La nuance

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Prenons un exemple connu, le film Le Seigneur des Anneaux ; les orcs et autres gobelins se font massacrer en masse sans état d'âme simplement parce que c'est les méchants alors que dès que ça arrive aux gentils, c'est terrible et horrible.
Attention, je ne dis pas que c'est une mauvaise chose, au contraire, c'est un exemple parfait pour représenter un monde manichéen, où tout est noir ou blanc et où il y a les gentils et les méchants, un monde où il n'y a pas de nuance. Mais autant à l'époque de Tolkien, ça n'avait aucune importance car son travail était révolutionnaire et personne d'autres avant lui n'avait fait ça, mais aujourd'hui c'est un stéréotype. Heureusement, Game of Thrones a amené un retour des histoires nuancés.
Les notions de manichéisme et de nuance sont étroitement liées car la présence de l'un entraîne l'absence de l'autre.
Un monde nuancé présentera des personnages qui sont aussi méchants que gentils, l'exemple parfait est Game of Thrones qui est en quelque sorte l'opposé de l'œuvre de Tolkien lorsque l'on parle de nuance. Cependant, Game of Thrones est nuancé à un degré extrême d'une façon où tout les personnages sont flous dans leur appartenance à un côté.
En effet, il y a plusieurs degrés de nuances comme il y a plusieurs échelles.

Prenez Le Seigneur des Anneaux pour un degré 0 de nuance et Game of Thrones pour un degré 80.  Essayez de mettre votre histoire dans le milieu voire au dessus de 50 et vous êtes bons pour notre époque littéraire et le marché si vous voulez publier.

Il y a également plusieurs échelles ; la nuance peut se trouver à l'échelle du monde, (j'ai écrit ceci il y a longtemps et maintenant que je continue, je ne vois pas trop ce que je voulais dire, si ça me revient, alors ce message s'autodétruira et vous ne saurez rien de ce qui s'est passé.)

La notion de nuance est non seulement une de mes choses préférées avec laquelle bidouiller, mais aussi en quelque sorte fondamentale à une bonne histoire, que ce soit entre deux nations fantaisistes où au sein d'une petit groupe, c'est toujours bien que le lecteur soit dans le flou à propos de certains personnages, ça le motive à le trahir et c'est là que vous laissez de petits indices comme par exemple un regard en coin lorsque l'on parle de tuer des méchants. A ce moment, le lecteur doit se dire ; "Oh fada, il va le trahir, il va tous les trahir."

Dans La Divine Comédie de Dante, lorsque ce dernier est emmené au plus profond de l'enfer par Virgile, il trouve alors les pécheurs autour du sheitan congelé et ces gens sont ceux qui ont trahi quelqu'un dans leur vie antérieure, Dante conclut donc que la trahison est le pire.

Pour en revenir à notre histoire, un personnage flou nous incite à croire qu'il est capable de trahison, et nous savons bien que le pire péché est celui qui attire le plus l'humain, donc obligeant le lecteur à lire plus.

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