venu dans la chambre pour vérifier que l'accouchement s'était bien déroulé et d'après la rumeur, il aurait préféré un petit garçon.

Les garçons sont plus solides, ils sont connus pour être plus forts, plus talentueux, mais moi, je suis une fille.

Je replace une boucle derrière mon oreille. J'attache mes cheveux sombres avec mes dread locks de couleur bleues. J'attire beaucoup le regard avec mon style, mes jupes courtes, mes collants déchirés et mes bottes clouées. Mais ce qui retient le plus l'attention, c'est mon visage.

Mon atout. Mon père voulait un garçon avec du pouvoir mais il a eu une fille qui, avec sa beauté, allait le prendre d'elle-même. Le pouvoir.

Tout allait redevenir comme avant. Je vais réparer les erreurs et il sera fier de moi, qu'importe que je sois une fille! Et pour ma mère, elle verra à quel point je suis aussi forte qu'elle, que je la surpasse et tout ça sans elle.

J'ai élaboré un plan. J'allais chercher mes cibles, deux adolescents mal dans leur peau, mis à l'écart par leurs camarades. Tous les deux sont victimes du succès de leurs parents, je me dis qu'on est pas totalement différent surtout quand j'ai vu dans les yeux d'Albus Severus Potter qu'il voulait se rebeller pour faire enrager son père.

J'ai toujours su que cette proie isolée me serait utile, depuis notre première rencontre, lorsqu'il écoutait la dispute entre son père et Amos Diggory que j'avais dû aussi manipuler.

La fin justifiait les moyens. Peu importe si je faisais des choses immorales, mon seul but est de réussir et pas d'être raisonnable. Il n'est jamais l'heure d'être raisonnable.

Nous avons voyagé, chercher après le retourneur de temps pour aller dans le passé. Lui et son ami Scorpius Malefoy pour sauver Cedric, un élève à qui la vie n'a pas donné de chance et moi pour en redonner une à mon père.

Albus agissait par fierté, Scorpius suivait avec réticence et sagesse. J'ai manipulé à ma guise même si cela ne m'apportait aucune jubilation. Je me sentais parfois un peu coupable mais je me rappelais que ma mère n'avait pas de conscience ou du moins peu et que cela faisait d'elle une personne spéciale auprès de mon père.

Ma mère ne s'emballerait pas pour un meurtre, elle qui en est habituée, alors je me rassure en me répétant encore:
La fin justifie les moyens
La fin justifie les moyens.

Effleurant la gloire du bout des doigts, je n'ai pas remarqué les gaffes que j'ai faites ce qui a conduit à ma perte, tout comme mon père. Je répète les mêmes bêtises et ça, personne n'en serait fier.

Je dois me débrouiller seule. J'ai décidé de parler à mon père, du moins dans le passé. J'ai prévu de le contacter pour le prévenir de ne pas aller chez les Potter en cette nuit d'automne.

Je suis dans le clocher, j'attends le moment de passer à l'acte. Je vais empêcher mon père de s'affaiblir. Il retournera sain et sauf, il va conquérir le monde, je serai avec lui pour surveiller ses arrières et aussi ma mère. Il fera ce qu'il n'a pas eu le temps d'accomplir; il fera de moi sa puissance, son horcruxe.

Je serai le symbole même de son invulnérabilité.

On m'en empêche, et aussi impressionnant soit-il, ce sont Drago Malefoy et Harry Potter, deux personnes si différentes mais qui ont mis leurs querelles de côté pour leur intérêt commun: sauver leur fils.

-Harry Potter, ne fais pas. Regarde, je désigne les aiguilles de l'horloge, il est bientôt l'heure, tu peux encore sauver tes parents et moi aussi. Baisse ta baguette.

Il me désarme malgré qu'il ait hésité un instant. Des larmes commencent à couler sur mes joues. Je vois Albus me regarder avec peur et mépris, c'est facile pour lui avec sa famille. Moi je suis une orpheline d'un orphelin.

-Drago, aidez-moi, nous sommes cousins..

La mâchoire de Harry se décroche.

-Ta mère est ma Marraine. Elle aimerait que tu m'aides.. Il faut que je le sauve avant qu'il ne soit trop tard!

Drago passe une main sur ma joue, ses doigts dont devenus noirs à cause du maquillage qui a coulé.

Je ne sais comment on arrive dans le présent. Je me sens bouleversée. Je suis dans une pièce vide. Je me lève malgré que ma tête me tourne. Mon heure est-elle finie? Je prends le couloir discrètement et fais attention à ne pas croiser d'aurors.

Une fois proche du but, en dehors des limites de ce qu'il me semble être Poudlard, je suis en face de Harry Potter qui s'est isolé pour réfléchir. Il pointe sa baguette sur moi et j'ai la bouche sèche.

-Quel est ton nom?
-Delphini Jedusor. C'est ma mère qui l'a choisi.

Il baisse sa baguette mais reste sur ses gardes.

-On aurait pu sauver nos familles, Cedric, tu a tout gâché, Harry Potter. Tu sais à quel point une famille compte.

Il a l'air ébahi et peiné, il a une expression douloureuse et moi j'ai mon coeur qui bat vite. Il a tout gâché.

-J'aurais pu t'épargner toutes ces souffrance, raccourcir la liste de ceux qui sont morts pour toi et par la même occasion, soulager ta conscience.
-Certaines choses sont faites pour arriver.

Il regarde vers le château.

-Personne ne mourra pour moi.

Il s'adresse à moi. Il sait quelle est ma punition, un baiser du détraqueur.

-Tu es jeune, ne refais pas les mêmes erreurs que tes parents. Va-t-en.

Je recule un peu, j'essuie mes yeux et rem
place une mèche.

-Je reviendrai.
-Je sais. Mais j'espère que ce sera dans d'autres circonstances.

Je pince les lèvres.

-Au revoir Harry Potter. Dis à ton fils que je suis désolée et dis-lui que tu es fier de lui, cela l'empêchera de faire de graves bêtises.

Je me cache derrière un arbre, souffle un coup et transplane.

Il m'a laisser m'échapper.