Corneille

de foudre

En fait j'ai eu de la chance. Parce que t'es r'venue à l'arrêt de bus. Sauf que moi j'avais arrêté d'y aller. J'attendais juste mon pote. Et ce jour là j't'ai vu sortir de chez toi. J'étais juste à côté à attendre comme un con.

T'étais encore plus belle que la première fois. Mais t'avais pas l'air dans ton assiette. Et du coup ça m'a motivé et je suis allé te voir. Tu souriais pas.

J't'ai parlé pendant grave longtemps, en fait mon pote il était malade et il allait pas au lycée. Et toi tu m'as expliqué pleine de choses. Genre que t'as voiture étaient en panne et que tu pouvais pas te rendre à la fac à pied. J'en ai déduis que la première fois que je t'ai vu t'avais pas encore ta bagnole.

On a parlé et moi je savais que j'allais être en retard en cours. Et je m'en fichais. À part redoubler un deuxième fois ma terminale ça avait aucune importance.

Tu m'as dis que tu t'appellais Corneille. Et ce qu'il est beau ton prenom. J'te l'ai dis et toi t'as sourit. J'te jure que c'était juste magnifique. J'avais raison pour tout t'avais bien un prénom original, tes yeux étaient bien bleus et aussi profonds que l'océan. Et pis surtout ton sourire était juste divin. Si doux, si chaud, si éclatant, si coloré, si joyeux. J'crois que c'est la première chose que j'ai aimé chez toi.

Sauf qu'après tu m'as dit que tu devais quand même te grouiller. Toi tu te fichais pas de tes cours. Bien sûr j'étais un peu triste moi, mais j't'ai évidemment laisser partir. Avant tu t'es accroupi et t'as prit quelque chose dans ton sac vert sapin. Quand tu t'es relevée t'avais un feutre noir dans les mains. Tu m'as ordonné de m'as bouger. J'ai obéis.

Et après t'as débouché le feutre et posé une main sur mon front. J'ai senti quelque chose d'un peu humide et surtout pas très agréable. Mais j'ai rien dit. Je savais pas trop ce que tu écrivais. Mais bon je t'ai laissé faire. Et quand t'es parti je me suis précipité vers une voiture garée à côté de moi. Et j'me suis regardé dans la vitre. Y'avait de chiffre et des nombres écrit sur mon front. Et là j'ai sourit à mon reflet. C'était un peu bête, j'sais.