11 : Étonnées.

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Le repas avait été une réussite, un délice pour tout le monde, ils avaient tellement mangé qu'ils avaient tous plus ou moins mal au ventre. Ils s'étaient laissés tomber dans le canapé, et rapidement Cara s'était avachie contre la blonde qui parlait avec toute la famille en caressant tendrement sa tête. Ce geste avait surpris tout le monde, sauf les deux femmes, la brune y était habituée, Alice le faisait souvent chez elles, et cette dernière n'avait même pas fait attention à ce geste.
Minuit était vite arrivé, et ils avaient ouverts les cadeaux, d'abord Néo et Ella, puis Gaëtan, qui s'impatientait rapidement d'ouvrir les siens, puis Ambre avait ouvert les siens, et jusque là c'était un carton plein, tout avait plu. Cara et Alice décidèrent d'ouvrir leurs cadeaux ensemble, en même temps, la blonde n'étant pas du tout habituée à ça et très mal à l'aise avec les regards sur elle. Elles eurent de nouveaux vêtements, puis Cara ouvrit un paquet, un vinyle.
    -Oh super! All my demons greeting me as a friends, d'Aurora! S'exclama-t-elle. Merci Ambre. Tu vas voir c'est un bijou. Elle a une voix de malade. Sourit la brune en regardant Alice qui détaillait la pochette.
    -On écoutera en rentrant alors. Proposa Alice.
Ella leurs donna chacune un paquet, et elles découvrirent deux livres, La pluie avant qu'elle tombe de Jonathan Coe pour la blonde, et Just Kids de Patti Smith pour Cara, leurs réaction fut immédiate, elles partagèrent un sourire en se promettant de les échanger une fois lu.
    -En fait ça sert à rien de vous en offrir un chacune, autant offrir les deux à vous deux. S'amusa Néo.
    -Elle adore lire tout autant que moi, alors on partage tout les livres. Sourit Cara.
    -Elle m'a donné un carnet pour répertorier tout les livres que je vais lire. Informa la blonde avec un doux sourire.
    -Et le livre que tu lis en ce moment? Demanda Ella.
    -Je lis pour la seconde fois, Douceur d'ailleurs de Cara Meri. S'amusa Alice.
    -Pourquoi tu le relis? Interrogea la brune, qui ne savait pas cela.
    -Parce que j'ai adoré, mais je veux, avant qu'on en discute, avoir chaque détail dans ma tête. Il me reste deux pages. Sourit la blonde.
Cara plissa les yeux, la scrutant, mais Néo détourna son attention pour lui donner un paquet. Elle l'ouvrit et découvrit une édition originale d'un vieil ouvrage sur l'histoire des insolites et les légendes. Elle se réjouit de suite en pensant qu'elle allait pouvoir encore plus en discuter avec Alice. Puis Cara attrapa un paquet et le tendit à Alice.
    -C'est le mien surtout, mais ils ont participé un peu aussi. Sourit-elle.
La blonde prit le paquet, ses joues rougissant à vue d'oeil, et l'ouvrit lentement. Elle ne savait plus où se mettre, trop d'attention sur elle. Le papier déchiré, elle découvrit un ordinateur portable.
    -T'en avais marre que je te pique le tien pour retoucher les photos ou faire des recherches? S'amusa-t-elle pour faire passer son malaise.
    -Je me suis dis que se serait juste bien que tu es ton propre ordinateur, tu pourras aussi écrire, toi qui adore ça sans oser. Sourit la brune.
    -Merci à tous, c'est génial. Merci toi. Elle se pencha et embrassa la joue de Cara. T'es un ange. Ajouta-t-elle doucement. J'ai un cadeau, moins fou, mais un cadeau quand même.
Elle tendit à Cara un paquet fin et la jeune femme suspicieuse le prit. Elle déchira le papier et trouva dedans une enveloppe avec des tirages photos. Un cliché de chaque membre de sa famille, un des quatre ensemble, et un dernier autoportrait d'Alice, tous en noir et blanc sauf celui de sa famille au complet.
    -Elles sont magnifiques. Mais quand les as tu faites? Interrogea-t-elle.
    -Lors du deuxième après midi photos chez Ambre, on a fait venir tes parents et ton frère pour faire les photos, et ensuite Gaëtan est allé les faire imprimer. C'était mon secret avec ton frère. Mon seul et unique secret pour toi. Sourit Alice.
    -Merci Alice. Sourit la brune en l'enlaçant fortement, la serrant de toutes ses forces, la tête dans son cou.
La blonde sourit doucement, et lui rendit l'étreinte, sous le regard attendri de la famille. Néo et Ella connaissaient bien leurs fille, même si celle ci était secrète, et savait que son plus beau cadeau de Noël était la présence de la blonde dans sa vie, le mieux maintenant serait qu'elle devienne plus qu'une amie. Et vu l'étreinte qu'elles partageaient c'était à priori sur la bonne voie.
    -Allez tout le monde au lit maintenant, demain on ira se balader au marché de Noël de la ville, c'est magnifique le vingt cinq décembre. Lança Néo en se levant, tendant une main à sa femme.
    -Demain gaufres ou pancakes au petit déjeuné? Demanda Ella, mais la réponse criée de ses enfants ne l'avança pas. Alice tu es la seule assez polie pour ne pas crier, que préfères tu?
    -Des gaufres, je n'en ai pas mangé depuis très longtemps. Sourit la blonde, faisant grogner Ambre et Gaëtan qui voulaient des pancakes. Pourquoi on en fait jamais? Je prépare toujours des pancakes mais jamais de gaufres. Remarqua-t-elle en regardant la brune.
    -J'ai pas de gaufrier, mais je pourrais en acheter un. T'as une super recette pour ça aussi? S'enjoua Cara en prenant la main tendue de la blonde pour se lever aussi.
    -Peut-être. Sourit Alice. Je t'en ferais si t'achète un gaufrier. S'amusa-t-elle.
    -On achètera ça en rentrant. Promis alors la brune, salivant déjà à la recette qui lui était pourtant inconnue.
    -Et nous on a pas le droit de connaitre ces super gaufres? S'indigna Ambre.
    -Et non, les recettes d'Alice sont que pour moi. Se vanta Cara.
    -J'ai fais la promesse, un peu stupide je vous l'accorde, que toutes mes recettes qu'elle dit spéciales, seront que pour elle la première fois que je les fais. Sourit la blonde. Donc la prochaine fois si vous voulez.
    -Alors ça t'as intérêt, tu seras obligée. Sourit Gaëtan. Nous aussi on veut en manger, c'est pas ta chef personnelle.
    -Non, mais elle me préfère moi, na. Se moqua la brune.
    -T'es pas censée être la plus grande? Interrogea moqueuse, Alice. Tu m'épuises, on va aller se coucher.
    -Très bonne idée, tout le monde au lit, et on traîne pas les enfants. Entraina Ella en embrassant tout le monde. Bonne nuit, dormez bien.
    -On a plus cinq ans maman. Remarqua Cara.
    -Mais vous traînez toujours le soir, alors tous au lit. Défendit Néo.
Les frères et soeurs s'embrassèrent, et Cara entraîna la blonde à l'étage, vers la chambre qu'elles allaient partager. Dedans, elles ouvrirent leurs sac et se changèrent, enfilant leurs pyjama pour ensuite se glisser dans le lit. Par habitude, Cara se blottit contre la blonde qui la garda contre elle, dans ses bras, la câlinant doucement.
    -Merci pour ton cadeau, il est génial, je vais pouvoir faire plein de choses et pas rester à glander dans le lit en t'attendant. Sourit Alice, en repensant à l'ordinateur dans son sac.
    -Tant que tu t'en sers pas pour trouver un autre endroit où vivre alors je suis heureuse de te faire plaisir. Sourit la brune, dans le noir collée à Alice.
    -Je ne partirais pas, je te l'ai promis, crois moi, je reste avec toi tant que tu n'as personne à faire emménagé chez toi. Rassura la blonde.
    -Pourquoi je voudrais que quelqu'un d'autre emménage dans l'appartement? S'étonna alors Cara.
    -Un amoureux ou une amoureuse peut-être. S'amusa Alice avant de déposer ses lèvres sur le front de la jeune femme. Bon arrêtons le bla-bla et dormons, cette soirée m'a achevée, j'ai pas l'habitude.
