Harry :
La vie ne s'éteint jamais, tant que l'on garde espoir.
Venise. C'est enrichissant de découvrir des villes, des pays, encore et encore. Changer d'atmosphère. D'habitudes. Être déboussolé par les heures. Admirer un ciel qui paraît si différent suivant la ville. Alors qu'il ne change pas réellement. Il reste le même. Toujours. Je ferme ma valise difficilement. Chaque fois, elle est bien trop remplie. Je la porte facilement. J'en ai l'habitude. Je descends les marches du long escalier qui passe de l'étage au rez-de-chaussée. Je m'avance vers la porte et me retourne en déposant ma valise. Je suis prêt à partir. Il ne manque qu'une chose. Cet au revoir que je redoute à chaque voyage. J'en prends pourtant l'habitude. Mais chaque fois, elle est bien plus déstabilisée par mon absence que moi. Mes voyages m'apaisent. C'est si agréable de prendre l'avion, de souffrir de nausées, pour ensuite se détendre dans une nouvelle ville avant d'enchaîner le travail. Être pdg d'une entreprise n'est pas si simple. Trouver du renouveau n'est pas si simple. Ma main se glisse avec tendresse dans ses cheveux bouclés et dorés. Bien plus bouclés que les miens. Mes yeux verts se déposent avec délicatesse dans les siens. Qui sont bleus. Si bleus. J'ai toujours admiré cette brillante couleur. Cette étincelle. Mon sourire se fige sur mes lèvres. Devant sa moue boudeuse.
« Un mois princesse. Un mois, ce n'est pas si long. On en a l'habitude, non ? »
Sa tête se secoue. Non. On en a pas l'habitude. Un mois est bien trop long. Un mois sans pouvoir échapper au travail pour discuter avec elle. Prendre de ses nouvelles. Un mois loin de cette jolie blonde.
« Je t'aime. »
La conversation s'arrête ici. Elle n'ose pas répondre. Je sens une boule coincée dans sa gorge. Sa bouche pulpeuse se presse contre la mienne. Elle me souffle amour. En retour. Je lui souffle courage. Avec le boulot qui m'attend là-bas, je n'aurai pas le temps de penser à ce qui m'attend à la maison. Elle, ne cessera de penser à moi. Je le sais. C'est ainsi chaque fois. Je l'embrasse en retour. Une deuxième fois. Et je lui échappe en une dernière caresse contre ses cheveux dorés.
Le bruit des avions ne me broie même plus les oreilles. J'en ai bien trop l'habitude. Bien trop. Je regarde l'heure et mon avion va décoller dans peu de temps. J'en profite pour faire enregistrer ma valise. Un message. Déjà. Un message de sa part. Alors que je viens juste d'échapper à la chaleur de notre maison. Je réponds. Puis je patiente. Une vingtaine de minutes. Et c'est l'heure. Je bouscule un jeune homme sans même le vouloir. Ses yeux sont si bleus. Comme les siens. Comme ceux de ma petite-amie. Bleus. Que j'aime cette couleur bon sang. Je le laisse passer le premier. J'ai l'habitude de la galanterie. J'entre à mon tour et l'avion est si luxueux. Nous ne sommes pas beaucoup. C'est l'avantage du luxe. Une dizaine de passagers, sûrement. Je me pose tranquillement sur l'un des sièges et une silhouette s'installe à mes côtés. L'hôtesse nous propose à manger. Je refuse. L'homme à mes côtés accepte. J'ai besoin de calme. Pour ne pas penser au peu de temps que j'aurai pour profiter de Venise. Je glisse mes écouteurs dans mes oreilles. Et je me détends. Enfin. Sous la puissance de l'air contre l'avion. Sous le regard bienveillant du ciel. Sous le paysage plus que magnifique des nuages. Je me détends.
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Lonely Island.
ФанфикUn voyage. Venise. Deux hommes. Deux inconnus. Un destin de mort, de trouble, de peur. Ces deux hommes aux vies biens rangées, se retrouvant seuls, ensemble, sur une île solitaire. Alors que les derniers morceaux de leur avion coulent sous leurs ye...