Chapitre I

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Localisation : Village de Nottingham

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Localisation : Village de Nottingham


Ash

*On ne peut pas dire qu'aujourd'hui soit une mauvaise journée. Mais l'inverse n'est pas vrai non plus. C'est juste une journée banale, un assemblage linéaire d'heures infiniment longues durant lesquelles je dois me plier aux ordres de mon Alpha d'oncle. Le frère de mon père est ce qui se fait de plus chiant en modèle Alpha à mon sens. Pas qu'il soit injuste, grossier ou violent, mais il m'empêche de faire exactement ce que je veux, ce qui me contrarie grandement. Alors que je pourrais être en train de chasser tranquillement le museau au vent, me voilà de patrouille dans ce village minable où il ne se passe jamais rien. Une épicerie, une librairie, un bar, une mairie et une poignée d'habitations, je ne sais même pas si Nottingham mérite le nom de "village". C'est plus un trou paumé, quelques maisons perdus au milieu d'un bois sombre. Heureusement que nous, les Loups, sommes là pour donner un peu de vie à cet endroit. Sur les quelques soixante habitants, plus d'un tiers fait parti de la Meute. En vérité, si on enlève toutes les créatures surnaturelles qui peuplent ce village, il ne resterai pas grand monde. L'épicière est une Sorcière, le barman et les serveuses sont des Loups, la libraire est une Sorcière qui cache dans son arrière-boutique des tas de filtres interdits. Quant au maire, c'est le seul humain de cette belle brochette d'incompétents. Inutile de dire que nous ne voyons pas souvent de Sorcières au bar, ni beaucoup de Loups à la librairie. L'épicerie, nous y passons par moment, mais l'entente froide et à peine cordiale est de mise avec la Sorcière. Nous ne les aimons pas, elles ne nous aiment pas, et c'est très bien comme ça. Au moins, rien ne bouge et tout est calme dans ce petit coin de forêt où les arbres ont laissé la place à quelques maisons rabougries. Les humains, on ne s'en occupe pas. Ils sont déjà terrorisés à l'idée de rentrer dans la forêt. Et à raison. Ils ne nous ont jamais vu, ni Loups, ni Sorcières, quant aux Vampires, il n'y en a pas à ma connaissance dans cette région. Et pourtant, ils redoutent la forêt comme la peste. Il faut dire que lors des Chants ou de la fête du Solstice, ils ne sont pas les bienvenus dans la forêt. Les Sorcières et leurs Sabbats se chargent de les écarter définitivement de l'ombre inquiétante de notre véritable chez-nous. En un mot, vivre ici, c'est le paradis. Enfin, ça le serai s'il n'y avait pas ces foutus Chasseurs et leurs balles d'argents. Je m'en suis prise une, une fois. Dans l'épaule. Inutile de préciser que c'était tout sauf agréable et que j'aimerai ne jamais revivre ça. C'était quand ils étaient venus, à trois et une Sorcière pour tuer mon père qui ne pouvait se relever de la mort de ma mère. Ce souvenir à un goût doux-amère, car la Sorcière que j'ai dû tuer était la mère d'une amie. Mon père m'avait prévenu de ne pas faire confiance aux Sorcières. Comme quoi, il n'a pas toujours tord. Toujours est-il que je m'ennuie ferme. Éric, notre Alpha, m'a demandé mon rapport et, comme toujours, tout est calme. Rien à signaler. Nada. Pas la moindre petite escarmouche en vue. C'est comme si tous les Surnaturels s'étaient ligués contre moi pour me faire passer une nouvelle journée affreusement longue et à la limite de l'interminable. Mais la bonne nouvelle, c'est que ma mission est terminée et que je n'ai pas reçu de nouveaux ordres, alors je peux faire ce que bon me semble. Mon loup est enchanté à cette idée, si bien que je dois faire appel à toute ma volonté pour ne pas me transformer là, tout de suite, au beau milieu de la rue devant des dizaines de témoins. Oui, parce que c'est pas parce que tout le monde se doute que l'on existe qu'il faut donner corps à la rumeur pour attirer encore plus de Chasseurs encore plus redoutables que ceux que nous avons déjà. Ceux-là nous posent déjà assez de problème quand ils sont tout seuls, pas la peine qu'ils appellent du renfort. Je marche le plus lentement possible et, dès que plus personne ne fait attention à moi, me dirige vers la forêt, bien plus accueillante avec ses ombres rafraîchissantes que cette misérable plaine où s'affrontent le soleil et le vent. J'ôte rapidement mes vêtements et n'ai pas le temps de les plier avant que mon loup ne prenne le dessus. Ouais, pour le self-control, on repassera. Dès que ma vue s'adapte à celle du loup, je me sens libre. Je commence par courir entre les arbres à une vitesse qui frôle la folie avant de slalomer, vider ma tête et sentir le vent fouetter ma fourrure. Je m'arrête alors. Proie. Quelque chose de mangeable approche. Et ça sent divinement bon. Un lapin ? Non. Plus gros. Pas un humain, ça ne sentirai pas aussi bon la chair fraîche et saine. Ils passent leur temps à s'empoisonner de leur plein gré. Non, l'humain, c'est pas mangeable. Mais la biche en revanche... Je me tapis au sol, la truffe en l'air, tentant de deviner où se trouve mon futur dîner. Droit devant. J'ai le vent de face. C'est parfait. Elle ne me sentira pas arriver. A table.*

Moonlight Shadow - tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant