chapitre 25

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J'entends le bruit de mes pas résonner lorsque je m'avance vers l'escalator. La parois transparente me donne l'impression d'être séparé du reste du monde, d'être protégé de l'extérieur par un cocon.

En ce moment, une seule émotion domine : la peur. Elle me ronge l'estomac, fait trembler mes jambes et sème une cacophonie dans mon crâne.

Lorsque j'arrive au quatrième étage, je ne sais toujours pas pourquoi Thalie veut me voir. La montre accroché à mon poignet droit indique moins dix. J'effleure le cadran en repensant à la nuit où Thalie me l'a rapporter, il est vrai que je lui dois une fière chandelle.
Je tire la porte en me demandant ce qu'il serait passé si je n'étais pas venu. La raison me criait de ne pas venir mais la curiosité l'emporte toujours.
Je regarde les œuvres en déambulant dans l'allée principal malheureusement mon esprit se perd encore dans mes pensées. Une fois au bout de l'allée, je m'arrête. À ma gauche une statue presque grisâtre surveille les visiteurs, comme si cette mariée cherchait du regard son concubin. En face de moi ce dresse un grand monochrome, bleu évidemment.
Mon regard se noie dans cette intensité de bleu que je n'avais jamais vu avant. Je regarde le carton informatif. Aucun doute, il s'agit bien du tableau de Ives Klein.
Je m'apprête à replonger mes yeux dans la couleur lorsque qu'une main se pose sur mon épaule. Je me retourne et lui sourit. Je ne ressens rien. Ce sourire est plus nerveux que amical, mais elle en décroche un aussi.

- J'aime beaucoup cette peinture, commence Thalie pour briser le silence. Parfois j'aimerais que cette couleur reste imprimé sur mes rétines pour ne pas l'oublier.

Nouz fixons tous les deux l'œuvre pour éviter au  maximum que nos regards ne se croise. Son ton calme est rapidement rattraper par un rythme plus énergique.

- Si je t'ai fait venir ici ce n'est pas pour rien, avoue-t-elle sans me laisser le temps de parler. Je sais que tu n'aimes pas les musées, j'essayerai donc d'être rapide. Tu dois sûrement te demander pourquoi j'ai demandé à te voir, je tiens juste à m'expliquer sur les choix que j'ai fait récemment. Premièrement, je ne voulais ni te blesser, ni t'inquièter. Si j'ai pû faire l'une de ces deux choses, je m'en excuse sincèrement...

- Parce que tu penses qu'il y avait une probabilité pour que je ne me inquiéte pas pour toi , peut être ? Je la coupe en essayant de ne pas élever la voix. Je n'ai même pas penser à mon frère, à son fils, à Christina ou à Cosmo alors qu'elle m'a plus d'une fois sauvé la mise. Non, je n'ai pensé qu'à toi, à la torture que tu pouvais éventuellement subir. Je n'ai pensé qu'à ça ! dis-je en pointant l'endroit où elle a une cicatrice sur le bras.

Un voile de doute transperce son regard, puis disparaît aussi tôt.

- Pardonne moi si je t'ai bléssé ! Reprend-t-elle. Je voulais juste te dire qu'Elisabeth ne m'a pas drogué ou n'a utilisé aucun autre moyen de ce genre pour me manipuler. Elle m'a parlé ouvertement et m'a expliqué que si elle nous avait attaqué c'était car elle ne pensais pas que l'on puisse la prendre au sérieux.

J'ouvre la bouche pour ajouter quelque chose mais elle ne m'en laisse pas le temps.

- Elle s'est excusé et m'a expliqué pourquoi elle nous traqué, moi en particulier.( Une pointe de tristesse teinte sa voix). Mais elle ne voulait que nous aider.

J'arque un sourcil de surprise. Je crois que j'en ai assez entendu.

- Je ne sais pas toi mais quand je veux aider quelqu'un je m'y prends autrement. Non mais sérieusement Thalie ! Le fait même que tu ais prise en  considération ce que te disais cette femme en dit long sur ta crédulité, je lâche sans réfléchir. C'est pas tout ça mais j'ai autres choses à faire que d'entendre de pareilles sottises.

Je me tourne et pars, sans demander mon reste. J'entends ses bottes résonner contre le sol derrière moi. J'accélère le pas mais ne cours pas. Si il y a une seule chose que j'ai retenu des fois où nous allions au musée mes parents, Eusèbe et moi, quand j'étais plus jeune, s'était que l'on ne cours pas dans un musée.

En empruntant les escalators, je sens sa présence à quelques mètres de moi. Les touristes étant nombreux, elle ne veux peut être pas que tout le monde connaisse notre histoire, c'est peut-être pour ça qu'elle me suis sans rien dire.
Elle est toujours derrière moi quand je traverse le hall vers la sortie.
Je ne suis plus sûr que d'une chose : elle ne me lâchera pas tant qu'elle n'aura pas fini de me raconter ce qu'elle avait à me dire.

Un Automne Mouvementé ( Un Été Royal 2)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora