Why do you have to be like this ?

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Why do you have to be like this?

PDV Jaemin

Jeno, tu es là allongé dans l'herbe, le nez enfoui dans le torse de l'autre et ça fait mal. Tu ris en roulant dans la pelouse, accroché à la taille de l'autre garçon et moi je reste là te regarder une cigarette en chocolat coincée au creux de mes lèvres gercées. Tu as oublié que j'existe comme tant d'autres fois où nous sommes contraints de nous voir dans la salle exiguë du club d'échec. Renjun serre ta taille comme si sa vie en dépendait et j'ai envie de l'étouffer dans son débardeur pour qu'il te lâche enfin. Chaque mois nous nous amusons dans le parc à la fin des compétitions d'échec inter-lycées, c'est comme une récompense pour toutes ces heures d'entrainement épuisantes gaspillées dans la petite pièce qui abrite notre club, mais l'amertume de te voir si proche de ton colocataire tue le plaisir du repos bien mérité, je deviens fou, pour toi, à cause de toi, Jeno.

Mark s'étouffe en buvant de l'eau et ça me fait sursauter, j'étais tellement perdu dans mes pensées que je n'avais même pas remarqué que Jisung me regardait d'un air interrogateur, témoin des regards insistants que je lançais en direction de Jeno qui était à présent blottis contre un Renjun immobile qui feignait le sommeil pour rester tout contre lui. Aidé par Haechan, Mark avait fini de s'étouffer avec l'eau devenue bouillante sous le soleil de l'été, mais Jisung continuait à me regarder de manière suspicieuse tandis que je scrutais avec colère Renjun. J'aurais souhaité que ce ne soit pas Mark qui s'étouffe mais l'autre con qui prenait un malin plaisir à me voler Jeno. Jisung a cessé de me regarder avec des points d'interrogations évidents transperçant son regard, et à présent il mâchait silencieusement le chewing gum que Mark venait de lui donner, je ne voulais pas parler avec eux de peur de sembler trop triste et de paraitre encore plus suspicieux aux yeux de Jisung, alors je les laissais parler sans vraiment écouter. Le rire de Chenle me ramena à la réalité, je l'avais oublié tellement j'étais concentré et ses exclamations de dauphins hystérique me ramenèrent brutalement à la réalité. J'aurais voulu être un dauphin, eux ils n'ont pas le cœur brisé.

J'ai envie de prendre ta main Jeno, la serrer jusqu'à ce que mon cœur explose et que tu aies trop chaud pour continuer à lier tes doigts aux miens. J'aimerais faire le tours de ta taille avec mes bras en chantant dans l'air sec du parc la sonorité de mes sentiments, te dévorer du regard pour que tu tombes dans l'immensité du miens. Tu as bien grandi Jeno, et maintenant j'en suis malade, l'amour rend fiévreux tu sais. J'aimerais oublier ton visage au moins un instant pour ne pas sombrer totalement dans la folie mais ton ombre me hante et dans ces moments-là j'aimerais que tout redevienne comme avant, à l'époque où je ne te connaissais pas. J'ai vraiment été heureux de te rencontrer mais le matin d'automne où Renjun est arrivé dans le club, j'ai détesté toutes ces émotions bigarrées que tu provoques en moi ; la tristesse, la colère, le doute, l'envie. Je hais Renjun un peu plus à chaque fois qu'il est avec toi, c'est une blessure béante qui devient de plus en plus profonde avec le temps. Soudain tu te lèves, je ne détache pas mes yeux de ton dos, je passerais ma vie à ne voir que ta personne, à n'entendre que toi, et alors que tu te retournes, ça me tue à petit feu de te voir si beau sous le soleil ardent de cet été étouffant. J'aime quand tes joues deviennent légèrement roses sous la chaleur écrasante, dans ces moments-là tu es encore plus désirable Jeno. Des larmes ourlent mes joues mais je ne te les montrerais pas, elles se logent au creux de mon cou et descendent de plus en plus en bas.

Il est là appuyé contre le mur crasseux du parc, si Renjun avait été dans ses bras j'aurais pas eu d'autres choix que de crever, je respire par intervalles nerveux et ça serre ma gorge de te voir si proche et à la fois si distant de moi. J'ai envie de me coller contre ton corps et de devenir ta moitié parce que j'en peux plus, j'ai le besoin irrespirable de te respirer. Alors tout doucement, je m'approche timidement de toi, je ressemble à une admiratrice pubère et j'aime pas ça, mais j'ai envie de disparaître quand tu es trop loin de moi et que mes yeux brûlent de larmes fugaces en tentant de t'apercevoir. Je te perds si facilement dans la foule comme si tu n'existais que dans mon esprit détraqué, parfois je me demande même si je ne t'ai pas simplement inventé, puis tu caresses du regard le plateau d'échec devant toi et mon cerveau danse en te voyant en face de moi. J'en suis alors convaincu, tu existes mais seulement pour me faire mal.

Why do you have to be like this ? (NoMin) version  FrançaiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant