The Writers of November

Jour 3: Jardin d'enfants

On vous a sans doute déjà dit, à un moment ou à un autre de votre vie, et certainement pendant votre chère et tendre enfance, que les petits garçons naissent dans les choux, et les petites filles dans les roses. 

Mais saviez-vous, cher lecteur, chère lectrice, qu'il existe un lieu que seules les cigognes -car tout le monde sait bien que ce sont elles qui apportent les enfants aux jeunes parents- connaissent, et auquel elles sont les seules à pouvoir accéder? Probablement pas. Evidemment, car comme je vous l'ai dit, les cigognes sont les seuls êtres à en connaître l'emplacement. Même les êtres du Jardin ne le connaissent pas (certainement car ils n'en sont jamais sortis). 

Ah! Les êtres du Jardin, parlons-en! Ces créatures, tout droit sorties de vos rêves les plus fous ou de l'imagination débordante d'un enfant de quelques années, sont descriptibles comme de petits personnages humanoïdes, pas plus hauts que trois pommes; leur peau pâle peut être teintée de toutes les couleurs imaginables, et ils sont dotés d'une paire d'ailes aussi fines que la plus fine des soies. On pourrait presque penser que la plus légère des brises les leur arracherait sans aucune compassion. Vêtus de ce qu'ils avaient pu trouver dans le jardin pour fabriquer des habits, ces êtres passaient leur temps à veiller sur la croissance de jeunes choux et de boutons de roses. Car c'était là leur mission, et aussi leur plus grande passion, que de s'occuper de la création de nourrissons. Quand un chou ou une rose s'ouvrait, ils se réunissaient en cercle autour de la plante pour accueillir comme il se doit le petit arrivant. Une fois emballé dans un lange bien douillet, une cigogne ou une autre venait récupérer l'enfant, et le déposer à la porte de sa nouvelle famille.

Vous vous demandez peut-être pourquoi je vous révèle tout cela? Et bien, je dois vous l'avouer, je suis un peu fêlé!