23 : Le mois merdique d'Athéna.

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ATHÉNA

Mars. C'est le mois que je déteste le plus. Il sonne mal. Il a beau rappelé ce dieu puissant ou cette planète imposante, il ne m'attire pas. En mars, il fait toujours froid, le printemps n'est pas encore là. Je déteste ce mois. Il ne m'arrive jamais rien de bien. J'ai toujours l'impression que ma vie est fade en mars.

— Trésor ? On va faire les courses ? m'a demandé Jules.

J'ai relevé la tête de mon portable pour le regarder. Il m'a souri. Jules égaierait sûrement ces jours de fin d'hiver.

—  Oui...oui...j'arrive.

Je me suis levée de mon canapé, abandonnant mon téléphone sur ma table basse. J'ai enfilé mon manteau, et nous sommes tous les deux sortis. Il m'a attrapé par la taille et m'a embrassé le front.

—  On fait quoi ce soir ? lui ai-je demandé en le regardant.

—  On pourrait appeler les autres pour se faire un Karaoké.

—  Oh oui ! C'est une trop bonne idée ! J'en ai fait un il y a hyper longtemps.

Jules a sorti son portable de sa veste en cuir, a tapé rapidement sur l'écran et l'a rangé au même moment où les portes de l'ascenseur se sont ouvertes.

  Le supermarché se situait non loin de notre appartement. J'aimais bien y aller tous les samedis, pour avoir de quoi manger toute la semaine.

Nous sommes entrés dans le bâtiment et nous avons commencé à faire les courses. Les faire avec Jules était toujours une partie de plaisir. J'en apprenais d'avantage sur ses goûts et à chaque fois, on rigolait énormément. Par exemple, je savais que Jules était attiré par les promotions. Il pouvait être un véritable pigeon. Il était prêt à acheter un produit qu'il n'aimait pas tout simplement parce qu'il allait l'avoir en double pour le prix d'un.

—  Il nous reste des céréales ? m'a-t-il demandé en pointant le paquet de Frosties.

—  Oui, au moins la moitié du paquet.

Il a acquiescé et nous nous sommes dirigés vers un autre rayon. Nous avons rempli le charriot au fur et à mesure, et au bout d'une trentaine de minutes, nous avons fait le tour de ce qu'il nous manquait. Nous sommes alors passés aux caisses.

Beaucoup de personnes faisaient leurs courses le samedi en fin d'après-midi. La queue pour payer nos articles était donc très longue.

—  Bastien et Pauline ne peuvent pas venir, ils ont un repas de familles. Par contre Timéo, Victor, Chloé et Paul sont de la partie.

—  Ça va être super, me suis-je exclamée. On va dans quel karaoke ?

—  On sait pas encore, c'est Vic qui s'occupe de la réservation.

—  À tous les coups il va choisir un Karaoké porno...

Jules a explosé de rire et j'ai également ri a ma blague.

—  Ça serait son genre en plus... a lâché Jules en songeant certainement à une vieille anecdote.

Arrivés au niveau de tapis roulant, j'ai étalé les articles sur ce dernier et Jules m'a jeté un coup d'œil qui voulait dire « c'est moi qui paie, n'essaie pas de négocier ». Lorsque se fût notre tour, nous avons salué la caissière. Une petite brune, toute mignonne, dont les yeux verts étaient extrêmement maquillés. Elle s'est redressée en posant les yeux sur mon copain et lui a gentiment souri.

— Bonjour, a-t-elle miaulé.

Elle ne m'avait même pas vu, ou bien faisait exprès de m'ignorer. Elle a lentement passé nos articles, ne cessant de dévorer Jules du regard.

TaintedWhere stories live. Discover now