Sous la Neige ❄️

Jour 2 - Home Sweet Home

Musique : Bons baisers de Fort-de-France - La Compagnie Créole

Noël, joyeux Noël ! Bons baisers de Fort-de-France

Ce soir on éteint la télé

Ce soir ensemble on va chanter

Je me réveille en sursaut à cause de mon guignole de frère qui s'amuse avec la sono, je le vois hilare en voyant ma tête qui veut dire « Coupe moi cette chanson de malheur ! ». Catherine et Marie arrivèrent et n'hésitèrent pas à se joindre à la chanson. Je pris le coussin tout en suppliant d'arrêter ce boucan mais ils continuèrent jusqu'à que mon vœu s'exauce.

- Oh noooon ... pleurnichaient Nicolas et ses filles.

- Ce n'est pas encore Noël, souligna ma belle-sœur Emilia, aller zou ! Tous à table !

Nicolas fit la moue en amenant Catherine et Marie à la salle à manger.

- Merci Emilia sinon c'est ça toute la journée, riais-je en retirant le coussin.

- Il me le fait à chaque fois donc je suis tout aussi habitué que toi, me dit-elle en souriant.

Je la suivis pour rejoindre les autres qui nous attendaient déjà, mon père remplit les verres de jus d'orange pendant que ma mère découpa du Kougelhopf maison. Tante Giselle me sourit lorsque je m'installe à côté d'elle puis la conversation commença sur mon avenir :

- Clara ? me demanda mon père.

Je le regarde calmement.

- J'ai discuté avec ton frère et il serait ravie de t'offrir une place dans sa boîte, cela ne te gêne pas ?

- Tout dépend du poste, il s'agit de quoi ? sirotais-je mon sirop tout en fixant mon frère.

- Tu seras tout simplement mon assistance vue qu'Emilia souhaiterait se charger tranquillement de son service.

- Je ne suis pas contre !

- Super ! Tu vas pouvoir venir avec moi à la conférence au Lieu Unique !

Je recrache mon jus d'orange lorsque j'apprends le nom d'un café-restaurant que j'aimais particulièrement aller avec cette personne dont je n'ai pas pu prononcer le nom. Je toussais fortement tout en laissant ma tante me tapoter le dos, je deviens tout rouge et je tentais alors de cacher mes rougeurs avec la serviette de table.

- J'ai dit une con-

- Bêtise Nicolas, coupa Emilia pour éviter que ses enfants emploient des gros mots.

- Euh oui une bêtise, répéta Nicolas tout gêné.

- Non pas du tout, répondis derrière ma serviette. Ça me convient parfaitement.

- Super ! répondit mon père en claquant des mains, tu auras un souci de moins à régler.

Après de longues minutes à manger en silence, je laissais ma famille papoter des choses que j'ai pu louper et des fêtes de Noël où je serais très bien venu mais j'avais une raison de vouloir rester. Nicolas et Emilia ont décidés de m'inviter au gala des petites qui sera sur Casse-Noisette, un Ballet tellement typique en saison de Noël. J'avais déjà fait auparavant mais j'étais surchargé avec la scolarité et mon départ à l'étranger, j'ai même profité un jour pour aller voir la Young America Grand Prix, un célèbre concours de danse classique et contemporain, là-bas on peut obtenir une bourse pour intégrer de grandes écoles de Ballet et une possibilité d'être remarquée par les plus grandes compagnies comme par exemple l'Opéra de Paris ou le Royal Ballet. Je me dis qu'au moins j'ai pu échapper au métier de danseuse, c'est énormément de pression que travailler dans une entreprise.

Mon père m'emmena en direction de mon appartement, la radio diffusa des chansons et des chroniques de Noël, de quoi bien se mettre dans le bain. Mon père chantonna tranquillement quelques chansons pendant que j'admirais les rues décorées de guirlande et de sapins. Je fronçais soudainement les sourcils en repensant à quelque chose : la neige. Je me mis à fouiller parmi de vieux messages sur mon téléphone qui heureusement a pu synchroniser les messages qui datent depuis plus de 6 ans. Je finis par retrouver le message qui est tombé le jour de mon départ, je lis en silence tout en imaginant la voix de mon destinataire :

"Chère Clara,

Nos jours ensembles nous rendent heureux. Tu m'inspire l'une des plus belles émotions qui existent, l'amour, la joie, la paix et le courage."

- Ah ces jeunes ! Toujours sur leur téléphone, coupa mon père pendant ma lecture.

Je rangeais mon téléphone gentiment dans mon sac tout en passant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.

- J'étais en train de regarder quelque chose par rapport à la météo, répondais-je à mon père pendant que je fixe de nouveau les rues.

- La dernière fois qu'il a neigé c'était quand tu es parti... c'est triste que ce phénomène ne soit plus revenu ...

- Oui, murmurais-je en rallumant mon téléphone pour observer longuement le nom de mon vieux destinataire.

Une fois arrivé devant l'immeuble, je monte tranquillement le 3ème étage avec mon père qui m'aida à porter les valises, certains voisins étaient nouveaux et d'autres définitivement absents. Je ne m'en préoccupais pas plus mais j'avais envie d'enfin poser un pied sur mon lieu d'intimité.

- Et nous y voilà, sorti mon père en posant les valises juste devant la porte. Ta mère et moi avons rempli ton frigo et on a fait les draps de ton lit. Le reste tu es tranquille !

- Merci Papa !

Il me fait un bisou sur le front et décida de partir en lâchant une "Bonne soirée" comme la première fois où j'avais emménagé ici.

Je sortis mes clés en silence puis je tournais tranquillement jusqu'à que j'entends le cliquetis du verrou, un sentiment de nostalgie me revient soudainement et mon cœur s'accéléra lorsque j'entra enfin dans mon chez moi.

- Home Sweet Home Clara ..., disait-je à voix basse en voyant mon appartement drapé aux niveaux des meubles.

Je saisis les draps blancs en commençant par le salon, la cuisine, la salle de bain et ma chambre. Au moment de terminer par le dernier drap, ma main trembla soudainement et je mis longtemps à le retirer jusqu'à que mes yeux posent sur un cadre où il y avait moi et lui ... il y a 6 ans. Ses yeux, son visage, sa barbe de trois jours et son sourire qui me complète. Je me mis à rougir tout en souriant puis je pris le cadre pour le serrer contre moi, je fermais les yeux un instant en repensant au premier jour où on a avoué nos sentiments puis lorsque je les ouvre, je me mis à fixer la fenêtre et brutalement les larmes tombèrent quand un sujet complexe m'avait auparavant dérangé.