    -Bonne nuit Alice. La voix de la brune n'était qu'un murmure quand elle releva la tête pour tenter d'apercevoir les traits de celle contre elle, dans le noir.
    -Bonne nuit Caca. La blonde n'était qu'ironie dans ce surnom.
    -Tais toi tu veux. Grogna Cara.
Elle aperçu les prunelles émeraudes dans le noir et ne pu se retenir elle déposa un doux baiser sur les lèvres d'Alice, se délectant une nouvelle fois de ce bref échange de souffle et de tendresse. Et comme à chaque fois depuis une semaine, la blonde n'hésita pas à lui rendre son baiser. À chaque fois Cara n'avait qu'une crainte que ça ne se reproduise pas, alors elle profitait, restant blottie dans les bras forts de la blonde, sans savoir que la plus grande peur de celle ci était de la voir un jour s'éloigner.
Au matin, Cara se réveilla la première et eu du mal à émerger. Mais un grognement sourd venant de l'autre côté du lit, la fit sourire, et elle se tourna. Elle fut surprise de découvrir Alice endormie en boule, mais brillant, plus que d'habitude, au point qu'elle pouvait apercevoir la lumière qui émanait d'elle sous le haut. Inquiète, elle voulu la réveiller, mais quand elle posa sa main sur la peau de la blonde elle la retira vivement. Alice était brûlante, mais pas comme lorsqu'on a la fièvre, non, elle brulait réellement, il était impensable de la toucher plus d'une seconde.
    -Alice? Alice réveille toi. Appela-t-elle. Alice!
    -Cara, trop tôt pour que tu es ta voix paniquée. Marmonna la blonde, faisant doucement sourire la brune en voyant qu'elle la connaissait si bien.
    -Alice réveille toi. Réclama la brune.
    -J'ouvre les yeux contre un câlin. Marchanda gentiment la blonde.
    -Je ne peux pas. Je ne peux pas te toucher, ouvre les yeux. Rétorqua Cara, inquiète par la chaleur et la lumière qui émanait d'Alice.
    -Qu'est ce qu'il y a? Grogna la blonde en ouvrant les yeux. Pourquoi je deviens d'un coup impossible à approcher?
    -Tu brûles et brilles étrangement. Regarde toi. Informa la brune, agacée de voir qu'Alice n'avait encore rien remarquer.
La blonde baissa les yeux sur ses mains et poussa la couette pour constater que tout son corps rayonnait de cette manière là.
    -Oh non, pas encore! Grogna-t-elle en se levant, prenant garde de ne rien toucher.
    -Il se passe quoi là? Interrogea Cara, perdue.
    -Je ne sais pas, c'est un phénomène que j'ai jamais compris, ça m'est arrivé cinq fois déjà, faut surtout pas me toucher. Je suis désolé pour ton drap brûlé. S'excusa-t-elle, mal à l'aise en voyant la marque brulée sur le drap moutarde.
    -C'est pas grave. Qu'est ce qu'il faut faire pour que tu arrêtes de briller autant et brûler? S'intéressa la brune en se levant, voulant se rapprocher d'Alice qui recula.
    -Je ne sais pas. Une fois ça a duré une heure, une autre fois j'ai été ainsi pendant trois jours et demi, j'avais fini par m'enfermer dans la cave du foyer, pour pas qu'on me voit. Raconta Alice.
    -Et ça disparait quand tu fais quoi? Demanda la brune.
    -Je sais pas, j'en sais rien. Paniqua la blonde en se regardant briller.
    -Ok ok, tout va bien calme toi. Rassura Cara. On va descendre ensemble, aller voir mes parents et voir si ils peuvent nous aider. D'accord?
Alice hocha la tête, puis la brune lui tendit sa main, pour l'inciter à la prendre.
    -Je peux pas je vais te brûler. Rappela la blonde.
    -C'est vrai. Alors juste suis moi, et aies confiance, je te jure on va trouver un moyen. Promit Cara.
Elles descendirent jusqu'au salon, et lorsqu'elles entendirent les voix de tout le monde, Alice se figea, non elle n'allait pas y arriver. Elle brillait et brûlait, elle ne pouvait pas débarquer comme ça, portant un teeshirt et un simple mini short laissant passer la lumière qui émanait d'elle. Mais la brune, devant elle, ne vit pas son trouble et entra.
