Chapitre Un

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- Bon mon chéri, tu es sûr que ça va aller hein ?

Ma mère, Béatrice, pose ses deux mains sur mes épaules en me regardant dans les yeux, ses cheveux roux tombant devant ceux-ci. Depuis qu'elle sait qu'à présent je vais passer toute mon année scolaire sans elle, elle panique à l'idée de me laisser seul sous prétexte que je vais, je cite, "être mal sans mes deux parents". Foutaise. C'est le rêve de quitter la cambrousse pour rejoindre la ville et rester tous les jours avec ses copains. Enfin, si j'arrive à m'en faire.

Je ne dirais pas que je suis quelqu'un de méchant ou bien d'hypocrite, seulement c'est juste que je me fiche royalement de ne pas être avec eux la semaine. Ce n'est pas comme si en temps normal j'étais constamment avec mes parents. Non, la plupart du temps je reste enfermé dans ma chambre après les cours et je ne descends que pour manger. Typique pour un adolescent de mon âge, je dirais même cliché aussi.

Du haut de mes quinze ans, ma mère pense que je suis toujours un bébé, un bébé qui ne fait jamais de bêtises, toujours poli avec les autres et qui doit toujours avoir besoin d'amour maternel.
Les mères sont si naïves.

- Pour la cinquième fois, oui ça va aller m'man. Dis-je enfin.

- D'accord mon poussin, tu vas me manquer mon gros nounours !

Elle me tire soudainement dans ses bras pour me câliner et me ruer de bisous.
J'avais oublié de préciser, elle est extrêmement gênante.

- Dans ta valise il y a tout ce qu'il te faut, brosse à dents, draps, crèmes et caleçons !

Oui, beaucoup trop gênante. Je suis bien heureux d'être actuellement seul avec elle dans cette chambre parce que ma mère est le genre de personne à me mettre la honte dès qu'elle croise un inconnu. Pourquoi ? C'est un mystère que je n'ai encore pas résolu. Parfois il m'arrive de la soupçonner de le faire exprès.

- Ah oui, ton père te passera un coup de fil ce soir. Ajoute-t-elle en ouvrant la porte de ma chambre d'internat.

- S'il tient parole. Dis-je en haussant les épaules.

Elle me lance un regard, ses yeux me traduisent qu'elle est déjà désolée d'avance. Oui, mon père est ce genre de père. Toujours occupé par son travail, constamment en déplacement. Au final, c'est plutôt moi qui dois m'inquiéter de la laisser seule. Un baiser de déposé dans mes cheveux légèrement roux, je me retrouve dans ses bras pour une étreinte assez longue. Malgré la petite grimace que j'exagère pour l'ennuyer, je me dis qu'elle va tout de même extrêmement me manquer la semaine. Surtout pour sa bonne humeur quotidienne.

- Passe une bonne semaine Maximilien.

- Toi aussi maman.

Elle s'en va dans un dernier petit signe de main, me laissant à ma nouvelle vie de lycéen.

Quelques secondes à peine plus tard je me laisse tomber sur le lit à ma gauche dans un profond soupir. Il n'est que treize heures et je dois me rendre dans ma salle de classe dans seulement deux heures afin de recevoir mon emploi du temps et visiter un peu le lycée. Je ne suis aucunement stressé même si c'est ma première année ici. Quitter le collège pour moi, ce fut vraiment une délivrance. Je trouvais les gens trop immatures, trop arrogants et de ce qu'on m'a dit, au lycée les personnes sont beaucoup plus mâtures, ouvertes d'esprits.
Enfin, maintenant ça reste à voir. Qui sait ? Peut-être que je vais passer les pires années de ma vie. Je ne me le souhaite pas, et évitons de nous porter la poisse.

Perdu dans mes pensées, je sursaute lorsque la grande porte rouge de la chambre s'ouvre soudainement et comme un automatisme, je me redresse pour observer de quoi, ou plutôt de qui il s'agit.

La règle d'Or du cliché [BxB]Where stories live. Discover now