13.

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Assis sur un banc, la musique qui résonnait dans ses oreilles, le regard perdu, Minho pensait.

Ça approchait. Un peu trop vite, ça le faisait peur. Mais il en avait rêvé de ce moment, il fallait qu'il le fasse. Il n'arriverait pas à vivre.

Il prit une grande respiration et leva les yeux au ciel en voyant un roux avec un beau sourire s'assoir à côté de lui.

Il lui enleva un écouteur et comme à son habitude, le mit dans son oreille.

— Pourquoi tu ne vas plus voir Hyunjin et Chan ? 'Jin arrête pas de pleurer ou de dire que c'est sa faute ou je ne sais quoi.

Jisung souffla et se rapprocha du noiraud.

— Je m'en fiche. Ils le méritent.

— Je ne crois pas qu'on mérite un tel châtiment, répliqua Minho.

— Et moi si. Arrêtons d'en parler. Comment vas-tu ?

Minho baissa la tête et regarda ses chaussures.

— Bien.

Jisung mordit sa lèvre inférieure. Ce " bien " hurlait un " mal ". C'était évident. Tout l'était.
Tout était compréhensible. Tout était trop compliqué mais Jisung allait faire son possible.

— Moi je suis triste. Mais je vais faire comme toi et dire que je vais bien. Tu vois, je suis un menteur.

Minho fronça les sourcils et dévisagea l'étrange énergumène à ses côtés.

— Qu'est ce que tu racontes ?

— Tu es un menteur. Tu m'as dit que tu aimais les filles, tu me dis que tu vas bien. Tu es un menteur.

Le noiraud serra la mâchoire et garda son regard noir dans celui un peu plus apeuré du roux.

Il finit par abandonner puis rebaissa la tête.

— Tu as raison.

Jisung ouvrit la bouche et fit un grand sourire. Mais aucun son n'en sortit, il était bien trop heureux.

Les cours allaient reprendre, Jisung entendit son meilleur ami l'appeler au loin. Il n'y fit même pas attention, il continua de regarder avec envie son amoureux.

Ce n'est que lorsque ce dernier se décida à bouger qu'il le fit aussi.

Il ne put s'empêcher d'attraper son poignet de lui claquer un rapide baiser sur la joue puis il courut aussi vite que possible vers Changbin, rouge comme une tomate.

Minho, lui, n'avait pas bougé.

Il s'était rassis et avait pleuré.

Une fois bien assis dans l'amphithéâtre, Changbin regardait avec un petit sourire amusé son ami.

— Quoi ? Demanda presque agressivement le roux, très gêné.

— Je m'étonne que tu ne sois pas encore mort après ce geste un peu trop affectueux.

Le roux ne répondit rien, toujours extrêmement gêné.

— Enfin les choses bougent entre vous ! Déclara Changbin en déverrouillant son ordinateur.

Jisung râla en levant les yeux au ciel.

— Occupe toi de l'australien toi plutôt.

— Pourquoi tu me parles de Félix ?

Jisung pouffa et imita exagérément Félix.

— " Mais nous ne sommes qu'amis voyons ".

— C'est vrai, répliqua Changbin.

— Je t'observe souvent, tu sais. Et je ne t'ai jamais vu bouffer autant du regard un petit visage avec des taches de rousseurs ainsi. Et un cul.

Changbin explosa de rire et dût faire en sorte de ne pas être entendu.

Jisung lui aussi commença à rire puis essaya de se concentrer.

Rien à faire, le rire de Changbin était bien trop contagieux.

Les deux meilleurs amis finirent par ne plus pouvoir respirer, cachés derrière leur ordinateur, sans faire de bruit.

SAVE. minsungOù les histoires vivent. Découvrez maintenant