    -Bonjour tout le monde! Chacun lui répondit. Maman, papa, on a un soucis avec Alice.
    -Quoi? Quelque chose ne va pas? Paniqua Ella.
    -Alice, viens. Mais la blonde refusa, alors elle insista. Viens, la cuisine est en carrelage, là tu crames la moquette du couloir.
Cara se détestait de faire ça, elle jouait avec la culpabilité de la blonde, elle savait que lui dire qu'elle abîmait quelque chose, c'était la faire bouger, elle jouait de ce qu'elle savait d'elle pour la faire rentrer devant ses parents, mais elle ne voyait pas d'autres solutions. Et cela marcha, Alice avança de suite, dépassant le seuil de la cuisine, pour arriver devant la famille de la brune, qui en laissa tomber sa mâchoire en la voyant.
    -Bonjour. Marmonna-t-elle, tête baissée, ne sachant plus où se mettre.
    -Qu'est ce qui t'arrive au juste? Interrogea Néo, inquiet en se rapprochant.
    -Restez loin. Je brille mais je brûle aussi. Oui c'est étonnant je sais, mais je sais pas ce qui m'arrive. Ça m'est arrivé cinq fois et j'ai jamais compris, à chaque fois je m'isole, m'enferme dans une pièce et attend que ça passe. Expliqua Alice, sans vraiment oser relever sa tête.
    -C'est effectivement très étrange. Reconnu Ella. Je ne peux même pas voir ton coeur. C'est peut-être un moyen de protection.
    -Mais me protéger de quoi? Je dormais. Interrogea Alice.
    -Les autres fois que faisais tu? Demanda Cara à un mètre d'elle.
    -Une fois je me battais, deux autres fois j'avais une correction par des responsables de foyers, une fois j'étais malade, je vomissais, et l'autre fois je me disputais avec -elle se coupa cherchant ses mots, il y a des choses qu'elle ne pouvait pas dire devant les parents de Cara- une amie, enfin ex-amie. Finit-elle.
    -Ex-amie? Se moqua la brune, un sourcil arqué, et un sourire provocant aux lèvres.
    -Chut. Réprimanda Alice, faisant rire tout le monde.
    -On a compris, et ça nous dérange pas. Ria Ella. Bon, pour en revenir au problème, c'est à mon avis un moyen de protection, comme un bouclier. Est ce que tu serais d'accord qu'on essaye quelque chose?
    -Ça dépend quoi, vous me faites un peu peur là. Répondit sincèrement Alice.
    -Je ne peux pas voir ton coeur, alors que je vois celui de tout le monde ici, alors je voudrais qu'on essaye la magie de ma fille. Voir si elle peut rentrer dans ton esprit. Ou si tu préfères Néo peut essayer. Proposa la femme.
    -Néo, je préférerais. Répondit Alice, en évitant au mieux le regard de la brune.
    -Alice? Interrogea la brune, perplexe.
    -Tu sais que Cara est plus forte. Reprit Ella. Si elle elle n'y arrive pas on comprendra mieux.
    -Je sais, mais si elle y arrive, elle rentre dans ma tête et je préférerais éviter. Si Néo n'y arrive pas, alors on verra. Expliqua Alice, regardant les parents de la brune mais surtout pas celle ci.
Cara vexée, ne comprenant pas ce refus alla plus loin, près de son frère et sa soeur et piqua un morceaux de gaufres. La blonde la regarda faire du coin de l'oeil, elle savait pertinemment qu'elle l'avait blessée, et elle lui expliquerait une autre fois, mais elle ne pouvait pas la laisser rentrer dans sa tête, ce n'est pas ainsi qu'elle voulait que Cara apprenne qu'elle l'aimait.
Néo se mit face à elle, assez près pour la rassurer, mais assez loin pour ne pas être brûlé, il émanait d'elle une chaleur impressionnante, et une lumière presque aveuglante.
    -Pour savoir si ça marche je vais te demander de penser à quelque chose de précis, sans me le dire, et on verra alors si tu es un bouclier ou non. Lui sourit-il gentiment.
Alice hocha la tête, et gardant son regard dans celui du père de son amie elle attendit. Elle ne pensait pas ressentir quelque chose, la fois où Cara était rentrée dans sa tête pour calmer sa magie, elle n'avait rien sentit. Alors elle attendait patiemment, regardant l'homme devant elle. Tout les regards étaient sur eux. Immobiles, après quelques minutes Néo lâcha un soupir épuisé.
    -Je ne peux pas rentrer dans ta tête, je n'ai rien vu du tout. Je suis désolé. Fit-il totalement épuisé.
    -Ne vous excusez pas, je ne veux surtout pas qu'on s'épuise pour moi. Vous allez bien? S'inquiéta Alice en le voyant près de sa femme qui l'aidait.
    -Oui ne t'inquiète pas pour moi, Ella contrôle les corps, et le lien que nous avons de par notre relation fait que j'ai une grande résistance si elle est près de moi. Rassura l'homme avec sourire paisible.
    -Vous voulez dire que deux insolites, si ils sont profondément amoureux, partagent un lien magique entre eux? Interrogea la blonde, émerveillée par cette possibilité.
    -Oui, c'est ce qui arrive, lorsque les sentiments sont sincères et pures. Vu le coeur et l'âme pures que tu as, si tu tombes amoureuses d'une insolite qui t'aimera aussi sincèrement que toi, il est fort possible que le lien soit fort. À condition qu'elle ne soit pas mauvaise. Expliqua Ella.
    -C'est merveilleux. Murmura Alice. Son esprit pensait si fortement à Cara, qu'elle la voyait sourire discrètement du coin de l'oeil.
    -Cara à étudier ça, elle pourrait t'en parler plus longuement, mais pour l'instant il faudrait qu'on trouve un moyen pour ce phénomène. Sourit la femme.
    -Oui, je divague quand des choses merveilleuses me sont dites. Admit Alice, gênée, en se grattant la nuque. Cara? Tu veux bien essayer?
    -Tu es sûre? Je croyais que tu voulais pas que je rentre dans ta tête? Provoqua la jeune femme avant de se prendre un coup de coude de son frère mais aussi de sa soeur.
    -Tu sais très bien pourquoi, tu aimerais que je rentre dans ta tête avec tout les non-dis? Lâcha la blonde faisant rougir Cara. Tu vois, toi non plus tu n'aimerais pas. Mais je ne peux pas continuer de briller ainsi ni de brûler ce qui entre en contact avec ma peau. Alors je t'en prie essaye, la dernière fois que ma magie s'est agitée tu as pu l'arrêter. Essaye s'il te plaît. Réclama-t-elle.
    -D'accord. Cara se redressa et fit face à la blonde. Si tu ne veux pas que je vois tes pensées, pense très fort à une chose précise. Si t'y pense assez fort c'est la première chose que je verrais et par conséquent je n'irais pas plus loin je te le promets. La brune était consciente qu'elle n'aimerait pas qu'Alice lise ses pensées alors elle n'allait pas se permettre de le faire.
    -Promets que tu vas pas t'épuiser pour moi. Promets le. Imposa Alice.
    -Je te le promets. Acquiesça Cara. On y va.
Cara souffla un coup et plongea son regard dans les yeux verts. Elle se concentra et essaya. Elle avait assez étudié sa magie et son histoire pour savoir que les sentiments couplés à sa puissance pouvait la rende véritablement forte, alors elle mit toute sa tendresse et tout son coeur en sa magie pour tenter de rentrer dans l'esprit d'Alice. Celle ci tentait de garder une image précise d'une gaufre, pour que Cara ne puisse lire ses pensées, cependant les yeux verrons la chamboulaient, ils dégageaient quelque chose de fort et puissant, qu'elle n'arrivait pas à déchiffrer mais qui la faisait frissonner.
Après plusieurs minutes, Alice se rendit compte que la brune était moins assurée sur ses jambes, et transpirait légèrement.
    -Cara arrête. Ordonna-t-elle. Tu t'épuises, arrête. Cara! La brune n'arrêtait pas, et Néo dû l'attraper et coller ses mains à ses yeux pour la faire s'arrêter. La jeune femme s'effondra dans ses bras, haletante. T'avais promis. Grogna Alice.
