1. Soirée chasse

180 4 2
                                    



Je finis d'appliquer mon fard à paupière doré pendant que ma tasse de café se remplit. Je me dévisage attentivement dans le miroir en admirant mon maquillage. La luminosité de ma chambre ne laisse pas passer un seul défaut. Elle est d'une honnêteté impitoyable, comme moi.
De toute façon, je suis parfaite. La blancheur de ma peau tranche avec mon rouge à lèvres carmin. Je claque des doigts et mon café se retrouve instantanément dans ma main. Je lisse ma robe fourreau de l'autre et me lève pour vérifier que tout soit parfait. Talons noirs de quinze centimètres, bas en soie, robe aussi moulante qu'une seconde peau, cheveux lâchés sensuellement... Une vraie déesse !
On y est !
Je vide mon café d'une traite et fais voltiger la tasse jusqu'à la cuisine.

- Diane, tu es prête ? je crie.

- Une seconde, je n'arrive pas à agrafer ce putain de corset !

Je ricane et la rejoins dans la chambre attenante pour la regarder sautiller dans tous les sens. Evidemment, je m'abstiens d'intervenir. C'est plus drôle comme ça.

- Au lieu de me regarder comme une demeurée, aide-moi ! On va arriver en retard ! s'énerve-t-elle.

- Relaxe, tigresse. Tu as vraiment besoin d'évacuer toute cette tension. Nous allons calmer cette mauvaise humeur ce soir, intervient Alix.

Elle ferme le corset vert émeraude d'une main experte et se tourne vers moi en plaçant ses mains sur ses hanches.

- Illéa, tu veux bien arranger mes cheveux, choupette ?

- Bien sûr, je réponds en agitant mes mains devant son visage.

Alix a la peau couleur ébène, ce qui fait d'elle la désespérée propriétaire de cheveux crépus, presque indomptables. Je dis bien presque, parce que rien n'arrête ma magie. En l'espace de quelques secondes, ses cheveux méchés sont tressés en un chignon élégant et sexy.

- Voilà !

- Merci, dit-elle en m'embrassant le bout du nez.

- Si vous avez fini de vous tripoter, on peut peut-être enclancher la seconde ! raille Diane, enfin habillée.

Je rigole et lui pince les fesses en me dirigeant vers la porte du loft. Les filles me rejoignent et nous sommes dehors en un clin d'œil. Ce soir, c'est notre soirée.
LA soirée chasse.
Mon cœur bat vite et je reconnais l'excitation et la faim qui coulent dans mes veines. Je suis d'accord avec Diane, il est temps de passer aux choses sérieuses.
Mon corps meurt de faim.

- Alors, on s'en tient au plan, intervient Alix devant la boîte de nuit. Diane, tu dragues le vigile et toi, Illéa, tu rejoins Luc. Attendez bien d'être à l'abri des regards avant de dévorer ces messieurs. On est d'accord ?

- Oui ! je crie à l'unisson avec Diane.

Alix est la plus âgée de la bande. J'ai dix-neuf ans, Diane vingt-cinq et Alix approche de la quarantaine. Cependant, grâce à notre magie, elle n'en paraît que vingt. Le temps n'a pas d'emprise sur nos traits, ce qui explique qu'on nous prenne souvent pour un groupe d'étudiantes. Notre apparence est un piège. Pour que nos proies tombent dans nos filets sans se douter de rien. Stupides mortels qui se fient à leurs sens.
Nous dépassons la file d'attente sans accorder un regard aux humaines indignées, qui se pressent contre nous comme si cela allait nous arrêter. Ne nous voilons pas la face : il y a plusieurs classes sociales sur terre et parmi les plus influentes, les plus riches, les plus craintes, nous sommes au sommet de la hiérarchie. Dégagez, microbes. Une fois arrivées devant le vigile, nous laissons avancer Diane, qui le connaît.

Les SensuellesWhere stories live. Discover now