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Les yeux rivés sur le bout de mes basket, j'attends, les bras croisés sur mon torse. Le tic tac incessant de la pendule résonne dans la pièce, ce qui commence sérieusement à me taper sur le système.

Je sens le regard du psychiatre sur moi, insistant. Et je garde obstinément mes yeux rivés au sol. Refusant le contact visuel.

Jenks m'a traîné jusqu'ici, mais j'suis pas obligé de parler non ? Ce qu'il y a dans ma tête ne regarde personne.

Le bip de son réveil annonce la fin de l'heure qui vient de s'écouler, je saute sur mes pieds et enfile ma veste avant d'ouvrir la porte.

- A la semaine prochaine Monsieur Baker.

Je lève les yeux au ciel et pars sans un mot, claquant la porte derrière moi.

•••

Je cogne, encore et encore. Ça fait au moins une heure que je suis là à taper sur ce foutu sac. J'ai les mains qui me font mal, je transpire à grosse goutte mais je ne m'arrête pas.

Durant toute l'heure chez le psy, les souvenirs n'ont fait qu'affluer dans mon crâne. J'ai envie d'hurler tellement ça fait mal de revoir tout ça.

Alors, je cogne. Gauche, droite. Encore et encore.

Je finis par arrêter, j'enroule mes bras autour du sac de frappe et pose mon front dessus, à bout.

- Eh gamin.

Je relève la tête vers Stan et attrape la bouteille d'eau qu'il me tends avant de le suivre jusqu'à l'extérieur, on s'installe sur le muret et je prends avec plaisir la clope qu'il me tends.

- Pourquoi t'es autant énervé aujourd'hui ? Demande-t-il au bout d'un moment

Je souffle ma fumée et lui demande quand est-ce qu'il me programme un combat.

- Demain soir. Répond-il finalement

- Faudra que tu viennes me chercher.

- Ok. 20 heures.

J'hoche la tête et termine ma cigarette avant de retourner dans la salle.
Aujourd'hui, personne en dehors de Stan ne m'a adressé la parole, et je crois que c'est tant mieux. Je suis vraiment pas d'humeur à jouer au mec sociable.

•••

Je claque la porte d'entrée de la maison et balance mon sac à dos au pied de l'escalier avant de me diriger vers la cuisine.

- Tu ranges tes affaires et tu peux aller jouer un peu avant que ta maman arrive.

Je me cale contre le mur et observe Ben ranger ses cahiers avant de filer sans même un regard pour moi. Ma petite intello me sourit et s'approche doucement.

- Ça va ?

- Quand j'suis avec toi, oui. Dis-je en l'attirant à moi

Je l'embrasse doucement, comme à chaque fois. C'est à chaque fois pareil, je pose mes lèvres sur les siennes la boule au ventre, je flippe d'avoir des souvenirs qui affluent, j'ai peur de perdre le contrôle et de l'effrayer.

Je colle mon front au sien et ferme les yeux, je suis bien avec elle. Ça fait qu'une semaine, mais c'est dingue la façon qu'elle a de me calmer rien qu'avec sa présence.

- Ty m'a demandé si tu venais à la boxe aujourd'hui... commence-t-elle

- J'ai été à mon ancienne salle. J'avais pas envie de croiser des amis...

Elle soupire, sachant pertinemment que mon ancienne salle d'entraînement m'a apporté pas mal de problème. Mais elle ne dit rien et s'écarte de moi pour aller nettoyer la table où Ben a prit son goûter.

Dernier Round | terminée Non corrigéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant