Chapitre 17. Alizée

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Samedi.

Sur un air de pop-rock, je me déhanche en terminant de déballer mes derniers cartons qui étaient entassés dans un coin de mon salon, y trouvant des déguisements. Dont un qui me ramène brusquement dans mes souvenirs, à quatre-cents kilomètres de là, en pouffant un rire nostalgique.

Même s'ils sont peu, soit deux, les amies que je me suis faites dans mon ancienne Fac commencent à cruellement me manquer. D'autant plus qu'avec la distance qui nous séparent maintenant, et nos heures de cours qui ne concordent pas, c'est difficile de trouver du temps pour entretenir notre amitié. Je décide de réenfiler ce déguisement, que Diane m'avait littéralement obligée à acheter pour une soirée universitaire sur le thème « Médecine », et me prend en photo pour la lui envoyer. J'ajoute un cœur et des émojis à mon SMS quand on toque à ma porte. 

Merde !

-Hmm... C'est qui ? demandais-je au travers de la porte, à laquelle mon propriétaire devrait penser à ajouter un judas rien que pour des questions de sécurités.

-Math. Je ne suis pas venu là pour t'assassiner, tu peux ranger ton couteau, se marre-t-il.

Double merde !

-Je t'ouvre dans une minute, le préviens-je en me pressant de retirer mon déguisement, bien trop minimaliste pour qu'il me voit dedans.

Mais comme si le destin voulait s'amuser un peu et rire de mon sort, la fermeture reste coincée, impossible de la faire redescendre malgré tous mes efforts.

-Qu'est-ce que tu branles Ali ? me questionne Math en toquant à nouveau à ma porte.

-Fait chier, râlais-je entre mes dents avant de lui ouvrir, sans avoir vraiment le choix. Je te préviens, je ne veux rien entendre, tu gardes tes remarques pour toi.

Face à mon accoutrement ridicule d'infirmière, réellement trop court pour être décent, il écarquille les yeux en me dévisageant de haut en bas. De mon décolleté plongeant sur lequel la fermeture reste bloquée au bas de ma robe, qui s'arrête à la limite du convenable, puis sur mes bas blancs à rubans rouges. 

-Tu veux bien m'aider à enlever ce truc ? La fermeture est coincée, me plaignais-je en essayant à nouveau de la décoincer.

-Chérie, si tu me laisses te déshabiller, ne vient pas te plaindre des conséquences qui vont suivre.

Un lent sourire se dessine sur ses lèvres, me faisant lever les yeux au ciel en m'éloignant vers un de mes miroir accrochés au mur du salon.

-Dieu du ciel, c'est aussi beau de dos que de face, commente-t-il, rieur, en refermant ma porte d'entrée. Viens-là idiote, je vais t'aider.

-Sans me sauter dessus ? Je ne te fais pas confiance, je vois bien que tu bandes Math.

Il rit davantage quand je le laisse malgré-tout me libérer, son sourire charmeur qui se reflète jusque dans ses pupilles éclaircies par le beau temps d'aujourd'hui.

Ce n'est pas légal d'être aussi beau bon sang, comment je fais pour me tenir à mes propres résolutions moi ?

-Je peux te demander pourquoi est-ce que t'es habillée comme ça ? Non pas que ça me dérange, mais c'est plutôt troublant de se faire accueillir de cette façon.

Il me sourit de plus belle en s'acharnant sur mon décolleté. Je le soupçonne d'en profiter un peu trop quand une de ses mains se glissent à l'intérieur, mais m'en plaindre alors que ma peau frissonne, ce ne serait pas tellement crédible.

Vengeance ou sentiments.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant