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Elle accélère et je me cramponne un peu mieux aux deux poignées sous mes fesses, on va vite là. On passe à côté d'un chantier, on fait le tour du Bois Moussay, et on se retrouve vers Pierrefite. On passe par la grande avenue pour revenir dans le quartier de Victoire sauf que, manque de pot, on arrive sur l'avenue juste avant une voiture de police. La merde. Victoire accélère pour passer entre les voitures devant. On est vite arrivé au Clos Saint-Lazare et on a rendu la moto où on l'avait pris, chez les potes du frère de Victoire.

Victoire - Eh y avait les condés, on a tracé.

Ponzio, sourit - 'Ttention hein, fais pas comme tes frères.

Hamilton - Ta gueule toi, tu'eux j'te nique ?

Laïl - Orh mais pourquoi il est fâché comme ça ?

Ponzio - Parce qu'y a pas sa meilleure copine Tanya-Jeffersonia.

Il rigole silencieusement pendant qu'Hamilton lui tourne le dos en silence, bras croisés, sourcils froncés. Victoire secoue la tête en souriant et tapote l'épaule de son frère avant qu'on s'en aille. Hamilton, tout le monde le connaît dans la ville, c'est un peu un bandit et il tabasse les gens aussi donc ils ont peur de lui, moi la première. Si c'était pas le frère de ma copine, je lui aurais jamais adressé ne serait-ce qu'un regard. Pareil pour les gens qui traînent avec lui,... nan, de son âge carrément. Sauf mon frère Ismaël, je crois qu'ils ont tous les deux dix-neuf ans. Mais ça compte pas, Ismaël c'est mon frère wesh. Même si, bon, des fois, il m'fait quand même un peu peur.

Victoire, c'est une de mes amies d'enfance, peut-être la seule à Stains que j'ai gardé depuis le primaire. Heureusement que j'étais pas dans mon école de secteur, je l'aurais jamais connu sinon et ç'aurait été trop dommage. On s'était perdue de vue parce que j'avais déménagé chez ma mère et je venais plus chez mon père à cause des histoires qui se tramaient entre lui, ma belle-mère et ma mère.

- Viens on va prendre des pains au chocolat à Carrefour.

Victoire - J'aime bien quand tu parles comme ça.

Elle sourit de toutes ses dents. On sort de son quartier et on traverse la grande avenue avant de nous diriger vers le Carrefour pour acheter le paquet de dix. Y en a beaucoup et ça revient moins cher que ceux de la boulangerie, c'est rentable. Donc on prend notre paquet de dix et on en prend deux chacune. Le reste va sûrement être dévalisé par les gens qu'on croisera. Parce que vous connaissez, ça s'passe souvent comme ça. Tu t'balades avec ta graille, les gens que tu connais, ou pas, vont venir te dire bonjour et ensuite ils demandent un gâteau. Ou ils tendent la main seulement. Après tu les nourris comme des p'tits pigeons. Nan j'rigole. J'rigole hein, venez me demander à manger si vous voulez, t'façon j'sais pas dire nan.

... - Ouais Victoire. Ouais joue un gâteau s'te plaît.

Elle prend un gâteau dans le paquet et le lui tend. Il la remercie avec un grand sourire, presque en rigolant, et elle le dégage en le traitant de pince, de crevard et de rat. Ça fait beaucoup. Je détourne le regard, je cherchais à savoir si je sais qui c'est et, c'est formel, j'le connais pas. Le paquet se vide à mesure qu'on croise des gens qui saluent Victoire. Pas moi parce qu'on est au Clos Saint-Lazare, c'est pas mon quartier, qui me connait ici ?

Le début d'une vie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant