°Partie 7•

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   3h09

La soirée c'était bien passée, Jenesis et Martiale avaient été merveilleux avec moi. Martiale était un gar plutôt réservé mais gentil, il parlait rarement. On était arrivé il y'a 5h mais j'arrivais toujours pas à dormir.

Je sortis de ma chambre, j'avais besoin de prendre l'air, réfléchir encore une fois à ce que Jen m'avait dit.

En sortant je pris un paquet de cigarettes et un briquet, je les avais acheté pendant notre sortie.

La maison était tellement grande et belle, mais ça ne m'étonne pas vraiment car les parents de Jen était immensément riche.

L'éclairage du jardin était en accord avec la nature, j'aurais pu rester là à admirer ce merveilleux paysage mais je finis par m'asseoir sur la pelouse où j'alluma une cigarette. J'en aspirais et j'en expirais, à chaque expiration j'avais l'impression que la douleur me quittait. Petit à petit lentement mais sûrement j'avais l'impression d'être sur mon nuage, un nuage de tristesse.

J'étais dans cet état de vague à l'âme.*

Je regardais le ciel, en cette nuit, il était particulièrement éclairé. C'était la pleine lune, elle brillait beaucoup.

C'est bizarre, quelque peu étrange. La lune a besoin du soleil pour briller et sans lui elle ne serait rien, elle ne brillerait pas et elle se noierait juste dans la noirceur de l'espace.

Je ne pouvais me comparer à la lune à cet instant précis, Gaël ne faisait ressortir en moi que de la tristesse.
Mon corps et mon coeur pouvait en dire long sur mon état d'âme.
Je l'aimais, je l'aime et je l'aimerais sûrement toujours. Mais jamais je ne pourrais mourir pour quelqu'un qui ne m'accorde aucune importance.

J'étais décidée à le quitter, fuir la douleur et demain je devais le faire. Même si ça allait me faire souffrir.

Je vis quelqu'un s'approcher, c'était Martiale. Il n'avait pas l'air fatigué, on aurait dit qu'il n'avait pas dormi. Il me regardait toujours surpris puis s'assit à côté de moi. Il prit le paquet et en sorta une cigarette qu'il alluma aussitôt. Il me regarda et finit par me dire:

-Tu fous quoi là ?

-Je pense et toi?

- À qui? Gaël ? J'étais venu l'faire justement.

-Surprise D'où tu l'connais?

-Tu nous en avais parlé quand t'étais bourrée.

-Ah oue? C'était quand j'étais bourrée ça... Et puis c'est pas tes affaires.

- Si vu qu'on vit sous le même toit. Excuse moi de ne pas me mêler de mes affaires mais tu sais aucune femme ne mérite ce qui t'arrive... Jenesis m'en a un peu parlé, toi et moi on ne se connaît pas vraiment mais c'est juste un conseil, cet homme qui te fait tout ça ne te mérite pas. Ce genre d'ordures ne mérite que la prison d'ailleurs, quitte le avant qu'il ne te fasse quitter ce monde. Au fur et à mesure qu'il parlait je sentais une sorte de tristesse et de colère, sa voix était toute tremblotante. Il venait de prendre sa deuxième cigarette inspirait en fermant les yeux.

-Mais toi dit moi... qu'est ce que t'es venu faire ici? T'a l'air encore plus perturbé que moi.

Il me regarda un long instant toujours en fumant.

-C'est pas tes affaires.

-Si vu qu'on vit sous le même toit... Et c'est toi qui a commencé avec ces histoires alors parle moi.

Je le regardais de manière insistante, il me regardait l'air amusé mais je ne baissais pas les yeux pour autant. On aurait même pu parler de guerre des regards, qui serait le première à baisser les yeux ?
Il regarda le ciel puis s'allongea sur cette même pelouse, soupira puis me parla d'un air peut sur de lui.

-Y'a quelques mois euhh... Ma petite sœur s'est faite tuer par son mari.

Ses yeux bleus s'assombrir un peu plus, en eux j'apercevais le vide et la tristesse on aurait dit un océan dans lequel s'abattait une tempête. Les yeux déjà rougis par les cigarettes qu'il fumait on aurait même pu le comparer à un tueur rien que par son apparence.

-Elle l'aimait tellement qu'elle ne voulait pas l'abandonner, malgré ses coups, ses tromperies et viols...
Elle restait toujours. Elle cachait tellement bien son jeu en la voyant on se disait que c'était la femme la plus heureuse au monde, mais c'était tout le contraire... En plus de ça, il hésita quelques secondes avant de continuer, le jour de sa mort on s'était parlé. Elle pleurait et me disait de venir, quand je suis arrivée chez elle je l'ai retrouvé morte. Son mari et son enfant s'étaient évaporés.

Après cette dernière phrase je vis une larme ruisselante sur sa joue. Je n'avais pas vraiment les mots pour le calmer, mais je comprenais sa douleur. Je finis par lui faire un câlin et le berça jusqu'à ce qu'il s'endorme sur mes genoux. Comme quoi les garçons aussi avaient un coeur.

Cette nuit m'avait fait un bien fou, je n'étais pas la seule à ressentir tout ça, à ressentir de la tristesse

Vague à l'âme*
C'est un état où nous sommes peu connectés avec nous-mêmes. Nos pensées se morfondent en circuit fermé sur notre mal-être. Ou plutôt, elles s'en délectent, elles s'en nourrissent. Notre manque de présence à nous-mêmes donne libre cours à cette spirale descendante.

Le vague à l’âme indique que la fluidité et la simplicité sont perdues, elle appelle un retour à l’essentiel,  à ce qui fait sens (au sens organique tout simplement ! ).

La sensorialité devrait être l’étape première pour sortir de ce vague, de ce flou, qui fait qu’on a perdu le chemin, qui fait que la tristesse a recouvert notre vitalité, comme un nuage.  Cependant le nuage peut se dissoudre, par de petits pas, de toutes petites actions, si accessibles, si elles deviennent réflexes. Le vague devient clair et…lumineux. Et finalement vous en conviendrez : il n’était pas si gros ce nuage! 










Septième partie

"Vague à l'âme"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant