🖤Ǟťĥ1🖤

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-Ce sera tout pour aujourd'hui, à la prochaine.

Avec ça le prof de sport annonça la fin du cours. Très vite le petit groupe se dissipa. Arrivé aux vestiaires des filles, je retrouve mon casier ouvert. Il a été forcé comme la fois passée, et bien évidemment mes affaires n'y sont plus. Je regarde par la grande fenêtre et ils sont là par terre. Mon uniforme, mon sac dont le contenu est éparpillé dans la poussière, tout y était mais à la seule différence que cette fois ils étaient mouillés. Ces crétins se sont encore amusés à jeter mes affaires et à les mouiller. Sympa très sympa.

Je traîne alors les pieds jusqu'au dehors et je commence à tout ramasser. Mais quelle plaie! Ne vont-ils jamais me foutre la paix!

Depuis mon arrivée dans ce putain de lycée il y a un an, je suis le souffre-douleur d'une bande de crétins! On m'a bien-sûr expliquer que chaque nouvel arrivant avait droit à ce traitement mais là ça devient de l'archarnement pur et simple vu que ça fait déjà un an que je suis là et il y a eu depuis d'autres nouveaux venus.

Les filles me tourmentent parce que selon elles, je suis trop grande, j'ai des formes où il faut, bref je leur fait de l'ombre. Avec les mecs c'est simple, j'ai repoussé leurs avances, alors selon leur devise "si t'es pas avec nous, t'es contre nous" ils me mènent la vie dure.

Je ne suis pas du genre à me laisser faire, alors au début je ripostais. Mais j'ai vite compris que quoi que je fasse, je ne m'en tirerai pas. Je suis une petite pauvre boursière dans un gros institut de riches, alors je n'avais aucune chance. La dernière fois que j'ai riposté, je me suis retrouvée exclue de l'école pour deux semaines. Mais pas que, la petite bande m'a trouvé. Ils m'ont emmené dans un entrepôt abandonné, ils m'ont tabassé, vidé de l'alcool dessus et brûlé avec des cigarettes. J'ai cru que les garçons iraient loin et me violeraient mais Dieu merci ils n'en ont rien fait. Ils sont partis après m'avoir menacé de mort et mise en garde contre ce qui pourrait m'arriver si je ne me mettais pas à carreaux.

Ma mère a bien sûr porté plainte, mais la police n'a pas donné suite. Un soir où elle rentrait de son boulot, deux hommes armés cagoulés l'avait menacé d'abandonner la partie. Et pour couronner le tout, elle a perdu son emploi de secrétaire administrative qu'elle avait dans une société importante. Depuis elle ne trouve plus de travail similaire et s'est résignée à enchaîner des petits boulots. Quant à moi je me laisse martyrisée à l'école parce que la principale menace qu'ils m'avaient faite était de s'en prendre à ma mère. Alors je subie et je prie pour qu'il laisse ma petite maman tranquille. Elle est tout ce que j'ai dans la vie. Mon père est mort d'un cancer quand j'étais encore petite, alors elle s'est toujours mise en quatre pour me protéger et prendre soin de moi.

Une fois mes affaires ramasser, je me dépêche d'arriver à l'arrêt de bus pour rentrer. À mon arrivée, je retrouve ma mère endormie sur le petit sofa du salon avec les factures éparpillées sur la table basse. Elle était épuisée par sa journée, et elle s'est sûrement encore endormie stressée par ces fichues factures qui ne cessaient de s'empiler. Une fois changée, je range l'appartement et je fouine dans le frigo à moitié vide pour nous faire un truc décent à manger. Je trouve assez, et je nous mijote des pattes en sauce. Dès que ce fut prêt, je pars réveiller ma mère.

-M'man réveilles-toi, il faut que tu bouffes un truc, aller viens, dis-je en la secouant.

-Aah ma chérie t'es rentrée depuis longtemps ? Excuse moi je me suis endormie, ça a été ta journée ? demande t-elle de sa voix calme en s'asseyant.

-Ouais ça va, viens j'ai fait des pattes, lui dis-je en me mettant à table.

Elle vint s'asseoir, et pendant quelques minutes nous mangeons en silence. Elle avait l'air ailleurs comme si quelque chose la tracassait plus que d'habitude.

Ŀᾄ Ɲἔʀḋ ḋὗ Ŀẏƈἔ́ἔ Where stories live. Discover now