Tout s'est un peu précipité.
Elle est allée chez lui un après-midi. Elle ne l'a pas dit à ses amies. Et c'était bizarre.
Il y avait deux de ses amis à lui, son frère et un ami de son frère. Ce sont des personnes sympas, même s'ils l'ont charriée un peu fortement, et qu'elle était un peu surprise, un peu gênée, pas tellement à sa place, et qu'elle est partie comme une voleuse, comme une fuyarde. Parce que d'un seul coup elle s'est sentie mal dans sa peau. Surtout quand lui riait aussi. Elle s'est demandée qu'est-ce qu'il lui trouvait, cette autre fille était bien mieux qu'elle, pourquoi est-ce qu'il l'affectionne, alors que Claude est froide, peu sociable, dégoutée de sa propre image. Et puis au fond peut-être qu'elle ne faisait que remplir son ennui, son manque d'amour, à lui, peut-être qu'elle n'était que de passage dans sa vie. Mais il ne la connait pas réellement, il ne sait pas qu'elle est réservée, discrète, que son silence peut en dire long et qu'elle se met facilement à l'écart toute seule. Parce qu'il lui a demandé après, par message, pourquoi est-ce qu'elle ne parlait pas. Elle était tout simplement timide, gênée. Et rire d'elle, gentiment, n'a aidé en rien. Mais elle ne lui a rien dit. Parce que lorsqu'ils n'étaient que tous les deux, il chantonnait parfois, il la regardait beaucoup, assez profondément certaines fois, et puis il la taquinait. Ils ne savaient pas trop quoi se dire au début, puis après ils ont bien parlé. Ce moment-là était doux, c'est ce genre de choses que Claude n'oublie pas.
