Pour lancer le club et montrer un exemple, je vous propose cet incipit d'un roman inachevé de jeunesse (je devais avoir entre 16 et 18 ans). A vous de jouer pour gagner votre place dans le club des Entrelecteurs !
Auteur : @quatseyes (https://www.wattpad.com/user/quatseyes)
Titre du recueil : Des nouvelles de mon adolescence (https://www.wattpad.com/story/83388481-des-nouvelles-de-mon-adolescence-et-autres-projets)
Titre de la nouvelle : Et la bouilloire se tut (https://www.wattpad.com/306266621-des-nouvelles-de-mon-adolescence-et-autres-projets)
Genre : réaliste.
Texte d'accroche : Christiane est au crépuscule de sa vie, et c'est l'occasion de se laisser gagner par le vertige mélancolique de celui qui a vécu et qui survit, entre rêves déçus, peurs et espoirs...
Extrait :
La télévision diffusait encore son flot d'images et de sons lorsque Christiane s'éveilla. Elle tendit le bras vers la table basse du salon pour y attraper la télécommande et baissa le volume. C'était bien la bouilloire qu'elle entendait siffler de façon indignée depuis sans aucun doute quelques minutes, mais qui avait seulement fini par mettre fin à sa sieste. Soupirant de lassitude, elle tâtonna autour d'elle, sur le canapé, à la recherche de ses lunettes qui avaient glissé durant son sommeil. Les retrouvant, elle les posa sur son nez et regarda autour d'elle en clignant des yeux pour chasser les derniers voiles de son petit somme. La pièce était petite et confortable ; les murs couverts de papier peint bleu ciel lui donnaient une atmosphère apaisante, tandis que quelques cadres accrochés par ci par là, plus ou moins droit, montraient des visages jeunes et souriants : elle et son défunt mari lors de leur mariage, eux-deux sur la plage avec Baptiste, leur premier enfant, Jérémie, leur benjamin à huit ans lors de la kermesse annuelle de l'époque, Caroline, leur cadette, qui à quinze ans posait déjà comme une vedette avec un sourire rayonnant dans sa jolie robe de bal, d'un doux bleu assorti à ses yeux...
En regardant cette dernière photographie, Christiane sentit sa gorge se nouer. Seulement six mois après qu'elle ait été prise dans cette robe que son père lui avait offerte la veille, alors qu'elle avait déjà renoncé à aller au bal, faute de tenue, une voiture l'avait fauchée sur le bord d'une route de campagne alors qu'elle se promenait en cueillant quelques fleurs. Le conducteur roulait probablement trop vite et avait fait un écart, personne ne le savait vraiment car elle était seule à ce moment-là, et le coupable avait pris la fuite... Peut-être ne s'était-il d'ailleurs même pas rendu compte de ce qu'il avait fait... C'était leur enfant préféré à Georges et elle, et leurs deux autres fils en étaient un peu jaloux, mais leur petite soeur était si adorable qu'eux aussi avaient eu beaucoup de peine lorsqu'un agent de police était venu leur annoncer l'accident, en fin d'après-midi. Christiane n'en avait jamais parlé, mais elle portait sur son coeur le poids d'une insupportable responsabilité : sa fille aimée était morte alors qu'elle cueillait des fleurs pour la fête des mères, était morte à cause d'elle, qui l'avait laissée partir...
Christiane avala douloureusement sa salive pour tenter de desserrer le noeud qui lui brûlait la gorge, ferma une seconde ses yeux et respira à fond. Sur les murs étaient également accrochés des portraits de ses petits enfants : les deux filles de Baptiste riant aux éclats sur les genoux de leur mère, Estelle, une jolie petite brune énergique du même âge que son aîné, et le fils de Jérémie, petit diable blond toujours en train de préparer une bêtise, souriant d'un air malicieux dans les bras de son père.
Se rappelant soudain la bouilloire qui sifflait à tue-tête dans la cuisine, Christiane se leva, grimaçant sous la douleur que lui faisaient subir la plupart de ses articulations et, attrapant sa cane appuyée contre la petite table, se traîna avec peine jusqu'à la cuisine. Elle éteignit le feu sous la bouilloire et en souleva le couvercle : il ne restait plus qu'un fond d'eau bouillonnant. Elle la remplit de nouveau et ralluma la gazinière. Tirant une chaise de sous sa table de cuisine, Christiane s'assit et pleura en silence...
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Lisez-moi ! ... s'il-vous-plaît...
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