Henri IV de mon cul

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Je me demande vraiment, est ce que mis à part le lèche-cul de la première rangée, il y a bel et bien quelqu'un qui écoute ce bon vieux professeur. C'est le dernier jour de "cours". Les résultats des examens vont être annoncés dans moins de deux semaines, donc qu'est ce qu'on s'en branle d'Henri IV de mon cul. Je veux juste me barrer de cette classe qui pue la transpiration et les chaussures mal lavés. Je veux juste me barrer de ce lycée mal foutu. 

Mes vœux s'exhaussent lorsque la sonnerie stridente retentit et coupe le professeur dans son explication. Par contre, on ne peut échapper aux cris suraiguës des pimbêches à l'arrière, des chants de gros durs, ainsi qu'aux feuilles qui volent au dessus de ma tête. A la limite du High School Musical. 

Je sors de la salle, visiblement moins enthousiaste que ceux qui m'entourent, beaucoup moins enthousiaste. En vérité je m'en contrefous de la fin d'année, des filles qui pleurent dans les bras de leurs copines alors que sure et certains, elles comptent voyager à l'autre bout du monde ensemble dans moins d'un mois. Je m'en contrefous du chemin jusqu'au portail qui est couvert de confettis, d'œufs et de farine.  Par contre je m'en contrefous un peu moins de l'œuf qui vient de s'écraser violemment contre mon omoplate. 

Je me retourne doucement vers la direction du projectile et sans surprise découvre ce petit con de Cantel. 

-Oups, il sourit de toutes ses dents alors que son autre pote, Ben s'esclaffe comme une hyène.

- Ta g- je m'apprête à cracher. non rien. Je retire la coquille et la jette dans sa direction alors que je sens le jaune d'œuf dégouliner sur mon tee-shirt noir. Il me jette un regard hautain dont lui seul connait la recette et me lance avant de partir:

- Bonne vacances.
- Ouais, j't'en souhaite des mauvaises. Je réplique mauvaise en traçant également ma route. Je marche directement jusqu'au bus qui est vide comme le Sahara.  Une fois à l'intérieur de celui-ci, je m'installe vers le milieu , tout en sortant de mon sac mes écouteurs que je visse avec ennui à mes oreilles. 

Je vous vois venir là, putain ce que cette meuf se plaint trop, et en plus elle jure comme une charretière mais eh, je suis une adolescente, j'ai le droit. Et puis c'est moi l'héroïne donc arrêtez de me juger comme ça (petit plus: je suis moitié française donc... on aime râler). 

Anyway, je regarde autour de moi par pur réflexe et souffle de soulagement tout en m'affaissant contre le siège lorsque je me rends compte que je vais faire la route toute seule. 
Alors que le bus démarre, une crinière blonde aux pointes roses apparaît à l'avant du bus, visiblement essoufflée. Celle-ci relève la tête et parcourt le bus des yeux et quand son regard croise le mien, elle s'approche calmement tout en me souriant. Elle souffle lourdement  tout en s'asseyant gracieusement sur le siège, son sac sur ses genoux.  Paradoxe. 

-Pffiou, faut encore que je lisse mes cheveux....se plaint-elle alors que je retire un de mes écouteurs. Alors, contente? Le lycée, c'est fini! Elle s'écrie visiblement vraiment ravie d'en avoir fini. 

-  Youpiii! Je lève mes bras vers le haut. 

- D'ailleurs, devine quoi? Je ne prends pas la peine de répondre vu qu'elle s'empresse de le faire elle même. Mon prof de maths a voulu me mettre deux heures de colles, mais ce con a pas compris que c'est fini et que-

Stupide pariOù les histoires vivent. Découvrez maintenant