Mon métier, une passion.

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          Je ne savais pas vers quel métier me tourner. Malheureusement, n'ayant pas forcément réussi mes études. Je n'avais que d'autre choix que de partir sur un métier que je pouvais découvrir en interne c'est-à-dire à travers des stages, des représentations écrites des métiers et de forums. J'ai peut-être deux métiers en tête ! En quittant le lycée technique j'avais 21 ans. Trois ans de perdus. Je juge que je les aie perdus à cause de cette reconversion. Que je vous explique un petit peu. Je suis une fille qui a deux sœurs jumelles comme grande-sœurs. Mes sœurs ont toujours réussi leurs études elles ont même brillé dans leur année lycée. Malheureusement, je suis le petit canard noir. Je ne fais jamais comme tout le monde. J'ai loupé ma quatrième, mon père à décider de me faire redoubler (1 ans en plus des autres). Ensuite, je passe en troisième et c'est catastrophique ! Je n'arrive à rien faire, malgré tout on décide de m'envoyer en lycée général (juste pour suivre le parcours de mes sœurs...). En 2010, j'arrive dans ce lycée. Je rencontre de nouvelle personne, j'espère que ça va fonctionner. Erreur ! Je n'y arrive pas, je n'aime pas comment je deviens mais surtout je perds des années. C'est à partir de ce moment, où je me bats avec mon professeur principal pour arriver à faire changer d'avis mon père sur le bac ST2S (science technologique sanitaire et sociales). Bref, bac ST2S en poche je quitte le cycle des études.

          Une fois mon diplôme en poche, mon seul but était d'arriver à renflouer les comptes. Oui ! À vingt et un ans, je ne pense qu'aux sous car les formations et concours ne sont pas données. Faut également savoir que je suis actuellement en train de squatter chez mes parents. Et ce que je suis et que je suis sûre c'est que je déteste profiter de la gentillesse des personnes sans y apporter ou donner quelque chose. Donc à défaut de payer un loyer je paye les courses une fois par mois.

          Il faut savoir que dans ma vie j'ai un but, c'est de devenir auxiliaire de puériculture ou aide-soignante. Deux métiers que je voudrais bien découvrir avant de l'exercer à vie peut être. C'est deux métiers se ressemblent beaucoup mais tellement différents. Je veux être une personne qui exerce auprès de personnes démunies, des personnes mal en point mais aussi des familles dans le besoin et dans le mal. Deux métiers qui opposent les deux extrémités de la vie. Des enfants, des sourires, des pleurs, des naissances, de la vie. Qui s'oppose à quoi ? Aux des personnes âgées, à l'âge extrême de la vie, aux des démences, aux des pertes d'autonomie, à des <<couches>>, ... la mort.

          En 2014, je suis titulaire de mon baccalauréat. Je réalise des candidatures spontanées afin de trouver un emploi. Commerce, crèche, maison de retraite, ... aucune réponse. Ma sœur, une des deux jumelles, se fait rappeler par un commerce : GIFI. Elle refuse l'embauche car elle a déjà trouvé un emploi et dans sa branche dans le lycée général de notre ville. C'est à cet instant, qu'elle parle de moi à l'employeur en lui disant qu'elle a une sœur qui recherche un emploi dans n'importe quel domaine. Donc me voilà embauchée dans un magasin. Je suis caissière pendant un an. Un an où j'arrive quand même à gagner correctement ma vie. Durant c'est un an, je passe mon permis (que j'obtiens) et plusieurs concours infirmiers, aide-soignant et auxiliaire de puériculture. Je tente ma chance dans ces trois métiers. Poursuivons. Au fil des jours et des tentatives, j'obtiens plusieurs écrits de concours mais aucun oral. Je n'abandonne pas mais je mets en stand-by mes concours. C'est la fin de CDD d'un an dans ce commerce. Je m'accorde un petit temps de répits, c'est-à-dire une semaine. Par la suite, mes candidatures du passé portent ces fruits. L'EHPAD (établissement d'hébergement de personne âgé dépendante) m'appelle pour me dire qu'ils ont besoin d'une remplaçante en hôtellerie. Grâce à cette embauche je pousse une grande porte vers mon futur. Je passe un an en tant que remplaçante hôtelière et cela me plait. Cependant, je suis trop loin des soignants. Je veux être auprès des aides-soignants. Je veux découvrir ce métier.

          Aujourd'hui j'ai vingt-cinq ans et j'ai obtenu mon DE (diplôme d'État) d'aide-soignante. Non je n'ai pas choisi le métier d'auxiliaires de puériculture comme beaucoup de personnes auraient pu penser. Vous ne savez pas pourquoi ? Pour moi, ce métier me permet de continuer à faire vivre la personne âgée, la personne dans le besoin. Pour moi, lorsque la mort se présenter, je recherche à les faire vivre à travers moi. Je crois que vous devez me prendre pour une folle ! Quatre-vingt-dix-neuf ans, quatre-vingt ans, cent deux ans, ... Croyez-moi, plusieurs personnes d'un certain âge sont arrivées à me surprendre ! Il faut que vous vous imaginer bloquer dans un corps de Quatre-vingt-dix-sept ans avec les pensées de ce que vous aurez pu vivre à vos vingt ans. La guerre, la famine, les familles, les orphelins, toute ces personnes ont vécu dans une époque qui me fascine.

          Elles sont belles ces personnes qui ont toute leur tête (comme l'on dit, nous soignant). J'aimerais vous partager ces histoires, ces paroles, ces moments que j'ai pu avoir avec ces personnes, ces perles d'or.

          Plusieurs chapitres, quelques histoires, mais des histoires qui sont marquées et gravées en moi. Vingt-cinq ans d'existence et j'aimerai que ces écrits soient diffusés et imaginés par les lecteurs.

Nous sommes le Dix Janvier Deux-mille-dix-neuf.

Tous les jours sauf aujourd'huiWhere stories live. Discover now