7. Sans pitié

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– Monsieur le directeur, attendez, attendez ! Rusard, le concierge de Poudlard, le bras droit encombré d'un balai, son chat, Miss Teigne sous l'autre, trottinait le long du couloir.
Albus Dumbledore venait de raccompagner Eileen Prince jusqu'à ses appartements après le thé qu'il avait pris en sa compagnie et celle de Severus. Les retrouvailles entre la mère et le fils avaient été très calmes, presque trop formelles. Mais Albus savait que les émotions n'avaient pas de place dans cette famille. En entendant le concierge le héler, il haussa ses sourcils broussailleux et s'arrêta.

– Et bien, mon bon Argus, pourquoi tant d'empressement ? demanda-t'il d'un ton presque trop affable.

Le concierge se rapprocha aussi vite qu'il le put :

– Il y a ....quelqu'un...pour vous... à la grande porte !

Dumbledore soupira. Encore un importun du Ministère de la Magie , sûrement ! Avec l'évasion de Sirius Black, il était constamment dérangé par des petits bureaucrates qui venaient lui imposer leur loi, ici, au sein même de l'École. A moins que ce ne fût l'un des représentants du conseil d'administration de Poudlard ! Avec les ennuis de Hagrid et de l'hippogriffe Buck, le directeur s'attendait à tout, même aujourd'hui, en cette fin d'année.

Il était même prêt à écouter le groupe de Lupin qui répétait dans une salle de l'école. Dumbledore avait accueilli les sorciers-musiciens avec bonhomie. Qu'ils fassent donc un peu de bruit ! Aussi était-il ennuyé de devoir faire face à des doléances supplémentaires.

– Bien, bien, Rusard, je vais voir... Sûrement quelqu'un du Ministère, non ? Fit-il alors que le concierge l'accompagnait, toujours chargé de son balai et de son chat.

– Hum...pas quelqu'un, quelqu'une ! Fit le concierge d'un air sournois.

– C'est une dame, donc, répondit platement le directeur ne voyant pas ce que Rusard voulait insinuer.

– Oh, une dame, c'est un bien grand mot ! Une donzelle, tout au plus !

– Voyons, Argus, rengainez donc vos idées misogynes, pour une fois !

Mais alors qu'il allongeait le pas, Rusard doublait les siens pour rester dans son sillage. Albus songea qu'il n'allait pas se débarrasser de lui de sitôt. Il ralentit un peu :

– Vous désiriez me dire autre chose peut-être, Argus ?

– Oui, directeur, la donzelle.... Nous la connaissons, c'est une semeuse de troubles ! Elle a été élève ici ! C'est...

Mais les deux hommes arrivaient déjà dans le Grand Hall. Dumbledore sourit en voyant qui se tenait près des grandes portes en chêne.

– ...une demoiselle qui est à présent Auror ! Je n'ai rien à craindre, Argus, vous pouvez vaquer à vos occupations !

Déçu d'être congédié de la sorte, Rusard raffermit sa prise sur son balai et s'adressant à Miss Teigne, grogna :

– C'est à peine s'il m'a écouté ! Tu as vu ça, Miss Teigne ? Cette école part à vau-l'eau, décidément... Auror, cette Tonks ! Elle qui a multiplié les bêtises quand elle était élève ! On peut pas dire que c'est un exemple à suivre ! Ah, bah ça, on aura tout vu ....

Et en effet, c'était bien Nymphadora Tonks qui se tenait là et secouait sa chevelure courte et rose pour se débarrasser des gouttes de pluie.

– Il existe un sort très simple pour s'égoutter, vous savez, chère Tonks ! Lança Dumbledore amusé.

La jeune sorcière releva la tête et éclata d'un rire franc :

– Ah, vous savez comme j'ai eu du mal à mémoriser tous ces sorts, professeur ! J'ai dû travailler dur pour passer mes examens d'Auror !

Annulez les fêtes de Noël !Where stories live. Discover now