Chapitre 5: La danse

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Moi qui pensais que ce séjour en France m'aurait fait du bien... Je me suis trompée. Suite à l'altercation entre Faucheur et moi, je ne lui ai plus adressé la parole, de même pour Sombra, même si elle ne m'avait rien fait. Mes journées se résumaient donc à admirer bêtement et inlassablement l'extérieur qui perdait sa beauté et son intérêt. Il n'y avait que de la verdure, des nuages gris grondant de pluie et de foudre, avec une grande forêt au loin qui n'inspirait pas confiance... La Griffe a fait en sorte que l'on soit coupés de toute civilisation et activité, afin de ne pas attirer de soupçons, ce qui est compréhensible, car nous serions contraints de faire nos valises encore une fois.




J'étais plus renfermée et froide que je ne l'étais déjà. Sombra n'osait plus rien faire à cause de son petit accident, et ce n'était pas plus mal, mais le temps passait si lentement, c'est à détester la détente. Quand je ne regardais pas le même décor chaque jour, il m'arrivait de sortir de ma grotte et de m'aventurer dans la salle de théâtre, pour offrir à mon public imaginaire une nouvelle danse, toutefois méfiante. Je ne prenais plus le risque de fermer les yeux et de savourer, je guettais constamment, j'étais à l'affût, au cas où un Faucheur curieux ferait son apparition qui demeurera toujours indésirable. Je ne profitais même plus de ma seule source de divertissement. J'avais désormais cette lourde impression que l'on m'épiait, même lorsque ce n'était pas le cas. Pour être désaltérée de cette soif de danser, il me fallait deux bonnes heures, voire plus, ou des fois moins. Après, je prenais une douche et retrouvais ma chambre dans laquelle je m'enfermais jusqu'au lendemain telle une princesse dans un donjon, mais je restais coincée à l'intérieur volontairement, et je n'attendais pas de prince.




Le soleil s'est couché pour laisser place à une demi-lune scintillante. Ma chambre était elle aussi plongée dans l'obscurité.




Je fus interpellée par une présence que je sentais un peu trop. Je me figeai instinctivement et m'approchai discrètement de mon arme qui reposait paisiblement dans un grand coffret noir qui épousait les courbes de mon jouet préféré, avec un velours pourpre à l'intérieur. Une fois mon arme en main, je me tournai brusquement vers l'intrus tout en lui pointant mon arme, prête à passer à l'action. Mais mes membres se décontractèrent lorsque je vis Gabriel. Je fus à la fois soulagée et agacée, ce qui se traduisit par un long soupir.



- Contente de me voir ? Demanda-t-il d'un ton moqueur

- Qu'est-ce que tu veux ? Demandai-je à mon tour froidement

- Je n'ai pas le droit de rendre visite à ma partenaire ?

 - Pourquoi ne rends-tu pas visite à Sombra ?



Il haussa les épaules en guise de réponse.



- Ça ne m'aide pas... Tu viens me voir dans quel but ? Tu n'es pas venu car t'en avais subitement envie.

- Pour parler de la dernière fois.

- Oh, je t'écoute.

- Pourquoi t'as réagi comme ça ?

- Tu n'étais pas invité, répondis-je, avec fermeté

Le baiser de la VeuveWhere stories live. Discover now