    -Je suis désolé, je voulais y arriver. J'ai pas pu rentrer dans ton esprit, même pas un tout petit peu. Articula la brune, essoufflée.
    -C'est pas une raison pour t'épuiser, t'as vraiment pris des risques là. T'es vraiment une tête de mule. S'agaça la blonde. Mange un truc pour reprendre des forces.
Cara alla prendre deux gaufres, et vint en donner une à la blonde.
    -Toi aussi mange. Alice l'attrapa rapidement et la remercia. Maintenant on fait quoi? Demanda la brune.
    -Alice, comment ça a disparu les autres fois? Que faisais tu quand ça a disparu? Interrogea Néo.
    -À chaque fois je me suis isolée dans des pièces totalement fermées. J'étais seule. Je mangeais peu, enfin pas moins que le reste du temps remarque. Se reprit-elle. Je crois que j'ai une idée. Les cinq fois où ça m'est arrivée, ça a disparu à partir du moment où j'étais dans le noir, dans le froid, et sans inquiétude. Vous avez une cave?
    -Oui, mais tu veux quand même pas t'y enfermer? S'étonna Cara.
    -Si mais pas comme tu penses. Je voudrais que tu viennes. En discutant avec toi dans le noir et dans le froid ça devrait s'arrêter. Tu veux bien? Proposa la blonde.
    -Je te suis. Accepta Cara avec un léger sourire.
    -Couvre toi, moi je dois avoir froid, pas toi. Réclama Alice. On va essayer, je promets rien.
    -On vous attend là. Promit Ambre. Et vous garde des gaufres. Ria-t-elle doucement, pour détendre tout le monde.
    -Merci. Ria la blonde alors qu'elle suivait Cara vers la cave. Elles rentrèrent dans cette dernière et Alice se laissa tomber contre le mur pour s'asseoir au sol. T'as abusé.
    -Je savais que t'allais en parler. Soupira la brune en s'asseyant face à elle.
    -Fallait pas faire n'importe quoi. Grogna la blonde. Je veux pas qu'il t'arrive quelque chose.
    -Je vais bien. Maintenant arrête de t'inquiéter, il faut que t'arrête de briller et brûler. Sourit Cara. De quoi veux tu parler?
    -De ton livre. Répondit Alice du tac au tac.
    -Oh...Tu l'as fini? Cara se frotta le bout du nez comme elle faisait toujours quand elle était mal à l'aise.
    -Oui, deux fois. Je sais pas quoi te dire. Déclara la blonde, ces simples mots firent se tendre la brune, soudainement inquiète. Il est merveilleusement touchant, intéressant, doux, beau. Je sais pas, c'est tellement -elle se coupa, le regard dans le vide- bouleversant. Tu écris avec de la nostalgie mais aussi beaucoup de réalisme. Il y a du rêve et de la vérité. Elle se tut et regarda la brune. Je l'aime énormément. Déclara-t-elle finalement en fixant la jeune femme.
Elle aimait le livre et l'aimait elle aussi, mais le dire si franchement était si dur qu'elle préférait le faire passer d'une toute autre manière. Cara en rougit quelques peu, et n'ayant pas de mot pour la remercier, elle se contenta d'un geste. Elle s'approcha et se colla dans ses bras l'enlaçant.
    -Tu vas te brûler. Paniqua Alice en tentant de la repousser.
    -Tu ne brilles plus et t'es juste bouillante mais pas brûlante. Rassura Cara collée à elle.
Pendant son discours sur le livre de la la brune, Alice ne s'était pas rendue compte, mais son corps s'était refroidi, et apaisé, donc elle ne brillait presque plus et n'était plus brûlante. S'en rendant compte elle étreignit à son tour Cara et la serra fortement contre elle. La jeune femme était à moitié à cheval sur les jambes d'Alice, et par conséquent un peu plus grande qu'elle. Ni l'une ni l'autre ne su comment elles passèrent de cette étreinte aux baisers passionnés. Cara tenait le visage de la blonde en coupe et l'embrassait, la jeune femme lui rendant pleinement. Elles s'étaient embrassées, plusieurs fois, mais c'était des baisers volés, des baisers incertains, craintifs et peureux, des baisers qu'elles ne savaient définir. Elles ne savaient pas si ils étaient doux et fraternels ou si ils étaient tendres et amoureux. Cependant ceux qu'elles partageaient en cet instant étaient fougueux, passionnés, et il n'y avait pas d'hésitation à avoir, ce n'était ni amical ni fraternel. Et elles adoraient ça. Ces baisers les faisaient vibrer, elles en étaient chamboulées, la tête leurs tournait mais elles s'en moquaient, elles manquaient d'air mais elles s'en fichaient éperdument, la seule chose qui leurs importait était les douces lèvres qui caressaient les leurs.
Soudain la porte s'ouvrit, les obligeant à se séparer. Essoufflées, Cara s'assit à côté de la blonde, heureusement, la pénombre ambiante n'avait pas permit à Ella de voir quoi que se soit.
    -Vu le noir, j'en déduis que ça a marcher. Déclara la femme, sans se douter de ce qu'elle avait coupé.
    -Oui. Très bien même. Répondit la brune. Elle ne brûle plus.
    -Alors venez, on a faim et on vous attend pour le petit déjeuné. Incita Ella.
Alice et Cara ne discutèrent pas, elles se levèrent, et emboitèrent le pas de la mère de la brune pour aller rejoindre tout le monde. Elles s'installèrent autour de la table avec le reste de la famille, côte à côte. Elles se mirent à manger, affamées, tout en évitant bien de se regarder. Le petit déjeuné leurs permit de s'éviter à merveille, elles discutèrent avec les autres, partagèrent et à la fin Cara s'éclipsa pour aller prendre sa douche et la blonde en profita pour aider à la cuisine, faisant la vaisselle. Néo s'approcha pour essuyer, tout leurs enfants étant partis se préparer.
    -Comment te sens tu Alice? Demanda-t-il.
    -Très bien, merci. Je suis désolé pour le drap brûlé et de vous avoir inquiétés. Et de vous avoir épuisés. S'excusa la jeune femme honteuse.
    -Tu as une magie si intrigante, et pourtant la mienne n'est pas très classique. Remarqua l'homme.
    -Je contrôle pas grand chose, mais votre fille m'aide, elle est vraiment fantastique. Souffla Alice.
    -Tu l'aimes bien? Interrogea Néo.
    -Énormément. Est ce que je peux vous demander quelque chose? Osa la blonde, laissant l'eau s'écouler, la vaisselle finie.
    -Je t'en prie vas y. Incita l'homme, sa femme arrivant.
    -Est ce qu'elle vous a parlé de moi? Je veux dire, est ce qu'elle vous a déjà dis ce qu'elle ressentait pour moi? Demanda Alice. Je n'ai jamais été proche de quelqu'un, pas ainsi, personne n'a jamais été aussi gentil et doux avec moi, je ne suis pas douée en relation humaine, et encore moins quand les sentiments à mon égard sont gentils et bons. Je ne sais pas comment faire, ni comment en parlé avec elle, et elle m'a dit une fois être proche de vous, et vous dire beaucoup de choses.
    -Elle t'aime beaucoup plus qu'elle ne veut bien le dire pour le moment. Mais je n'ai rien dis. Sourit Néo.
    -N'aies pas peur, tu es, je pense, la seule personne à qui elle pardonnera tout. Il faut que vous parliez, ça pourrait être quelque chose de très beau pour vous deux, depuis que tu es dans la vie de notre fille elle est plus heureuse. Intervint Ella en se collant à son mari.
    -Merci. Elle est géniale, vraiment, un être rare, elle a un si grand coeur. Sourit Alice. Je dois aller m'habiller maintenant, je vais cacher ma peau.
Elle laissa les parents de la brune, un peu plus calme, Cara l'aimait, au moins un peu, c'était une bonne chose, mais elle ne se sentait pas capable d'affronter de suite son regard, ses mots, parce que la seule chose qu'elle voulait s'était l'enlacer et l'embrasser. Elle monta rapidement et souffla avant de passer la porte de la chambre. Elle eut la grande surprise de trouver Ambre et Gaëtan, habillés, étalés dans le lit de Cara, qui finissait de s'habiller.
    -T'es pas encore prête?! S'exclama Ambre.
    -Je faisais la vaisselle. Se justifia Alice en allant fouiller son sac pour en sortir son pantalon de velours et son pull. Quand elle se retourna pour aller à la salle de bain attenante à la chambre, elle rentra dans Cara. Oh pardon! S'exclama-t-elle.
    -T'inquiète pas. Sourit timidement la brune. C'est quoi cette marque dans ton cou? S'inquiéta-t-elle en apercevant la tâche sur la peau blanche.
    -Ce n'est pas toi des fois, Caca? Se moqua Ambre, faisant rire son frère.
Cara la foudroya du regard avant d'aller rejoindre la blonde dans la salle de bain. En entrant elle trouva Alice en brassière et culotte et dû prendre sur elle pour contrôler autant ses pulsions que ses sentiments. Elle s'approcha doucement.
    -C'est une brûlure. L'informa Alice. J'ai dû me brûler cette nuit quand je brillais trop.
    -Comment c'est possible, rien ne t'atteignait. Remarqua la brune.
    -Sauf moi. Ça m'est déjà arrivé. Quand tu m'as touchée tu t'es brûlée. Alors en me touchant je me suis brûlée. C'est rien. Ça ne me fait pas mal. Rassura la blonde.
    -Tu me laisses regarder? Quémanda Cara. Alice hocha la tête et la brune s'approcha. Elle lui fit incliner la tête et toucha la peau autour de la marque. Tu ne sens rien? Alice secoua la tête de gauche à droite. Alice, je-
    -Non pas maintenant. Noël, ta famille et après on verra, tout va bien d'accord? Murmura Alice en attrapant ses poignets.
    -D'accord. Mais n'es pas peur alors, je ne pars pas et ne regrette rien. Osa admettre la brune.
    -C'est vrai? Interrogea Alice, les mains crispées sur ses poignets.
Cara lui sourit doucement, et pour lui prouver sa sincérité elle se pencha lentement et déposa ses lèvres sur les siennes. Un bref baiser, mais empli de douceur.
    -Habille toi maintenant, on t'attend dans la chambre. Souffla finalement Cara en la laissant.
Alice eu besoin d'une minute pour remettre ses pensées en ordre, et ses sentiments planqués dans son coeur. Elle se lava rapidement, enfila ses vêtements, et quitta la salle de bain. Les trois étaient affalés sur le lit à discuter et ils la regardèrent mettre chaussettes et chaussures. Elle se tourna finalement vers les trois.
    -On voit pas ma peau? Demanda-t-elle comme à chaque fois qu'elle sortait.
    -Si ton visage et tes mains pourquoi? Répondit Ambre, surprise par cette questions.
    -Non on ne voit pas un bout de peau brillant, tu es très bien. Rassura Cara. On y va?
Tout les quatre ils quittèrent la chambre, sans cesser de discuter et allèrent rejoindre les parents au rez-de-chaussée. Ils enfilèrent leurs manteaux, bonnets et écharpes et quittèrent la maison tous ensemble, allant à pied vers le centre ville. Alice était un peu tendue, la brune était avec son frère, et elle se rendait compte que elle marchait seule dans la rue, et que ce n'était pas arrivé depuis plusieurs semaines.
    -Tout va bien? T'es toute bizarre? Remarqua Cara en se retournant vers elle, la surprenant dans ses pensées.
    -Je vais bien, c'est juste que- non rien. Sourit Alice, un faux sourire seulement là pour rassurer la brune.
    -Dis moi tout. Insista Cara en se mettant à côté d'elle glissant sa main dans la sienne. Ce geste fit doucement sourire Alice. Tu pouvais pas me demander de prendre ta main? Demanda-t-elle en réalisant la raison du sourire.
    -T'étais avec ton frère, je voulais pas-
    -Tu me fatigues. Coupa la brune. Va y avoir pas mal de monde, alors hésite pas, je suis toujours là, d'accord?
Alice sourit doucement, la remerciant d'un mot mais sans un son. Leurs mains liées elles restèrent avec la famille de Cara, à discuter sur le trajet.

{Dessin : Mezamero, Pinterest}

Briller.Where stories live. Discover now