5 : "Parle-moi de toi."

10.1K 590 76
                                    

Chapitre 5

- Tu veux quoi ? Lâche-moi.

- Je n'aime pas qu'on me résiste. Pourquoi tu essaies ?

Il plante son regard dans le mien. C'est drôle, parce que quand il est à l'ombre, ses yeux sont bleus, et quand il est au soleil, ils deviennent gris. En tout cas, ses yeux bleu-gris sont simplement magnifiques, tellement clairs qu'on a l'impression qu'ils sont faits de cristal.

Attends pourquoi j'admire ses yeux moi ? Je délire.

- Bah va falloir t'y habituer, parce que je ne suis pas une de ces filles qu'on met dans son lit pour la jeter le lendemain ! Je dis froidement.

Il reste silencieux, toujours ses beaux yeux dans les miens. Je reprends:

- Et puis, pourquoi tu voudrais de moi ?

Il me fixe toujours. Bon il réagit ou je lui mets une baffe histoire de le réveiller ?!

- Parce que.

- Parce que quoi ? Dis-je dans un murmure.

Il me prend le menton et colle nos fronts. Son souffle s'abat sur mes lèvres.

Il est obligé de se pencher pour rester dans cette position puisqu'il est largement plus grand que moi.

- En fait, t'es très belle.

Je reste silencieuse. Je ne lui dirai pas qu'il est parfait, parce qu'il pourrait s'en servir contre moi à l'avenir, mais c'est vrai qu'il l'est un peu quand même (du moins, physiquement).

- Tu ne me retournes pas le compliment ? demande-t-il, les sourcils froncés et un sourire arrogant collé sur son beau visage.

- Non.

Puisque je l'ai pris par surprise, j'en profite pour me détacher de son emprise et partir en courant.

Elisa me regarde avec des yeux ronds comme des billes tandis que je me mets à rire comme une tarée.

- Euh..?

- C'est long, viens on va dans la chambre.

- J'en connais une qui s'est attiré les foudres du beau gosse...

- Peut-être bien... dis-je en riant.

***

- C'est pas vrai ?!

Elle éclate de rire. Je suis plutôt fière de mon coup, le vent que je lui ai mis, il ne l'oubliera pas de sitôt !

- Sauf que... J'ai un peu peur...

- De ?

- Il va se venger.

- Ah ouais, c'est fort possible... Mais tu as voulu prendre le risque ! Tu regrettes ?

- Pas du tout.

- J'imagine l'expression de son visage ! dit-elle avant de recommencer à rire.

Elle se reprend et dit "sérieusement":

- Mais en vrai, tu le trouves plus que beau.

- Même pas.

- Tu mens mal.

Elle rigole. Mais quoi ?

J'avoue je le trouve magnifiquement, superbement et parfaitement parfait, mais il est stupide et arrogant.

***

Je mange comme un porc mon assiette de pattes à la carbonara. Je n'y peux rien, c'est mon repas préféré. Cependant, le regard insistant me ma copine me déconcentre.

- Che chais, che bouffe comme un forc, et alors ? Dis-je, articulant difficilement, la bouche pleine.

Elle éclate de rire alors que je continue à fixer mon assiette en mâchonnant. Au bout d'une dizaine de minutes à peine, El' se penche vers moi pour me dire discrètement:

- Hey, tu as l'air de l'avoir intéressé le p'tit Quinn, il te fixe depuis toute à l'heure !

Elle me fait un sourire malicieux alors que je me retourne -pas discrètement du tout- vers le jeune homme concerné. Et en effet, il me regarde, toujours ce fichu sourire arrogant sur le visage.

- Il m'éneeerve ! dis-je en me retournant à nouveau.

- Il admire juste ta beauté hein !

- Avec son foutu sourire arrogant à deux balles là...

- Tu adores son sourire...

- Roh mais tais-toi à la fin !

Elle se pète une barre toute seule, alors que la moitié de la cafétéria se tourne vers elle pour l'observer étrangement. Oui oui, elle est bizarre. C'est pas de sa faute, laissez-la.

Je regarde discrètement Quinn, qui au lieu de regarder Elisa me regarde, moi.

Je reçois un message.

De: Quinn la psychopatate :

Rdv après manger au parc.

De: Moi:

T'y as cru toi ?

De: Quinn la psychopatate:

Arrête de me chercher, c'est chiant.

De: Quinn la psychopatate:

Je suis très sérieux.

Je ne réponds pas, et le regarde. Il me regarde aussi, et son visage est contracté, laissant la ligne de sa mâchoire bien dessinée bien visible.

Je crois que je vais me taire un peu. Pour une fois.

* * *

Je me dirige vers le parc, quelque peu anxieuse. Il fait noir.

J'avoue que je ne suis pas très à l'aise dans le noir. Je n'en ai pas peur, c'est juste que j'aime voir ce qui m'entoure. On sait jamais...

Je le vois, un peu plus loin, assis contre un arbre. Il pianote sur son téléphone. La faible lumière de l'écran éclaire son visage, et je me rends compte d'une chose ; il est vraiment très, très beau. Dommage que ce visage d'ange appartienne à cet idiot.

Il relève la tête en m'entendant arriver, puis me lance un grand sourire, et je lui en adresse un petit en retour, méfiante. Il tapote l'herbe à côté de lui, me faisant signe de le rejoindre. J'obéis et m'assois près de lui. Puis, ne sachant plus trop quoi faire ni comment me comporter, je me contente de fixer mes vans rouges, très intéressantes d'un coup.

- Amber Erison...

- Dis-moi, dis-je sans relever la tête.

- Présente-toi. Parle-moi de toi.

Pourquoi voudrait-il que je lui raconte ma vie ? Comme si ça pouvait l'intéresser. Il ne préfèrerait pas passer à l'action avec une autre fille ? Il perd clairement son temps avec moi.

- Pourquoi ?

- Juste, fais-le.

- J'ai dix-sept ans, j'ai été envoyée ici par ma tendre mère qui en a marre d'avoir à me supporter, j'ai un caractère fort, mais dans le fond je suis sympa avec ceux que j'aime bien. Si on me cherche, on me trouve. J'aime les paris et ce genre de choses, sachant que je gagne toujours. J'ai une obsession bizarre avec les yeux verts, bleus ou gris. J'ai un frère parfait de 18 ans, je suis espagnole du côté de ma mère, euh... Je ne sais pas... J'ai pas vraiment une vie passionnante...

Il semble réfléchir.

Quinn [terminée, en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant