Aube de Cauchemar

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La reine Gardevoir observait tristement depuis son balcon ce qu'il restait de la place de la ville, la main sur le cœur, sous le choc. Il était tôt. Incapable de dormir, elle avait passé la nuit à méditer, se désolant sur le sort des nombreuses victimes de l'assaut de la veille.
Certains avaient péris. Des innocents. Le nombre de blessés était incalculable. Sur place, elle apercevait encore quelques Pokémon, venant pleurer leurs proches ayant péris, dont les linceuls n'avaient pas encore étaient déplacés. Certains s'affairaient encore, faisant leur possible pour retrouver des survivants sous les décombres de la ville. Certains bâtiments autour de la place s'étaient effondrés, ensevelissant ceux qui s'étaient trouvés trop près.
Elle sentit une main se poser sur son épaule. Elle la saisit. Son compagnon, son roi. Le Gallame partageait sa tristesse. Mais l'heure n'était pas aux pleurs.

-Un de mes éclaireurs les a vus, annonça-t-il. Le Trioxhydre avait dit vrai. Ils sont déjà là.

La Gardevoir ferma les yeux.

-Ne pouvons nous pas... Faire quelque chose pour éviter cette guerre ?

-Ce serait une perte de temps de tenter de ramener le Faucheur à la raison. Mais quelque chose m'a surprit. Ils sont... Leur troupe ne compte même pas une centaine de guerrier. A peine plus d'une soixantaine. C'est ridicule. Nous avons largement l'avantage du nombre. Nos soldats se préparent. Ils sont prêts.

Sa compagne se libéra de son étreinte.

-Ils préparent quelque chose... Je t'en supplie... Tentez au moins de raisonner cette Absol.

Le Roi finit finalement par hocher la tête.

-J'essaierai. Mais j'en connais déjà l'issue. Nous devons nous tenir prêt. Le soleil n'est pas encore levé, et mon armée dort encore. J'aimerai attendre l'aube.

Le réveil fut assez brutal. Brume ne vit pas celui qui l'avait violemment giflé sur la tête, et se contenta donc de marmonner une injure.
Le froid finit tout naturellement par la réveiller. Le petit feu s'était éteint, et elle frissonnait. C'est alors qu'elle remarqua que le soleil n'était même pas encore levé. Quel intérêt ?
A côté d'elle, Écho bailla de manière très bruyante et indiscrète, à s'en décrocher les mâchoires.

-Il fait froid ! gémit-t-elle.

-Arrêtez de faire vos manières et bougez-vous !

La voix tranchante de Sazandor les figea. Le gigantesque Trioxhydre n'était visiblement pas d'humeur.

-Pourquoi on doit se lever ? lui demanda Écho d'une voix monotone.

Sazandor l'ignora en soupirant sans gène, et lui passa devant sans en dire plus.

-Écho...chuchota l'Évoli. J'ai un mauvais pressentiment.

L'autre haussa les épaules. Brume jeta quelques coups d'œil autour d'elle. Tout le monde était réveillé et s'affairait, certains distribuant de la nourriture, d'autres des ordres. C'est alors qu'elle se rendit compte brutalement d'une chose. L'armée de la Cité devait être immense, et il n'était... A peine une soixantaine.

-On... Ils ne peuvent attaquer comme ça, murmura-t-elle. Ils vont tous se faire massacrer.

-Ne les sous-estime pas, intervint une voix dans son dos.

Elle s'était habituée aux approches surprises du Faucheur, toujours derrière elle, sans qu'elle s'en rende compte.

-C'est mal parti, tenta-t-elle d'ironiser.

Mais l'Absol ne l'écoutait plus. Il avait levé la tête. Dans le ciel se dessinait une forme aviaire, effectuant des rondes au-dessus de leur campement. Il ne faisait pas partie de ses troupes, venant certainement de la Cité.

Face à ma DifférenceWhere stories live. Discover now